Cela fait 40 ans que des scientifiques ont montré que l’humanité allait connaître de très graves désagréments si elle poursuivait sa course folle à la croissance productiviste.
Cela fait 20 ans que des économistes et des politologues ont traduit cet avertissement en un projet de société vivable. Cela fait 10 ans que des citoyens ont créé des mouvements, tels le mpOC, qui se battent pour diffuser cette alerte et pour proposer des pistes de solutions. Et…, enfin, des sondages montrent que, dans nos contrées, une majorité de la population prend conscience : plus de 50% des citoyens considèrent que, si l’on perpétue le business as usual, on va vers de très graves problèmes écologiques et 63% des Français avouent qu’ils s’ennuient dans un travail qui manque de sens…
Au mouvement politique des Objecteurs de Croissance nous allons donc orienter nos actions moins sur l’alerte et plus sur l’incitation à agir collectivement afin de quitter une trajectoire mortelle pour notre civilisation. Même si nous constatons avec joie que beaucoup de ceux qui se battent pour une société meilleure intègrent pas mal de nos propositions, les productivistes et leurs valets politiques persistent. Ils oublient que, comme l’a dit Einstein, « on ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré ». Ils proposent donc encore et toujours plus de technologies pour faire face aux dégâts causés par… les technologies. Ainsi, les ultra-libéraux du MR ont fait publier dans La Libre une carte blanche titrée « L’écologie bleue ». On y lit des énormités comme : « L’écologie bleue est foncièrement optimiste et prométhéenne, (….) elle vise non pas à « reconnaître l’existence de limites » mais bien les repousser. Non à décroître mais à conquérir. » Hélas, La Libre n’a pas accepté notre réponse argumentée (La Libre serait-elle partiale ?). Nous l’avons donc mise en ligne chez nous.
Il est clair que, face à l’accumulation de dégâts humains et environnementaux causés par leur mode de développement, les défenseurs d’une idéologie périmée et destructrice, les dogmatiques d’une impossible croissance infinie dans un monde fini, voudront encore et toujours imiter Prométhée, oubliant que celui-ci a très mal fini, puni pour sa démesure et son orgueil.
Les technologies que les techno-furieux nous montent en épingle en 2019 sont celles rendues possibles par l’invasion du numérique. Sous l’étiquette smart, on va donc vous vendre de l’« intelligence artificielle » qui n’est que la soumission à de stupides algorithmes qui ont pour but de faire de vous des hyper-consommateurs bien ciblés par la publicité et des fainéants servis par des robots et ayant ainsi perdu toujours plus d’autonomie et de savoir-faire.
Voitures autonomes (électriques bien sûr), internet des objets, enceintes communicantes… (tous desservis par les dangereux réseaux 5G) : voilà les gadgets que vous n’avez jamais souhaité mais la publicité le plus malheureux des humains. Et ne parlons pas des monstrueux transhumanistes qui, surfant sur peur de la mort qui hante tous les humains de peu de sagesse, proposeront bientôt (à condition que vous soyez solvables, cela va sans dire) de faire de vous des cyborgs, hybrides machiniques dopés avec des drogues insensées, afin que soyez les vainqueurs dévoyés de la toujours plus intense compétition avec vos semblables et avec la nature.
Contrairement aux mensonges éhontés (dits aujourd’hui fake news) de ces partisans de l’immobilisme au service de quelques-uns, il y a des propositions concrètes pour atténuer les désastres sociaux et écologiques subis sous la férule de deux siècles du système thermo-industriel. Il faut maintenant, au-delà de la convergence des luttes bien entamée, parvenir à une convergence des idées. Là aussi, des perspectives prometteuses se dessinent. Citons, par exemple, le cycle de conférences-rencontres-ateliers « (Re)politiser l’écologie, un champ de bataille! ».
Message du mouvement politique des Objecteurs de Croissance,