Charlotte Rots a commencé le 11 mai
Notre pays sort d’une période sans précédent. Le monde a fait l’expérience de ce que pourrait être demain si nous continuons à ne respecter ni les lois fondamentales, inviolables et immuables de la nature – ni celles que notre civilisation humaine s’est fixée pour garantir un équilibre et une harmonie dans les relations entre les membres de sa communauté et – également – et surtout avec son environnement ; cela afin de garantir la pérennité de la vie sur Terre.
Car nous avons tou.te.s vu cette crise du COVID-19 comme un symptôme supplémentaire à l’état désastreux de l’ensemble du vivant sur cette Terre.
Or, l’Etat continue à ne pas tenir ses engagements – ses obligations – afin de garantir le droit à chaque être humain de vivre. Depuis plus de trente ans il n’a pas pris de précautions suffisantes pour prévenir les changements climatiques et malgré les signes palpables et les preuves tangibles de l’aggravation de ces risques , il continue de mener une politique mettant la croissance économique au centre de la gouvernance de notre communauté – allant à l’encontre de ses engagements – allant à l’encontre de la primauté de la vie sur l’économie qui rappelons-le n’est qu’un moyen et non une fin – allant à l’encontre de la volonté de l’intérêt général. Ses engagements et ses obligations sont fixés par de nombreux accords, chartes et déclarations notamment la charte pour l’environnement qui -considérant que les choix destinés à répondre aux besoins du présent ne doivent pas compromettre la capacité des générations futures et des autres peuples à satisfaire leurs propres besoins -s’engage à garantir à chacun le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé.
L’Etat ne respecte pas la nécessité de conservation des droits naturels imprescriptibles de l’humain.
Le principe instituant que « la loi garanti à la femme dans tous les domaines des droits égaux à l’homme » inscrit dans le Préambule de la Constitution n’est toujours pas appliqué dans la communauté humaine dans laquelle je vis et nous vivons tou.te.s aujourd’hui.
L’état ne garantissant pas à mon être les conditions élémentaires, essentielles et vitales pour que la vie puisse s’y maintenir et s’y développer en santé, je décide de renoncer à m’alimenter afin de défendre – à travers mon corps- les droits immuables et universels de tous les êtres humains – et de tous les êtres sensibles – à vivre dans un monde où l’intelligence humaine est mise au service de la vie, dans un esprit de collaboration, d’amitié, de paix et de sérénité.
Je demande que notre société commence -enfin- dès aujourd’hui à changer de mode de fonctionnement de manière visible et immédiate – en menant des actions d’envergures – afin de prévenir l’aggravation des crises auxquelles nous savons que nous serons confronté.e.s tou.te.s très prochainement et afin de rétablir le vivant dans et autour de nous. Ces crises sont les symptômes et les conséquences d’un système qui nuit aux cycles de la vie que nous avons le devoir souverain et fondamental de respecter et de protéger.
Considérant que les conditions élémentaires à vivre ne sont garanties ni pour moi, ni pour nous tou.te.s, puisqu’aujourd’hui, 11 mai 2020, en France :
– les êtres œuvrant dans le corps médical ne disposent pas des moyens humains et matériels nécessaires à l’accomplissement dans des conditions sereines de leurs missions de soins.
– les paysan/nes étouffés par un endettement aggravé depuis trente ans sont dans un état de souffrance tel que 600 environ mettent fin à leurs jours chaque année
– les femmes et les enfants sont encore massivement victimes de violences
– des personnes n’ont pas de logement et sont contraintes de dormir dehors mettant leur santé physique et psychique en grave péril
– les services publics et notamment -en plus des services de santé – l’éducation et la justice ne peuvent garantir à la population leurs accès dans de bonnes conditions. Les personnels sont fortement touchés par des conditions de travail anxiogènes et néfastes à leur bien-être et à leur santé. Ceci est la conséquence d’un gouvernement qui s’évertue à priver le pays de ces services et ses agents des moyens nécessaires pour remplir leurs missions générales auprès de la population.
Invisible parmi les invisibles à travers cet acte j’invite à ce qu’un dialogue sincère, véritable et amical puisse s’ouvrir entre nous tou.te.s afin que la volonté commune de dénouer les crises systémiques et interdépendantes que nous observons plus fortement ces deux dernières années dans notre pays et à travers le monde puisse permettre de trouver une harmonie souhaitable et profitable à tous.
A travers cet acte je réclame à l’Etat et à tous ses représentants des décisions mais surtout que des actions immédiates soient entreprises par tou.te.s celles et ceux qui en ont le pouvoir afin de réhabiliter notre Terre et nos vies.
J’expose dans l’essai joint toute ma pensée – ma lecture du monde – ne prétendant pas qu’elle soit véritable mais seulement fidèle aux questions, aux espoirs et à la volonté qui m’habitent.
Je nous sais tou.te.s semblables dans nos êtres : inquiet.e.s, tristes, anxieux et déboussolé.e.s par ces évènements déstabilisants qui se succèdent et se précipitent ces deux dernières années.
Je sais aussi que nous avons tou.te.s en nous les solutions, que nous avons tou.te.s des idées et des connaissances, des ressources justes pour construire ensemble un demain souhaitable et vivable pour tou.te.s et pour chacun.e.s. L’intelligence collective n’attend juste que l’Etat lui donne les moyens de se déployer pour œuvrer au bien commun.
Faisons l’inventaire de ces ressources, nos connaissances, nos envies et mettons-nous en liens !
Il n’est pas demandé de tout faire, mais de faire quelque chose
Agissons, n’attendons plus ! Pour rétablir le temps lent, le temps de la nature, le temps humain et le temps du lien. Il est urgent de freiner, d’arrêter la machine, de stopper les productions de « biens » non essentiels, de trouver l’harmonie, un rythme et des activités saines pour tou.te.s, pour aujourd’hui et pour demain.
Cette crise, ce confinement nous prouvent que lorsque nous sommes tou.te.s convaincu.e.s que des changements immédiats et collectifs sont nécessaires pour notre bien, nous déployons tou.te.s les moyens pour donner réalité à ces changements, en solidarité et en humanité. Cela ne peut se faire que dans un esprit de collaboration.
Cet acte et mon essai sont une bouteille à la mer pour que nous changions tous de cap ! Je ne doute pas de notre bonté et de notre volonté collective d’y arriver, je demande que nous enclenchions le pas – les pas pour nous mener sur un chemin plus beau, pour demain !
Merci à tou.te.s pour votre humanité, votre solidarité et votre amitié !
A Grande-Synthe, Charlotte Rots
essai disponible en version audio à tou.te.s sur regardsetmouvements.fr
envoi possible par PDF sur demande à l’adresse mail suivante :
https://www.youtube.com/watch?v=CK68UKRBv5s