Les gilets jaunes

Ils sont loin d’être mis sur la touche.

Une réflexion d’un petit-neveu

« La violence c’est 9 millions de pauvres, 200 000 SDF, 80 milliards d’évasion fiscale (en France), c’est Amazon, Starbuck, Google, Facebook qui ne paient pas d’impôts, les patrons du CAC 40 qui gagnent 5 millions par an en augmentation de 14%, quand le gouvernement ne donne pas de coup de pouce au SMIC … Ce n’est pas (que) 3 bagnoles (ou plus) qui crament dans les quartiers à 12 000 € le m2. »

Je rajouterai :

– Si on regarde dans le monde entier : au moins 5 000 personnes qui meurent de faim chaque jour, 1 % (voire moins) des humains qui ont autant d’argent que les 99 % restants ; huit personnes qui détiennent autant d’argent que les 3,5 milliards les plus pauvres ; des riches qui s’enrichissent toujours plus et des pauvres toujours plus pauvres et plus nombreux ; des personnes qui se lancent dans un périple pour ne pas être tué dans leur pays ; des guerres qui n’en finissent pas et dont on peut être fier en tant que français, car notre pays fait partie des trois plus grands vendeurs d’armes.

– Si on élargit à la biosphère, c’est chaque année : des milliards d’animaux d’élevage créés (ce n’est pas une naissance naturelle mais bien une insémination artificielle dans 90% des cas) et assassinés. Des millions d’hectares déforestés, des milliards d’animaux marins exterminés sans respect des cycles naturels, pour le plaisir gustatif de certaines personnes. Une biosphère qui se fait totalement éventrer par une partie de l’espèce humaine que l’on appelle civilisation industrielle.

Alors, pour les personnes choquées par ce qu’il s’est passé dans plusieurs villes de France et notamment dans Paris, essayez peut-être de voir plus large et de comprendre pourquoi on en arrive là ! Pareil, si ça vous choque que l’arc de triomphe, symbole de notre « grande histoire de France », ait été un petit peu relooké, pourquoi ne pas s’insurger quand l’humain détruit ce qui lui permet de vivre ? Je suis loin d’être fier d’un pays (de toutes ces traditions et tous ses symboles) qui a asservi (et qui continue) des millions de personnes. La planète n’a pas de frontières, ce sont des lignes imaginaires créées par une partie d’une espèce ayant un égo pas possible et croyant que toute vie sur la planète n’est là que pour lui servir. Nous faisons juste tous partis de l’ensemble de la vie sur Terre ; élargissons notre regard. Pour moi une forêt est bien plus précieuse qu’un truc en pierre qui ne sert à rien. L’histoire de l’humanité, ce n’est pas que ce qu’il s’est passé après Jésus-Christ dans chacun des pays que l’on a inventé ; l’humain est une espèce stabilisée depuis 300 000 ans.

Les personnes qui se disent non-violente et critiquent à chaque fois qu’une vitrine est cassée (toutes mes condoléances aux familles des vitrines et voitures dont le cœur s’est arrêté de battre hier…) devraient lire cela :

http://partage-le.com/2015/12/la-violence-quotidienne

Ou ceci :

« Il y a trois sortes de violence. La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés.

La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première. La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres. Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue ». Une réflexion de Henry David Thoreau

Après tout ça, j’ai envie de dire : tous ensemble derrière les barricades samedi prochain à Paris, nous avons un pantin à détrôner, un capitalisme et une oligarchie à bousculer et arrêter.

Cela ne se fera pas en un jour, il va falloir que le mouvement s’amplifie et prenne une autre dimension. Tout ne changera certainement pas dans les mois à venir, il va falloir attendre que les Français soient bien plus dans la merde pour qu’ils osent tous descendre dans la rue, nous n’en sommes qu’aux prémisses. Mais cela arrivera dans les décennies à venir, le plus vite sera le mieux, le système ne vit que sous perfusion, des milliards de vies innocentes non-humaines et humaines meurent chaque année à cause de ce monde d’humains qui n’a plus aucun sens. Désolé pour les personnes déguisées en bleu avec des casques et des boucliers qui obéissent et protègent un système injuste et mortifère ; à un moment donné il faut se poser des questions sur ce que l’on nous demande de faire. Quand on voit ce qu’ils nous balancent dans la gueule, je ne vais pas les plaindre si des pierres leurs tombent sur le casque : défendre l’oligarchie ou le peuple il faut choisir. Nous sommes dans un état autoritaire dirigé par les lobbys et les ultra-riches qui montrent enfin son vrai visage. Nous savons avec les zads et autres ce qu’il se passe quand on s’oppose au système : dès que l’on désobéit, la répression n’est pas loin. Les femmes et les hommes auraient-elles/ils eu le droit de vote sans violence révolutionnaire? Serions-nous dans un système à 35 heures et avec 5 semaines de congés payés (pour la plupart) sans insurrection ? Pourrions-nous vivre comme nous le faisons actuellement dans notre « beau » pays, sans toutes les formes de violence quotidienne qui s’expriment dans les autres pays ? Les ultra-riches qui nous gouvernent ne donnent rien aux autres classes sans révolutions.

Ceux qui disent que l’on est en démocratie sont bien souvent des gens qui n’ont pas les problèmes que rencontrent certains. C’est bien beau de voter, mais si une partie de la population crève de faim, il faudrait peut-être envisager d’autres moyens et remettre en question notre système politique, car ce ne sont pas les privilégiés qui indiquent si notre système est juste ou pas, mais ceux qui sont défavorisés.

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Gilets jaunes, violence et apolitisme

D’abord, il faut bien savoir ceci : Dans toute idée, il faut chercher à qui elle va et de qui elle vient ; alors seulement on comprend son efficacité.

La violence ? On dit d’un fleuve emportant tout qu’il est violent, mais on ne dit jamais rien de la violence des rives qui l’enserrent.

J’ajoute : Une idée devient une force lorsqu’elle s’empare des masses. Là où il y a une volonté, il y a un chemin.

Croyez-moi, ceux qui ne bougent pas ne sentent pas leurs chaînes.

Quant aux macroniens, d’abord ils vous ignorent, puis ils se moquent, puis ils vous combattent, puis vous avez gagné.

Tout le monde sera d’accord avec ça. Heu, heu : les deux premières phrases sont de Bertolt Brecht, la troisième de Karl Marx, la quatrième de Lénine, la cinquième de Rosa Luxembourg, la sixième de Gandhi.

Théophraste R. (Adepte de la conscientisation politique des masses).

  1. Les types qui se déclarent apolitiques, ce sont des réactionnaires, fatalement (Simone de Beauvoir).

Legrandsoir.info

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Appel à la grève générale et à la République des ronds-points

Citoyens, l’heure est grave. Les inégalités n’ont jamais été aussi élevées. Les riches se sont appropriés 90% de la croissance économique à laquelle vous avez massivement contribué. Le 1 % le plus riche émet 160 tonnes de carbone par an, contre 4 tonnes pour les 10 % le plus pauvre. Ce 1 % est responsable de plus de 20 % des émissions de carbone françaises, alors que les 10 % les moins fortunés ne contribuent qu’à hauteur de 5 %. La taxe carbone ne changera rien au mode de vie des fortunés tandis qu’il empêchera les plus bas revenus d’aller travailler. La crise pétrolière de 2008 a déjà montré l’avenir : certains travailleurs américains, tellement peu payés, allaient travailler seulement pour gagner de quoi mettre de l’essence dans leur voiture pour aller travailler, allant ensuite se nourrir à la soupe populaire. Nous sommes pris en étau entre d’un côté la société de consommation qui pousse à dépenser toujours plus pour continuer de vivre dignement (internet, vêtements de marque etc.) et de l’autre des salaires qui stagnent, du fait de la ponction réalisée par les plus riches.

Réapproprions-nous nos vies ! Nos manières de consommer ! Pour marquer notre solidarité arrêtons-nous de travailler les vendredi et samedi 7 et 8 décembre, rassemblons-nous sur les places et les ronds-points, de manière pacifique mais déterminée.

  1. Flipo ; mediapart

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Blessés des Champs-Elysées : les grenades de trop

https://www.liberation.fr/france/2018/11/29/blesses-des-champ

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« Gilets jaunes » : « La violence, c’est de la faute à Macron. Les gens sont désespérés ! »

A Saint-Etienne-du-Rouvray, en Normandie, des « gilets jaunes » critiquent les violences de samedi, tout en appelant à en comprendre les raisons

Lemonde en date du 2 décembre

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Le pauvre écolo, ça existe

Dans l’émergence du mouvement des Gilets Jaunes, une opposition entre deux urgences s’est dessinée entre l’écologie et le social. L’une serait un luxe, l’autre une nécessité. Cette fausse opposition fait ressortir à quel point la question écologique est mal posée en France. Car en réalité, il n’y a pas de choix à faire entre l’avenir de notre planète et notre avenir immédiat.

mediapart

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La colère jaune, une passion personnelle

Les scènes de violence observées dans les cortèges, ce samedi 1er décembre, doivent être pensées. Bien sûr, elles sont pour une part le fait d’organisations extrémistes, anarchistes à la poursuite de buts politiques chimériques mais dont on comprend aisément la signification. Bien sûr, aussi, des casseurs s’insèrent dans le mouvement pour en découdre et grappiller des produits dans les magasins dévastés : appât du gain et appel du dégât. Mais il semble bien qu’une partie des gilets jaunes eux-mêmes avaient envie d’en découdre. Et surtout, la colère s’exprime aussi de manière verbale.

Les raisons de la colère

Les motifs avancés (pouvoir d’achat, taxes) se doublent de motifs souvent plus implicites autour du décalage entre les gouvernants, mais aussi le pouvoir économique, et ceux qui se pensent comme le peuple ou les citoyens. Cette thématique s’exprime d’ailleurs dans le choix des sites visés par les violences (Élysée, préfecture, banques, magasins de luxe, etc.).

Theconversation

Sur ce site, il y a d’autres articles sur le sujet

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Prochaine station : destitution

Contrairement à tout ce que l’on peut entendre, le mystère, ce n’est pas que nous nous révoltions, mais que nous ne l’ayons pas fait avant. Ce qui est anormal, ce n’est pas ce que nous faisons maintenant, mais ce que nous avons supporté jusque-là. Qui peut nier la faillite, à tous points de vue, du système ? Qui veut encore se faire tondre, braquer, précariser pour rien ? Qui va pleurer que le XVIe arrondissement se soit fait dépouiller par des pauvres ou que les bourgeois aient vu flamber leurs 4X4 rutilants ? Quand à Macron, qu’il arrête de se plaindre, c’est lui-même qui nous a appelés à venir le chercher. Un État ne peut pas prétendre se légitimer sur le cadavre d’une « glorieuse révolution » pour ensuite crier aux casseurs dès qu’une révolution se met en marche.

La situation est simple : le peuple veut la chute du système. Or le système entend se maintenir. Cela définit la situation comme insurrectionnelle, ainsi que l’admet désormais la police elle-même. Le peuple a pour lui le nombre, le courage, la joie, l’intelligence et la naïveté. Le système a pour lui l’armée, la police, les médias, la ruse et la peur du bourgeois.

Lundi.am

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Les Gilets jaunes et les éléments pré-révolutionnaires de la situation

Depuis le 17 novembre la situation française a changé de façon abrupte. A l’origine de cela, l’irruption spontanée, comme rarement on avait pu le voir auparavant, d’une frange considérable des masses.

Ces dernières ne secouent pas seulement le pouvoir mais également l’ensemble des médiations politiques et syndicales. Comme le souligne le très libéral Nicolas Beytout dans les colonnes de L’Opinion, « La France danse sur un volcan. On saura dans quelques jours, à l’issue des mobilisations de samedi et des premières concertations avec les Gilets jaunes, si elle peut éviter l’explosion. Pour l’heure, il y a de quoi être inquiet. Le discours d’Emmanuel Macron sur le plan énergie n’a pas atteint ses objectifs, le soutien des Français à l’égard des Gilets jaunes n’a pas faibli, et aucune des colères qui se sont additionnées en quelques semaines n’a été apaisée ». Mais ce changement brusque de la situation est loin d’être un coup de tonnerre dans un ciel serein. C’est le produit de contradictions profondes qui se sont accumulées au cours des dernières années et qui compliquent, par conséquent, la mise en place d’hypothétiques solutions à ces problèmes.

Revolutionpermanente.fr

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Apprendre de l’histoire

En 1789, on brûle les châteaux des nobles. Pour quels effets ? La bourgeoisie qui saisit l’occasion pour prendre le pouvoir.

En 1871, Paris est en flammes. Les principaux bâtiments sont incendiés, les archives détruites, les pertes sont énormes. Pour quels effets ? Aucun.

En 1968, de nombreux dégâts également, pour finalement très peu d’avancées réelles puisqu’on se retrouve encore au même point aujourd’hui 50 ans plus tard, tout en remplaçant De Gaulle par Pompidou, l’une des pires erreurs de l’histoire de France.
Comme je le disais dans mon précédent message aux gilets jaunes, « chassez le naturel, il revient au galop ».

La définition de la folie, c’est de refaire toujours la même chose, et d’attendre des résultats différents.
– Albert Einstein

En 1936, les protestations sont pacifiques, mais le pays est bloqué économiquement et là tout change comme je le rappelle dans mon roman, « Le Président Providentiel » que je cite : « congés payés, augmentation de salaires de 12 % dans toute la France, passage de la semaine de 48 heures de travail à 40 heures, allocations chômage, retraites, nationalisations, conventions collectives, soutien aux agriculteurs, le tout en pleine période de crise. »

Lesmoutonsenrages.fr