La justice américaine donne raison aux Sioux sur les risques environnementaux du pipeline Dakota Access
C’est une victoire inattendue pour les tribus indigènes américaines qui s’opposent depuis des années à la construction du Dakota Access, un pipeline de plus de 1 800 kilomètres. Trois ans après son entrée en service, la justice américaine a remis en cause l’autorisation d’exploitation de l’oléoduc qui passe par le territoire ancestral de ces tribus. La compagnie Energy Transfer Partners a un mois pour présenter une nouvelle étude d’impact environnemental, sous peine de voir son autorisation suspendue.
Après des années de protestations contre la construction de l’oléoduc, le Dakota Access est devenu l’un des plus forts symboles de la lutte des populations autochtones contre le changement climatique et la préservation de leurs terres. Et les 300 tribus qui se battent juridiquement contre la compagnie pétrolière qui l’exploite, Energy Transfer Partners, viennent de remporter une victoire juridique inattendue.
Fin mars, un juge fédéral a remis en question le permis d’exploiter le pipeline dans le Dakota du Nord, au nord des Etats-Unis. Celui-ci est pourtant en service depuis près de trois ans, après avoir reçu l’aval de l’actuel président américain. Mais son impact environnemental est vivement contesté par les 300 tribus Sioux qui vivent sur le territoire et qui craignent la contamination de l’eau du Missouri, le fleuve sous lequel une partie du pipeline transporte chaque jour près de 570 000 barils de pétrole.
L’impact environnemental et social du projet réexaminé
Selon le juge, le corps des ingénieurs des Armées, qui a délivré l’étude d’impact, n’a pas « correctement rempli ses fonctions« . Celui-ci a en effet manqué de précision sur les questions environnementales comme la question des fuites potentielles et de la capacité de la compagnie à pouvoir détecter les écoulements de faible débit mais aussi sur les questions sociales. Il estime ainsi que l’évaluation est incomplète sur la façon dont le pipeline peut affecter les droits de pêche et de chasse de la tribu et la façon dont il pourrait peser de manière disproportionnée sur les tribus et autres communautés à risque et à faible revenus.
Cette décision n’est pas suspensive à ce stade. Le magistrat a exigé un réexamen environnemental du tracé. Les parties avaient également un mois pour le convaincre de suspendre (ou pas) le flux en attendant le résultat mais le Coronavirus a interrompu toutes les démarches. La bataille juridique va se poursuivre, quoi qu’il arrive, « tant que l’oléoduc ne sera pas fermé« , a assuré l’avocat de EarthJustice, qui défend les tribus.
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