Cela se passe en Bosnie Herzégovine ; ces femmes ont installé un camp sur un pont de la rivière Kruščica pour stopper un projet hydroélectrique qui laisserait leur village sans eau potable.
Cela défigurerait la rivière, bouleverserait son écosystème, et inonderait une forêt sauvage. Les femmes de Kruščica gardent le pont 24h sur 24 et font face à la police et au constructeur du barrage. En août 2017, elles ont empêché le démarrage des travaux malgré les violences policières et les arrestations. Voir le récit en anglais de cette résistance :
http://ourcommons.org/common-issues/krusci
Elles ont à nouveau empêché le démarrage des travaux ce mois-ci.
Cette lutte est exemplaire à plus d’un titre.
1/ C’est une lutte pour le droit à l’eau
Le village n’a pas de réseau de distribution d’eau potable. Les habitants ont des puits où ils puisent l’eau de la nappe karstique de la rivière. La construction du barrage assèchera les puits et polluera l’eau.
2/ C’est une lutte menée par des femmes
Elle n’a pu se faire qu’après un processus d’émancipation au sein d’une société fortement patriarcale. Cette société patriarcale s’est révélée impuissante voire complice face au projet hydroélectrique.
3/ C’est une lutte qui dépasse les clivages ethniques
Les femmes sont bosniaques musulmanes ou croates.
4/ C’est une lutte politique
Il s’agit d’instituer des communs via une démarche de démocratie directe.