Cette société qui gère l’eau est un syndicat intercommunal. Elle se positionne comme une structure publique et est gérée par des élus et non par des actionnaires.
Noréade se présente ainsi :
« Grâce à l’implication des élus et le professionnalisme de près de 507 salariés, Noréade garantit la construction, l’exploitation, la rénovation, l’amélioration constante des équipements d’eau potable et d’assainissement. Ensemble vers un but commun : vous fournir quotidiennement une eau de qualité et traiter les eaux usées pour la préservation de l’environnement. »
En tout cas, elle agit comme si elle avait tous les pouvoirs.
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Ce qui suit se passe dans une commune de la Communauté de Communes Osartis-Marquion.
Noréade, tout comme Veolia, fait tout pour s’exprimer le moins possible en public –ce n’est pas comme Enedis ! De cette façon elle peut persuader plus facilement les usagers –qu’on appelle souvent maintenant les clients- qu’il faut changer de compteurs d’eau et mettre à leurs places des compteurs communicants.
Un courrier a donc été envoyé aux propriétaires de cette commune mi-juin. L’essentiel est ce qui suit :
« Noréade s’engage à remplacer les compteurs de plus de quinze ans par un compteur équipé d’un module-radio permettant la relève à distance ». Bien sûr
« Noréade prend entièrement à sa charge cette opération obligatoire ». L’en-tête de cette première lettre indique que l’affaire est suivi par le « service Abonnés ». La fin de cette lettre l’indique aussi … sans pour autant que ce document soit signé.
Déjà trois problèmes :
- Pourquoi remplacer un compteur qui fonctionne et dure longtemps par un autre qui durera moins longtemps ?
- Pourquoi cette opération « obligatoire » ? Sur quel texte s’appuie Noréade ?
- Noréade prétend que ce changement sera gratuit. On peut en douter fortement ! C’est comme Enedis qui prétend que le compteur Linky ne coutera rien à l’utilisateur alors que la Cour des Comptes a bien précisé qu’il faudra payer en 2021, voire 2020. Par ailleurs, on sait que Veolia –gestionnaire privé de la distribution de l’eau- a admis que ce changement nécessite des investissements importants. Cela serait très surprenant que Noréade investisse gratuitement.
Suite du feuilleton. Comme le technicien s’est présenté, sans prévenir, courant juillet, il a trouvé porte close. Noréade a donc renvoyé une lettre mi-juillet :
« vous voudrez bien nous tenir informés dès que sera rendu possible le passage de notre technicien et ce, sous un délai d’un mois maximum ».
Quelques remarques :
- Les propriétaires étaient absents parce que partis en vacances !
- La dernière phrase indique déjà la méthode Noréade. On préfère obliger les gens plutôt que de les inviter !
Le feuilleton n’est pas encore fini. Un nouveau courrier arrive mi-août : « Par précédent courrier, nous vous invitions à nous contacter » ;
« cette intervention est obligatoire, conformément au Règlement su Service de distribution d’Eau ».
Les propriétaires avaient envoyé un courrier pratiquement en même temps que la troisième lettre.
Le voici : Noreade_lettre 180815
La fin est proche : un quatrième courrier –enfin signé- est envoyé par Noréade début septembre. Elle commence fort :
« Objet : dernier rappel avant fermeture du branchement d’eau ». Ensuite :
« nous vous invitions à nous contacter … » ;
enfin :
« sans réaction de votre part sous huit jours, nous serons contraints de fermer votre branchement d’eau pour le motif suivant : non-réponse à la demande d’accès à notre compteur ».
Un problème principal :
- Noréade dit qu’il va fermer le branchement d’eau. C’est un abus manifeste de pouvoir. La Loi Brottes du 15 avril 2013 -décret d’application en date du 27 février 2014- est très explicite sur ce point : quel que soit le litige entre le distributeur et l’utilisateur, on ne peut pas couper l’eau à tout moment de l’année. Noréade sait très bien que Veolia et la SAUR (autre entreprise gestionnaire de la distribution de l’eau) ont voulu passer outre à cette interdiction et ont été sanctionnés par la justice : l’eau est un bien indispensable. Noréade sait très bien qu’il ne peut pas couper l’eau ! Mais il tente ; dans ce cas, c’est un abus de pouvoir.
Manque de bol : les propriétaires ne se laissent pas faire !
Puisque Noréade se prétend service public, il faudrait tout de même que cette société change de méthode et utilise la transparence et le dialogue plutôt que la force.
Cela va être difficile de changer, surtout quand on sait qu’un courrier détaillé envoyé par un Quiérysien –qui ne veut pas du compteur- n’a toujours pas reçu une réponse à beaucoup de ses nombreuses questions.
Il y a trop de problèmes avec ces compteurs communicants. En tout cas, ce ne sont pas les méthodes de Noréade qui vont intimider certains opposants.
Cela permettra au contraire de rester ferme sur cette position : non aux compteurs communicants.