La campagne « Vivre est une victoire » rend hommage aux personnes réfugiées qui conquièrent avec courage et ténacité leur droit de vivre. Le parcours de beaucoup de personnes réfugiées tient de l’exploit physique héroïque.
Au lendemain de l’attribution des Jeux Olympiques 2024 à Paris, La Cimade lance la campagne « Vivre est une victoire » #LivingIsWinning pour rendre leur dignité aux personnes réfugiées qui chaque jour sont contraintes de déployer courage et force pour trouver une terre d’accueil.
Des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants sont forcés par la guerre, la répression et la misère de fuir leur pays. Ils contraints de traverser les mers, de franchir des murs et des déserts, et aux frontières de l’Europe, ils sont repoussés, enfermés, violentés.
Au moment où les valeurs universelles et sportives sont célébrées, La Cimade rappelle que les personnes réfugiées conquièrent durement leur droit de vivre, avec courage et ténacité. Le parcours de beaucoup de personnes réfugiées tient de l’exploit physique héroïque. Si les sportifs se surpassent pour gagner, les réfugiés le font pour vivre.
« On ne dira jamais assez la force de courage et de volonté qu’il faut à ces femmes et ces hommes qui acceptent de prendre tous les risques dans l’espoir de trouver, parmi nous, une possibilité de vivre dignement », explique Geneviève Jacques, présidente de La Cimade. « La dignité humaine et l’hospitalité sont au coeur de la mission de La Cimade depuis plus de 75 ans. Face à la crise de l’accueil des personnes réfugiées en Europe et à la tentation du repli sur soi, La Cimade a choisi de redoubler d’efforts pour accueillir, accompagner les personnes réfugiées et sensibiliser l’opinion publique à leur sort ».
3 090 kilomètres séparent Alep de Munich, la route la plus empruntée par des dizaines de milliers de Syriennes et Syriens fuyant la guerre qui a ravagé leur pays. Cette distance est équivalente à 73,6 marathons olympiques.
Peu importe la distance, le combat ou l’effort. Pour eux, vivre est déjà une victoire.
#LivingIsWinning
Découvrez le film Nager :
https://www.youtube.com/watch?v=P_88c9MbPDY&feature=youtu.be
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François Morel sur France Inter ; vendredi 15 septembre
Choqué par le sort des enfants roms qui vivent dans la rue, François Morel rappelle que la Convention internationale des Droits de l’enfant existe.
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La justice dans les tribunaux, pas sur le tarmac !
Pour faire suite au projet de délocalisation d’une annexe du TGI de Bobigny à Roissy qui «est porteur de graves dérives et qu’il revient à mettre en place une justice d’exception pour les étrangers», l’Observatoire de l’enfermement des étrangers (OEE) demande à Madame la Garde des Sceaux d’y renoncer définitivement.
Le 2 octobre prochain sera inaugurée une annexe du Tribunal de grande instance (TGI) de Bobigny au bord des pistes de l’aéroport de Roissy, une salle d’audience « délocalisée » accolée à la zone d’attente de Roissy (dite ZAPI), où sont privés de liberté chaque année des milliers d’étrangers à qui l’entrée en France et en Europe est refusée par la police aux frontières, souvent de façon arbitraire.
En réalité, cette annexe n’aura, de justice, que l’apparence puisque les décisions ne concerneront qu’une seule catégorie – des étrangers – à la demande de la police aux frontières poursuivant l’unique objectif de leur enfermement afin de les renvoyer.
Madame la ministre de la justice,
L’ouverture de la salle d’audience « délocalisée » en zone d’attente de l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle est annoncée pour le 2 octobre prochain ; cette salle a été aménagée dans la zone aéroportuaire de Roissy en vue d’y faire comparaître devant le juge de la liberté et de la détention des personnes étrangères, placées en zone d’attente, dont la police aux frontières demande au juge des libertés et de la détention de pouvoir prolonger l’enfermement le temps d’organiser leur expulsion.
La délocalisation de ces audiences dans une salle immédiatement attenante au local de détention, de surcroît difficile d’accès, porte atteinte à plusieurs des principes du procès équitable, notamment l’impartialité apparente de la juridiction, la publicité des débats et les droits de la défense. Le transfert dans des locaux dépendant du ministère de l’intérieur de greffiers et de magistrats pour rendre la justice, et d’avocats pour défendre leurs clients, constitue une atteinte à l’indépendance de la justice. La « confusion des genres » est encore plus criante lorsqu’on sait qu’une partie de cette annexe du tribunal (bureaux des magistrats, du greffe, des avocats, seconde salle d’audience, etc.) se situe à l’intérieur même du bâtiment servant à l’hébergement des personnes maintenues en zone d’attente et géré par la police aux frontières.
Ce projet revient à mettre en place les conditions d’une justice dégradée, réservée aux personnes étrangères.
Une telle dégradation ne serait pas une première. Plusieurs salles d’audiences ont déjà été installées à proximité de centres de rétention pour étrangers, donnant lieu, pour certaines, à la censure de la Cour de cassation. Depuis l’automne 2013, une justice d’exception est rendue pour les personnes enfermées au centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot. Quatre ans après la mise en place de cette annexe du TGI de Meaux sise à quelques centaines de mètres à peine du CRA – qui avait suscité en son temps une importante mobilisation –, les constats sont sans appel, entre atteinte à la publicité des débats du fait de l’isolement de cette cour, confusion entretenue entre lieu d’enfermement et lieu de justice, et coupure entre ce tribunal et sa juridiction-mère.
En 2013, le projet de salle d’audience « délocalisée » à Roissy, qui revient aujourd’hui, avait suscité une très vive opposition, non seulement parmi les organisations de défense des droits des étrangers mais aussi de la part de personnalités et d’institutions telles que la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) ou le Conseil national des barreaux.
Le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe avait lui-même fait part à Madame Taubira, alors Garde des Sceaux, par un courrier du 2 octobre 2013, des graves difficultés que ce projet posait au regard du respect des droits de l’homme, considérant qu’elles risquaient « d’accréditer l’idée que les étrangers ne sont pas des justiciables ordinaires ».
Un rapport d’évaluation du projet, commandé par la Chancellerie à l’époque relevait que « l’espoir d’une économie budgétaire par le recours à de nouvelles modalités de fonctionnement du fait de la mise en service de l’annexe sur l’emprise de l’aéroport de Roissy est tout à fait illusoire » et qu’il s’agit d’un simple « transfert de charges entre le ministère de l’intérieur et celui de la justice avec un résultat final probablement très négatif pour le budget global de l’Etat ». Depuis, des travaux supplémentaires ont été réalisés sur les lieux ; mais il ne s’agit que d’aménagements cosmétiques ne permettant en rien de garantir le respect des droits précédemment évoqués.
Il y a quatre ans, ces critiques convergentes avaient abouti à l’abandon de ce projet inutile et néfaste. Pourtant, à la fin de l’année 2016, des instructions ont été données par le cabinet de votre prédécesseur en vue de réactiver la délocalisation de la salle d’audience à Roissy Charles de Gaulle, suscitant une interpellation – restée sans réponse – du Ministre par l’Observatoire de l’enfermement des étrangers.
Aujourd’hui, c’est à vous, Madame la ministre, que nous demandons instamment de renoncer à créer les conditions d’une justice dégradée, sur le tarmac d’un aéroport, loin des palais de justice et du regard de la société civile.
Compte tenu de l’importance des enjeux qui s’attachent à cette question, vous comprendrez que nous souhaitions donner une large publicité au présent courrier.
Nous vous prions de croire, Madame la ministre, à l’assurance de notre parfaite considération.
Pour l’OEE, Laure Blondel coordinatrice générale de l’Anafé
Organisations membres de l’OEE : Association Nationale d’Assistance aux Frontières pour les Étrangers (Anafé) ; Avocats pour la Défense des Droits des Étrangers (ADDE) ; Comité pour la santé des exilés (Comede) ; Droits d’Urgence ; Fédération des associations de solidarité avec tou-te-s les immigré-e-s (FASTI) ; Groupe d’Information et de Soutien des Immigré.e.s (GISTI) ; Groupement Étudiant National d’Enseignement aux Personnes Incarcérées (Genepi) ; La Cimade ; Ligue des droits de l’Homme (LDH) ; Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) ; Observatoire du CRA de Palaiseau ; Revue Pratiques ; Syndicat de la Magistrature (SM) ; Syndicat de la Médecine Générale (SMG) ; Syndicat des Avocats de France (SAF).