Cet article est paru le 15 juil. 2017 ; il est encore bien d’actualité
Après cet article, le cri d’alarme d’Hubert Reeves
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C’est une conclusion qui hante de plus en plus de climatologues. Le phénomène se produira même dans la perspective d’une limitation des hausses de température à 2°. D’ores et déjà, cette limitation paraît improbable. C’est 4° ou plus qui sont prévisibles pour la fin du siècle. Or même les 2° enchaineront les catastrophes et destructions. 4° seront mortels pour l’humanité.
Mais cette perspective est si terrifiante que les scientifiques hésitent encore à en parler. Quelques articles cependant commencent à être publiés et sont compréhensibles, même par le grand public. Malheureusement leur diffusion reste bloquée par la résistance des innombrables intérêts, dans tous les pays, qui refusent les sacrifices considérables qu’imposerait dès aujourd’hui une politique d’arrêt radical de toutes les activités qui pour le moment continuent inexorablement à accélérer le réchauffement.
Le cas récent d’un Donald Trump s’appuyant sur le lobby des industries vivant du charbon et du pétrole pour refuser la prise en compte des objectifs pourtant bien insuffisants décidées par la COP21 à Paris est spectaculaire. Mais à tous les niveaux le même refus se manifeste derrière des propos apparemment favorables. Il vient d’ailleurs tout autant des populations en général que des producteurs. Quel consommateur acceptera, même dans les pays prospères, de se priver d’un surplus de consommation dont il n’a pas véritablement besoin.
Nous ne pouvons pas ici résumer les arguments des prévisionnistes osant aborder le sujet. Renvoyons le lecteur à un long article, remarquablement documenté, du 9 juillet 2017, en anglais, malheureusement non encore traduit, intitulé :
The Uninhabitable Earth. Famine, economic collapse, a sun that cooks us: What climate change could wreak — sooner than you think.
L’auteur en est David Wallace-Wells écrivain et éditeur au New-York Magazine.
http://nymag.com/daily/intelligencer/2017/07/climate-change-earth-too-hot-for-humans.html
Il est résumé et commenté le 14 juillet 2017 par Robert Hunziker dans Counterpunch :
https://www.counterpunch.org/2017/07/14/uninhabitable-earth/
Retenons seulement les principales raisons, énumérées par David Wallace-Wells, qui provoqueront cette quasi inévitable grande extinction; la mort par les vagues de chaleur, la disparition des sources de nourriture, les maladies nouvelles provenant du réchauffement, l’air irrespirable, la guerre permanente, l’effondrement durable des économies, l’empoisonnement des océans, l’aveuglement permanent, tant sur les causes que sur l’irréalisme des solutions actuellement envisagées.
Quant aux solutions de géo-ingénierie supposées faire face au réchauffement, dont les résultats d’ailleurs sont encore discutables, David Wallace-Wells dénonce leur coût qui les rend inabordables en pratique. Sur un autre plan, il est inenvisageable que certains humains très riches puissent échapper à la destruction en se réfugiant sur d’autres planètes. Faut-il rappeler que les seules à portée sont dans le système solaire et encore moins habitables qu’une Terre devenue inhabitable.
L’auteur cependant évoque la conclusion que beaucoup de scientifiques bien informés des désastres à venir font quelquefois valoir. En cinquante ans, le génie humain trouvera des solutions aujourd’hui inimaginables. Il faut faire confiance aux jeunes générations.
Il ne nous reste en effet que cet espoir bien faible pour ne pas désespérer.
Note au 16/07
Civilisations extra-terrestres.
Dans la suite des études évoquées ci-dessus, certains cosmologistes pensent pouvoir expliquer pourquoi nous n’avons, et n’aurons sans doute jamais, d’indices de la présence d’extra-terrestres. Si en effet il fallait admettre qu’en règle générale, à l’exemple de ce qui se passera sur la Terre, quelques dizaines de millénaires sont nécessaires à l’apparition d’une espèce intelligente dans une exo-planète, et que cette espèce intelligente se détruira inexorablement dès qu’elle aurait abordé l’ère technologique, sans avoir la possibilité de laisser de messages, il n’y a rien d’anormal à ce que nous n’en ayons aucun indice.
Même si la galaxie comportait des milliards de planètes susceptibles d’héberger des extra-terrestres d’intelligence supérieure à la nôtre-ci, vue la distance qui nous en séparerait, et les milliers d’années nécessaires à la moindre communication, les messages extrêmement faibles éventuellement envoyés par eux se seraient perdus dans le cosmos sans jamais pouvoir nous parvenir. Il en sera de même de nos propres messages envoyés à leur intention.
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Le cri d’alarme d’Hubert Reeves
« Nous sommes en train de vivre un anéantissement biologique »
C’est un sage qui jusque-là avait plutôt la tête dans les étoiles. Aujourd’hui, il nous revient avec un cri d’alarme très terre à terre: Hubert Reeves, le célèbre astrophysicien, continue à 85 ans son combat pour sauver la planète: « Nous sommes en train de vivre un anéantissement biologique » alerte-t-il, en passage au museum de sciences naturelles de Bruxelles, « une extinction de masse des animaux« .
Il continue donc à parcourir le monde avec des livres et des conférences pour faire passer un message: il faut sauver notre biodiversité, il est urgent de sauver toutes ces espèces en train de disparaître.
« La diminution des vers de terre, ça ne fait pas la une des journaux. Cependant, c’est tout aussi grave que le réchauffement climatique. Il faut alerter sur l’importance de préserver la nature sous cette forme qui est proche de nous mais que la plupart du temps nous ignorons, parce que ça marche tout seul«
Notre civilisation est en train de surexploiter toutes les ressources de la nature au détriment des animaux ou des insectes qui peuplent la terre et ses océans, prévient-il.
« C’est une situation d’alerte. Il faut prendre conscience que les décisions qui se prennent aujourd’hui vont influencer l’humanité pendant des milliers d’années.«
En attendant, de nombreux scientifiques l’ont déjà constaté, une extinction majeure des espèces est en cours. La dernière avait conduit à la disparition des dinosaures …il y a 66 millions d’années.
« Nous avons déjà éliminé la moitié des espèces vivantes. Cela correspond à ce qu’on appelle une extinction de masse. La sixième depuis un milliard d’années, mais la plus grave car la plus rapide. Auparavant, cela prenait des milliers d’années, maintenant, c’est des décennies. La vie peut s’adapter, mais pas à cette vitesse«
Un message d’urgence qu’il veut à tout prix faire passer aux plus jeunes, en expliquant la biodiversité dans une BD. On y parle des vers de terre, ces véritables ingénieurs des mines, ou encore du nécessaire retour du loup. Un message reçu 5 sur 5 par tous les enfants, scotchés ce matin pendant une bonne heure à leur chaise…
Message recueilli sur rtbf.be ; repris par anorenvironnement.wordpress.com