Cela se passe aux États-Unis

Chesapeake, l’entreprise pionnière du gaz et du pétrole extraits par fracturation hydraulique, est en faillite. Une nouvelle victime du marché pétrolier, affaiblie par la guerre des prix déclenchée par l’Arabie Saoudite et la Russie, et la crise du Covid-19.

Le secteur du gaz et du pétrole de schiste continue sa descente aux enfers. Dimanche 28 juin, la compagnie Chesapeake, deuxième producteur de gaz des États-Unis, a déposé le bilan. Fondée en 1989, l’entreprise est la pionnière de la fracturation hydraulique, une technique qui consiste à bombarder de l’eau sous haute pression pour extraire du gaz ou du pétrole emprisonné dans la roche. Très coûteuse, et dommageable pour l’environnement, la fracturation hydraulique n’a jamais vraiment été rentable, née à une époque où les énergies renouvelables arrivaient.

Entre avril et fin juin, le prix de l’action Chesapeake a chuté de 93 %, de 172 $ à 11,85 $. L’entreprise n’a pas pu rembourser une créance de 12 milliards d’euros. Déclarée en faillite, elle sollicite de la justice du Texas un accord de restructuration pour tenter d’effacer 6,2 milliards d’euros de dettes. Chesapeake – environ 2 000 salariés – paye aussi son entêtement à extraire du gaz de schiste, alors que le pétrole s’est avéré plus rentable.

Plongeon du prix du pétrole

Le temps de prendre le virage, c’est le pétrole qui n’allait plus. Le prix du baril s’est effondré depuis que la Russie et l’Arabie Saoudite ont ouvert les vannes, justement pour affaiblir les États-Unis, qui étaient redevenus le premier producteur mondial, grâce à la fracturation hydraulique.

Moscou et Ryad se sont calmés, mais en avril, le prix du baril de pétrole a quand même plongé dans le négatif (- 37 €) ; du jamais vu, à cause de l’arrêt des économies du monde, lié au Covid-19. Depuis le début de l’année, dix-huit entreprises du secteur ont fait faillite.

https://pontivy.maville.com/actu/actudet_-aux-etats-u