Un mirage pour les éleveurs !
Alors que le premier ministre Édouard Philippe a confirmé lundi, lors d’un déplacement à Pékin, la prochaine reprise des exportations de bœuf français en Chine à la faveur de la signature d’un « protocole sanitaire » entre les deux pays, les tenants de l’interprofession INTERBEV se frottent déjà les mains ! Et pour cause : seuls quelques industriels de la viande ont eu la possibilité de demander un dossier d’agrément et de « candidater » sur ce marché.
Ce sont ces mêmes industriels qui ont rechigné il y a quelques mois à diffuser leurs comptes devant les députés, ou encore qui ont exclu les éleveurs de la discussion sur la redistribution de la valeur ajoutée sur les steaks hachés au sein des travaux de l’Interprofession. Ce sont eux aussi qui viennent tout juste de revenir sur leurs engagements de payer la viande « Label Rouge » au niveau du coût de production, alors qu’ils s’y étaient engagés il y a quelques mois. Comment dès lors penser que cette levée de l’embargo chinois, présentée par le gouvernement comme une « magnifique opportunité », profitera réellement aux éleveurs ?
La filière se complaît dans le discours libéral du gouvernement, selon lequel l’impact du CETA et de l’accord UE-Mercosur sur nos revenus serait compensé par des exportations vers la Chine. Soyons lucides, cette mise en avant de l’export ne va servir que les intérêts de ces industriels. A l’inverse, les éleveurs se verront contraints à la standardisation de leur production et se feront imposer les diktats sanitaires des pays importateurs. Il faut cesser cette fuite en avant dans l’industrialisation des systèmes d’engraissement bovin.
La solution pour les éleveurs n’est pas dans le mirage de l’export mais bien dans la nécessaire relocalisation de notre alimentation, la réponse aux attentes du marché intérieur et la régulation des volumes. C’est pourquoi la Confédération paysanne exige d’en finir avec toutes les négociations de libre-échange, de redonner un véritable rôle régulateur à l’aide aux bovins allaitants et d’enclencher une véritable montée en gamme pour répondre aux attentes des citoyens, grâce notamment à la prise en compte de nos coûts de production.
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Confédération paysanne