Manifeste : « l’Accueil et les Migrations »

Ce texte a une ambition, celle de réunir des acteurs engagés sur les questions de l’accueil des exilés.

Pour signer ce manifeste :

http://convention-accueil-grande-synthe.fr/index.php/le-live-et-le-manifeste/

Pour lire l’intégralité du manifeste qui a été écrit pour la convention des 1er et 2 mars  :

Manifeste AccueilEtMigrations

Il s’inscrit dans une dynamique d’ensemble, réunissant les associations, les ONG, les élus, pour débattre, proposer et militer sur les droits des exilés au-delà de leur statut.

C’est évidemment un texte militant qui se base sur toutes les expériences positives menées déjà dans tout le pays lorsque toutes les forces vives travaillent en commun, dans le respect mutuel.

Nous proposons ce manifeste, à votre signature, parce que nous croyons à l’optimisme de la volonté.

Damien CAREME,  Maire de Grande-Synthe

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La crise de l’accueil des exilés est d’abord et avant tout une crise de l’Union Européenne et des politiques empêchant, coûte que coûte, les arrivées en Europe de personnes ayant fui leur pays.

Celles-ci sont pourtant inéluctables en raison des conflits, de la pauvreté et du changement climatique.

Comme le signalent de nombreuses associations ou encore la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme, les droits fondamentaux de ces personnes exilées en France ne cessent d’être restreints. Le combat des associations pour faire valoir ces droits en est un exemple criant comme celui des positions prises par le Défenseur des Droits.

Cette politique de fermeture et de repli sur soi alimente aujourd’hui la défiance, multiplie les risques politiques, déstabilise les opinions publiques et fragilise la place de la France en Europe et dans le monde.

L’amalgame entre immigration et asile doit cesser

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Depuis, le gouvernement est largement sorti de l’ambigüité pour montrer son vrai visage et ses véritables intentions en mettant en place des mesures d’une brutalité sans précédent.

Jamais un gouvernement n’avait été aussi loin, glissant irrémédiablement vers l’option sécuritaire.

Nous ne pouvons cautionner cette ligne au triptyque indigne : raréfier les entrées, expulser en nombre et intégrer, si possible, « les autres ».

Les villes, les communes, les territoires accueillants restent souvent bien seuls avec les ONG et les associations, en première ligne pour faire face aux enjeux de l’urgence du sort des exilés de tout âge.

Nous faisons pour cela des propositions, adaptées et mesurées afin de ne plus confondre la politique du droit d’asile avec celle de l’immigration choisie et enfin répondre aux impératifs de l’urgence, celle de la prise en charge des personnes.

1- Nos villes, nos communes, nos territoires peuvent devenir des villes, des communes et des territoires refuges pour tous ceux et toutes celles qui ont besoin d’être mis à l’abri.

2- Nous délivrerons, comme à New York, une carte de citoyenneté à chacun, permettant aux personnes, quel que soit leur statut, de vivre dans nos territoires.

3- Nous proposons au-delà de l’hospitalité des villes, la reconnaissance de cette présence temporaire, dite de transit.

4- Nous demandons une attention particulière sur le devenir des mineurs non accompagnés et les jeunes majeurs dont la prise en charge est insatisfaisante, notamment par les conseils départementaux et l’Etat.

5- Nous proposons que l’Etat assume sa mission et assure les moyens pour créer des solutions d’hébergement plus nombreuses et plus qualitatives que celles existantes aujourd’hui. Il faudra, par ailleurs, harmoniser les dispositifs pour éviter que le logement d’urgence ne devienne la règle.

6- Nous organiserons un réseau d’élus et de collectivités désirant se saisir des questions de l’accueil et des urgences liées aux migrations.

Ce réseau aura vocation d’être l’interlocuteur de l’agence de l’accueil et de l’intégration que nous souhaitons aussi voir émerger au niveau national.

Il s’agit, disons-le clairement, de ne pas laisser le Ministère de l’Intérieur se saisir seul des questions liées aux migrations alors que la volonté de sécuriser les frontières et le renforcement des politiques d’expulsion sont les deux seuls leitmotivs de la politique du gouvernement.

La mise en place d’une vraie politique interministérielle permettrait de mettre fin aux dispositifs improvisés et contradictoires menés par le seul Ministère de l’Intérieur.

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Nous avons ensemble l’occasion de donner une nouvelle impulsion, celle de faire de la question des exilés une grande cause nationale.

Nous ne pourrons le faire seuls, mais en complémentarité avec les citoyens, les associations et leurs bénévoles, les élus qu’il faudra convaincre, et l’Etat dont la responsabilité juridique et éthique est évidemment première.

C’est déjà le cas au niveau local, là où de nombreuses initiatives ont foisonné, loin de l’image d’un pays et d’un peuple recroquevillés.

Sans grandes difficultés, nous croyons fermement que la France pourrait accueillir plus et mieux les exilés. Cela suppose aussi que l’Etat puisse mieux s’organiser et consulte en amont les associations et les élus locaux.

Cet optimisme de la volonté doit être contagieux et résolu, pour faire vivre et résonner ce qu’il y a de meilleur en nous et atteindre une véritable cohésion nationale.