Après le 5 décembre

Que se passera-t-il lundi ? Comment la télé explique le 5 décembre !

*********      **********

Le vol des grues et la fin du vieux monde

« La véritable échéance sera donc le lundi 9 décembre. »

« La patience et l’ironie sont les principales vertus du révolutionnaire » (Lénine)

Dans l’histoire humaine, il y a eu des bifurcations possibles. Prendre la voie de l’autodomestication et de l’exploitation de l’homme (et en particulier, de la femme) par l’homme, n’a correspondu à aucune nécessité pour la survie de l’humanité. C’est une route qui a été imposée, voilà trois millénaires, par des contraintes d’une puissance et d’une nature dont nous n’avons aucune idée, mais dont nous savons qu’elles ont été appliquées par une extrême minorité aux dépens de la majorité des humains.

Par la suite, le capitalisme et ses lois n’ont été imposées au reste de la planète qu’au prix de génocides et de dévastations qui ont duré des siècles. De séculaires sociétés de domination existaient, comme en Chine, qui se passaient fort bien de lui et on sait que d’autres sociétés moins aliénantes et mortifères, déclarées « primitives » par leurs assassins, ont existé jusqu’à l’orée des temps moderne, où elles ont été anéanties par le capitalisme. L’histoire des soulèvements vaincus, de Spartacus au mai rampant italien, est celle de bifurcations qui auraient pu être émancipatrices, et qui ont été barrées aussitôt qu’esquissées. On peut toujours après coup, expliquer que ça ne pouvait pas se passer autrement mais il est difficile de le faire sans se rendre complice des maîtres : si les maîtres représentaient la nécessité historique, les 6000 esclaves crucifiés entre Capoue et Rome, les milliers de communards fusillés et les dizaines de milliers d’insurgés espagnols massacrés par Franco, et les millions de morts des soulèvement révolutionnaires de l’histoire, avaient tous tort. Si nous nous battons encore aujourd’hui, c’est aussi pour leur donner raison. Au-delà de leurs objectifs spécifiques proclamés, tous les soulèvements récents ou en cours sont la réaffirmation de la légitimité de l’aspiration millénaire à une société plus juste.

Aujourd’hui, en dehors d’une hyperbourgeoisie toxicomane du pouvoir et du pognon, et de sa domesticité de start-upers et de politiciens (en France, ça s’appelle la Macronie), il n’est pas rare, il est même de plus en plus fréquent de rencontrer des gens qui, après quelques instants de conversation, adhèrent à l’idée que le capitalisme est une forme sociale profondément injuste et qu’il conduit l’humanité à la catastrophe. Mais ces gens-là ajoutent aussitôt que c’est foutu et qu’il ne reste plus qu’à se résigner. Sans saisir que si c’est foutu, c’est surtout parce qu’ils se résignent.

A nous qui ne sommes pas résignés, il revient d’affronter avec passion et avec sang-froid la bifurcation possible en notre temps. Avec passion parce que l’enjeu est gigantesque : rien moins qu’un changement de civilisation à l’échelle planétaire. On ne s’opposera pas aux contre-réformes ultralibérales en obtenant quelques reculs provisoires des gouvernants. La détermination des maîtres à faire régner partout la loi de la baisse tendancielle de la valeur de nos vies est d’autant plus forte qu’ils savent parfaitement les conséquences destructrices de leurs politiques. Ils savent que la croissance de leurs profits est directement indexée sur la décroissance des ressources d’eau, d’air, de terre et de vie, et qu’il y aura toujours moins de tout ça et qu’il va falloir qu’ils se battent pour garder ce qui reste. Ce qu’ils nous promettent, c’est la gestion de la pénurie grandissante dans les atours du capitalisme vert, l’élimination des populations superflues par les guerres antiterroristes ou la noyade en méditerranée, avec, pour faire tenir tout ça, les LBD ou les balles réelles pour les rebelles, et la reconnaissance faciale pour tous.

C’est pourquoi, face à eux, notre sang-froid doit être à la hauteur du leur. S’il est important de nous fixer des échéances, il faut aussi, chaque fois, en prendre la mesure. Hormis l’élévation sans précédent du niveau de la répression, ce qui a contribué à affaiblir le mouvement des gilets jaunes, c’est peut-être la répétition de proclamations tonitruantes qui n’ont pas été tenues. On allait prendre Paris, on allait chercher Macron chez lui, on allait lancer la grève générale… Ces objectifs étaient bien sûr fixés dans la continuité de ces samedis de la fin 2018 où le feu a été mis dans les beaux quartiers et où les patrons ont appelé leur fondé de pouvoir pour lui demander de lâcher du lest. Cette victoire, déjà gigantesque comparée aux batailles perdues des dernières décennies, a donné un élan sans pareil à un mouvement toujours pas éteint. Mais celui-ci, une fois les ronds-points évacués et la nasse répressive en place sur les métropoles, n’a plus obtenu que des victoires partielles, certes appréciables (qui a entendu des milliers de voix crier « Révolution » sur les Champs Elysées tandis que le Fouquet’s brûlait sait de quoi je parle), mais sans effet d’entraînement dans le reste de la société. Chaque samedi où les objectifs ambitieux étaient démentis entraînait inévitablement un affaiblissement de l’élan.

Il faut donc aborder l’échéance du 5 décembre en gardant à l’esprit ces deux réalités : l’immensité de la tâche et les entraves déjà préparées pour nous empêcher de l’accomplir. Ces dernières, nous les avons déjà sous les yeux. Si beaucoup de syndiqués sont nos amis, nous savons que les bureaucraties syndicales, dont les salaires dépendent des financements étatiques, doivent, pour assurer leur survie, montrer qu’elles sont encore capables de maîtriser la colère qui monte sur les lieux de travail autant que dans la rue. Les appareils syndicaux défendent les exploités en tant qu’exploités, c’est pourquoi, à la fin, ils feront tout pour perpétuer l’exploitation. Si le choix de la grève reconductible a été fait sous la pression de la colère de la base, celui d’un jeudi correspond certainement à une pauvre ruse : reconduisons-donc jusqu’au week-end, après on compte bien proposer « de poursuivre la lutte sous d’autres formes ». La véritable échéance sera donc le lundi 9 décembre.

Si, le 9 décembre, suffisamment de secteurs sont encore en grève, si les forces de l’ordre sont suffisamment occupées pour que leur tenaille sur les mouvements de rue se relâche enfin, toutes sortes de possibles s’ouvriront, y compris celui de la crise de régime. Ce ne sera certes pas le basculement de civilisation dont la possibilité ne commencerait à s’esquisser qu’à partir du moment où les soulèvements en cours entraîneraient d’autres ébranlements, jusque dans les métropoles chinoises et étasuniennes. C’est un processus historique qui s’étendra sans doute sur des décennies
mais ce que nous pouvons, dès la semaine prochaine, c’est contribuer à le mettre en route.

Quelle que soit l’issue immédiate des grèves à venir, nous devons en tout cas tout faire pour que soit saisie l’ampleur de l’enjeu, au-delà de la contre-réforme sur les retraites. Si la Macronie encaisse le choc, il faudra que chacun de nous sache encaisser la déception, mais pour cela, il suffit de lever les yeux au ciel et de regarder passer les grues. Voyez comme celle qui est tout à la pointe de la formation cède quand elle fatigue et comment elle est aussitôt remplacée. Comme dit un ami : « Si on savait bouger comme elles, les condés, comment qu’on les mettrait à l’amende ! ». On peut aussi y voir une autre métaphore. Chacun de nos assauts doit être semblable à celui de la grue de tête : si elle cède, elle sait qu’une autre va la remplacer. Et toutes savent qu’elles vont si loin que la destination n’est même pas encore imaginable.

lundi.am

************             *****************

La propagande de la télé ; un article sur mediapart

Extraits

Le 5 décembre à la télé: prédire le pire, masquer le réel, infantiliser les consciences

Perturbées par un « jeudi noir » et un espace public « noir de monde », les chaînes d’information en continu se sont attachées à ôter toute possibilité de comprendre ou d’être solidaire. Elles ont agi, CNews en tête, en cadenas mentaux intraitables.

 Avez-vous déjà eu le loisir d’assister, en direct, à un putsch informatif ? Un tel pronunciamiento journalistique a eu lieu dans la matinée du jeudi 5 décembre, sur CNews (qui fut jusqu’en 2017 I-Télé), la chaîne tout info appartenant au groupe Canal + et donc propriété du groupe Bolloré via Vivendi.

Tout se passait normalement vers 10 heures, c’est-à-dire qu’un syndicaliste offensif et critique, Fabien Villedieu, de Sud-Rail, casquette vissée sur le crâne, était sur le gril en plateau : contredit, interrompu, ridiculisé, délégitimé, par un triste aréopage que Pascal Praud était censé animer – difficile d’imaginer que ce verbe animer vient du mot âme en regardant ça.

Il y a Gérard Leclerc, 68 ans, qui fut à la fin de l’autre siècle un fleuron du service public (directeur adjoint de la rédaction de France 2 choisi par Albert du Roy en 1997). Il y a Jean-Claude Dassier, 78 ans, journaliste depuis 1965 (il a commencé par commenter l’état de la circulation routière sur France Inter), actif pendant le mouvement de Mai-68 au point d’être renvoyé de la radio d’État – tout comme Jean-Pierre Elkabbach. Un bon demi-siècle plus tard, Dassier, accroché à son micro telle la moule à son rocher, grommelle avec rage contre le droit de grève : « Ça s’appelle emmerder le monde ! »

 « Je peux en placer une ? », demande le syndicaliste Villedieu tandis que cancane le chœur antique des titulaires chenus de la carte de presse : « J’en ai marre de vos hold-up sur les manifs. Vous vous focalisez sur quatre gugusses qui cassent un abribus. Et on en oublie la masse des autres et le message. »

L’ouvrier outrecuidant est renvoyé dans ses cordes : « Y’a pas de solution dans votre truc », lui décoche Pascal Praud. « Vivez un peu la vie des gens ! », lâche Fabien Villedieu à ce ramassis de commentateurs assis à l’ouest – ils prennent une voix grasseyante et usent d’un vocabulaire vulgaire pour faire peuple.

Mais nous n’avions encore rien vu. Tout à leur ivresse de Cassandres ronchonnantes annonçant à qui mieux mieux incidents, dérapages et dégradations dans les cortèges à venir gros de gens n’ayant rien compris à la valeur travail, nos badernes de l’info se voient menacées par un élément extérieur, par une effraction politique, par Jean-Luc Mélenchon, qui prend la parole sur le Vieux Port à Marseille.

Pascal Praud : « On peut l’écouter 30 secondes. On l’a ? On l’a pas ? On l’a. Allez, 30 secondes. » Nous n’aurons que le temps d’entendre deux phrases de Jean-Luc Mélenchon, avant qu’il ne soit coupé. « Pour une page de pub », décrète l’animateur de CNews, qui s’attarde pourtant avec ses compères débitant leurs brèves de comptoir. La violence symbolique et politique est patente, brutale, implacable : nous avons l’impression d’assister à la préfiguration de ce que sera(it) la télévision publique en cas de victoire de l’extrême droite. Marine Le Pen en rêve, CNews le fait. Toute parole de gauche est bannie.

Histoire de mesurer l’étendue de la faute professionnelle grave commise par la chaîne dite d’information en continu du groupe Bolloré, il suffit de se rabattre sur la concurrente, BFMTV. Celle-ci, c’est un comble, sauve l’honneur : elle diffuse en direct l’intervention de Jean-Luc Mélenchon, qui s’avère la parole politique la plus marquante de la matinée sinon de la journée.

Sur BFMTV, sur LCI, sur France Info, on peut encore entendre le dirigeant de La France insoumise accueillir sans broncher la nouvelle que défileront des partisans de Marine Le Pen : « D’habitude elle passe son temps à chercher pouille aux Arabes et aux musulmans. Elle appelle à manifester et fait donc un progrès vers l’humanisme. Il faut aller dans la rue, ça dégrisera Macron de la folie qu’il a de lui-même, en se croyant invincible. »

Ah non ! Il n’est pas dit qu’une telle intrusion cathodique restera sans réplique – quand elle n’a pas été censurée par la grâce de CNews. Sur LCI, la charge oratoire de Jean-Luc Mélenchon contre les charges, les gazages et les matraquages du préfet de police de Paris « aux méthodes de psychopathe », Didier Lallement, reste en travers de la gorge de Gilles Le Gendre, président du groupe majoritaire LREM à l’Assemblée nationale. La doyenne des chaînes d’info offre une exception qui confirme la règle de la médiocrité en continu. Un échange politique de bonne facture entre Gilles Le Gendre et le psychanalyste insoumis Gérard Miller.

************       *************

La propagande à la télé ; un article lu sur acrimed.org

La grève du 5 décembre au 20h de France 2 : quatre jours de propagande

Après une observation du 20h de France 2 du 1er au 4 décembre, le bilan est sévère pour le service public. Son traitement de la grève du 5 décembre, qui n’invite à aucune prudence langagière, se résume en un mot simple : la propagande.

Commençons par quelques chiffres : sur les quatre jours ayant précédé la journée de grève du 5 décembre, la rédaction du 20h a consacré 25 sujets à cette journée, pour un total de près de 52 minutes. Sur ces 25 sujets, seuls quatre sont « dédiés » réellement au fond de la réforme : deux sur les régimes spéciaux, un autre sur le montant des pensions et le quatrième, prétendant « suivre » un syndicaliste (nous y reviendrons). Syndicalistes qui sont, du reste, totalement marginalisés dans les différentes éditions, puisqu’ils ne s’expriment sur le « fond » du sujet que… 1 minute et 8 secondes au total !

Un « temps de parole », si on peut encore l’appeler ainsi, qui contraste avec celui accordé aux usagers, dirigeants d’entreprises, hôteliers, commerçants, cadres des hôpitaux interrogés sur l’organisation de leurs services, cadres de la SNCF, personnels non-grévistes de la RATP ou tout autre interlocuteur « impacté », que la rédaction a choisi de mettre au premier plan de ses reportages : 7 minutes et 38 secondes : soit sept fois plus que les syndicalistes.

Mais alors, de quoi France 2 a-t-elle bien pu parler ? Eh bien de ce dont ont parlé la plupart de leurs confrères, comme nous l’avions noté dans le cas du Journal du dimanche et du Parisien : du coût des régimes spéciaux, de l’organisation des usagers, de la galère à venir, du micmac des patrons d’entreprises et, bien sûr, des risques de « dérapages » en série. En images, et les sujets sont exhaustifs, ça donne ceci :

Arrêtons-nous sur quelques exemples (on vous épargne les multiples reportages annonciateurs de « la galère »).

En premier lieu, une enquête signée du communicant Laurent Delahousse, qui lui vaudra à coup sûr le prix Albert Londres. Après s’être demandé « quelle sera la couleur du ciel sous le front social en fin de semaine ? Tempête ou ouragan sur les retraites ? », le météorologue, maître-cireur mais également analyste sportif, se penche sur les « éléments de langage » du gouvernement. Analyse :

Je vous le disais, le gouvernement est réuni ce soir à Matignon afin de dresser la feuille de route des prochains jours, coordonner les éléments de langage. Et le premier message de communication était visible aujourd’hui dans le dress-code du jour, dans le catalogue vestimentaire. Chemise ouverte, jean et baskets. Volonté clairement affichée de ne pas sur-jouer la tension, bien au contraire.

On attend avec impatience le « décryptage » du prochain message de communication ! Une analyse qui a succédé à un reportage tout aussi brillant sur le coût des régimes spéciaux, ayant notamment valu à France 2 un droit de réponse de la part des avocats. Dommage pour la rédaction de France 2, car ce n’était pourtant pas la corporation qu’elle avait le plus dans le viseur… Vous devinez laquelle ? Et vous avez raison :

Le verbatim est à l’avenant :

Ils sont dans le viseur du gouvernement : les régimes spéciaux. La facture ? 9 milliards d’euros environ chaque année, financés par des taxes, mais surtout par l’État. C’est lui qui paye une partie des retraites de la RATP et surtout de la SNCF : 3 milliards 300 millions d’euros. Les cheminots partent plus tôt à la retraite, à partir de 52 ans pour les conducteurs, 57 ans pour les autres. Ce syndicaliste justifie la participation élevée de l’État.

Le syndicaliste en question, Bruno Poncet, disposera de 12 secondes pour apporter son point de vue, déplorant notamment le peu d’embauches à la SNCF. Quant au cadrage du sujet ou aux non-dits concernant les surcotes des cotisations des cheminots, il ne pourra évidemment en piper mot.

Et la rédaction remet le couvert le 4 décembre. Du « coût des régimes spéciaux », on passe ainsi à la question fatidique : « Faut-il supprimer les régimes spéciaux ? » Comme dans les sondages, la construction du reportage, sous forme de questions successives, impose légèrement la réponse à donner à la question : « L’origine des régimes spéciaux ? » – « Un régime privilégié ? » – « Combien ça coûte à l’État ? » – « Il y a donc un déficit. Alors, faut-il supprimer les régimes spéciaux ? Pour le ministre Jean-Paul Delevoye, la réponse est claire. » Si un « expert » est invité pour dire que le métier serait moins attractif sans le régime, si un syndicaliste est invité à s’exprimer 19 secondes, les infographies proposées par France 2 vont dans le sens des propos d’un ancien rapporteur de la Cour des comptes, qui ne mâche pas ses mots :

François Ecalle : D’abord les trains ne sont plus à vapeur et on n’est plus obligé de mettre le charbon dans les chaudières hein. […] Ils gagnent un peu sur tous les tableaux !

L’essentiel, pour France 2, est donc démontré : en miroir du Parisien daté du 1er décembre, et de sa Une dévoilant fièrement « le vrai coût des régimes spéciaux », le tout en écho à la communication gouvernementale, la rédaction de service public aura apporté sa contribution au pilonnage d’un autre service public.

************       ***********

C’est la crise, mais joliment dit !!!

 

Les problèmes des boulangers sont croissants…

Alors que les bouchers veulent défendre leur beefsteak,

Fles éleveurs de volailles se font plumer,

les éleveurs de chiens sont aux abois,

les pêcheurs haussent le ton !

Et bien sûr, les éleveurs de porcs sont dans la merde,

tandis que les céréaliers sont  sur la paille.

Par ailleurs, alors que les brasseurs sont sous pression,

les viticulteurs trinquent.

Heureusement, les électriciens résistent.

Mais pour les couvreurs, c’est la tuile

et certains plombiers prennent carrément la fuite.

Dans l’industrie automobile, les salariés débrayent,

dans l’espoir que la direction fasse marche arrière. >

Chez Engie Electrabel, les syndicats sont sous tension,

mais la direction ne semble pas au courant.

Les cheminots voudraient garder leur train de vie,

mais la crise est arrivée sans crier gare,

alors… les veilleurs de nuit, eux, vivent au jour le jour.

Pendant que les pédicures travaillent d’arrache-pied,

les croupiers jouent le tout pour le tout,

les dessinateurs font grise mine,

les militaires partent en retraite,

les imprimeurs dépriment

et les météorologistes sont en dépression.

Les prostituées se retrouvent à la rue.

Amis, c’est vraiment une mauvaise passe.

Mais rarement les banquiers perdent au change