Un hologramme nommé Hulot

Et dix mille grenades plus tard, déboula donc, à Nantes, Nicolas Hulot.

Je dis dix mille. C’est peut-être vingt ou trente mille. Il faudra compter le nombre de grenades tirées lors des opérations à Notre-Dame-des-Landes, puisque les zadistes les ont rassemblées, et regroupées en tas, certainement dans le but d’en faire ultérieurement des oeuvres d’art. Si vous voulez en savoir davantage sur le sujet, et notamment apprendre comment la gendarmerie écoule son vieux stock de grenades périmées, c’est ici.

Dix milles grenades plus tard, donc, déboula Nicolas Hulot. Rien qu’à voir son visage apparaître sur BFM, on savait déjà ce qu’il allait dire : « ne confondons pas l’écologie et l’anarchie ».  Ce mot tout droit surgi du XIXe siècle : l’anarchie. Comme disait Luc Peillon, dans Libé, avec une délicieuse fausse naïveté, les zadistes auraient pourtant tout pour plaire à Macron. « Ils montent leurs propres «entreprises» (agricole, artisanale…), font preuve d’innovation, travaillent pour beaucoup sans compter leurs heures, assurant eux-mêmes leur subsistance, avec une énergie et une inventivité qui feraient pâlir de jalousie plus d’un startupper ». Eh oui. Et il faut donc remercier les grenades et leurs lanceurs, de révéler la vraie nature du macronisme.

 L’écologie à la Macron-Hulot, d’accord, à condition qu’elle roule dans les rails qui mènent droit vers la fin du monde. A condition qu’elle remplisse les formulaires, coche les cases, et découpe selon les pointillés. Qu’elle demande l’autorisation de la Chambre d’agriculture et de la FNSEA. A la différence des start-uppeurs et des pionniers du numérique, il lui est interdit d’expérimenter, d’imaginer, de rêver, de tenter « out of the box ». Comme il fallait s’y attendre, l’opération Hulot ne déboucha donc sur rien. Le gouvernement n’avait pas envoyé Hulot avec des ouvertures vers l’autrement. Il avait envoyé l’image de Hulot. L’icône Hulot. Il aurait aussi bien pu envoyer un hologramme, avec le même effet.

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