C’est le fléau majeur qui a de tous temps, anesthésié ou paralysé les peuples.
C’est le fléau qui reste l’obstacle principal que l’on trouve sur sa route lorsqu’il est question de s’émanciper et d’œuvrer pour le bien public…mais il y a des vérités qu’il n’est pas opportun d’énoncer si on cherche le consensus !
Car ce fléau a malheureusement incrusté les esprits, il est à la fois cognitif, informatif et culturel, il nous oblige à regarder la réalité quotidienne avec des œillères conçues, fabriquées et vendues par les classes dominantes. Ainsi nous sommes condamnés aux faux semblants et aux tromperies…et généralement sans en avoir conscience.
Ce phénomène qui a été bien perçu par les hommes de lettres, philosophes, romanciers ou dramaturges (cf. évidemment Molière), avait fait l’objet à la fin du XIXe siècle d’approches emblématiques, signées par deux écrivains que tout opposait mais qui se sont rejoints pour stigmatiser cette curieuse alchimie des esprits : Octave Mirbeau avec « Sébastien Roch » et Edouard Estaunié avec « L’empreinte« .
Racontant leurs adolescences marquées par leurs éducations chez les Jésuites, ils ont dénoncé tous les deux le processus d’anesthésie intellectuelle et le pourrissement moral individualiste dont ils ont été victimes et qu’ils ont eu beaucoup de mal à surmonter, l’un (Mirbeau) devenant athée et anarchiste, l’autre (Estaunié) avide d’honneurs officiels, finissant sa vie académicien, cul-béni égoïste et racorni.
Mais ces deux sentinelles de l’imprégnation n’ont pas suffisamment pesé sur l’opinion publique qui a donné depuis lors tous les signes d’enfumage, de panurgisme et d’aliénation qui nous ont amenés aux hécatombes mondiales, à la colonisation et aux ravages de l’impérialisme…
Tant et si bien qu’aujourd’hui où tout esprit critique, autonome et altruiste semble avoir disparu, la société des hommes reste sous l’influence protéiforme du pouvoir de l’argent et des saloperies du monde des nantis : les lourdes meules de la manipulation mentale déversent par tous vecteurs confondus cette agnotologie qui fait prendre à tout un chacun des vessies pour des lanternes, des fake news délétères, et lui fait avaler des mensonges de plus en plus gros.
Si les Jésuites de Mirbeau et d’Estaunié n’étaient que des « pétrisseurs d’âmes », les big-brothers du XXIe siècle sont des charlatans scélérats et criminels puisqu’ils asservissent l’humanité en la gavant de poison nationaliste afin d’éradiquer son désir de fraterniser…
Par ailleurs, ils nous obligent à porter des lunettes aux verres dépolis et déformants, les bésicles de la bien-pensance des « honnêtes gens » afin que perdure sans anicroches le conformisme bourgeois.
Bref la grande laverie des cerveaux n’est pas fermée au mois d’août.
Dessillons les yeux !
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