C’est la maladie sénile du socialisme
Comment d’anciens cadres socialistes peuvent-ils participer à un gouvernement conservateur conduit par un ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy, aux côtés de ministres de la même sensibilité ? La question invite à revenir aux sources du macronisme, un mouvement qui, loin de résulter d’un accident politique, a été engendré par le Parti socialiste et sa lente mais irrémédiable dégénérescence.
Au lendemain de l’élection présidentielle de 2017 qui lui a permis d’accéder à l’Élysée, c’est Emmanuel Macron lui-même qui a accrédité l’idée qu’il avait pris le pouvoir par « effraction ». Et à l’époque, chacun avait bien compris le sous-entendu : du fait de l’échec calamiteux du quinquennat de François Hollande qui a interdit au chef de l’État sortant de se représenter, du fait aussi du naufrage de la candidature de François Fillon, dont la victoire paraissait pourtant certaine, l’ancien ministre de l’économie a bénéficié d’une configuration politique des astres totalement exceptionnelle. Et par ce jeu de coïncidences inouï, il a donc gagné, lui qui n’avait pourtant aucune expérience électorale, aucun parti ni appareil militant à son service. En somme, il a gagné par un concours exceptionnel de circonstances absolument imprévisibles, tel qu’il n’en arrive quasiment jamais dans la vie politique.
Trois ans plus tard, au lendemain du remaniement ministériel, on pourrait donc être enclin à regarder la scène politique française avec la même sidération. Alors que la vie politique est rythmée depuis des lustres par des alternances entre la gauche et la droite, qui aurait pu penser que la France puisse un jour disposer d’un gouvernement composé d’une grosse cohorte de dignitaires socialistes ou ex-socialistes, marchant main dans la main avec une cohorte tout aussi importante de dignitaires sarkozystes, sous l’autorité d’un nouveau premier ministre, Jean Castex, ayant soutenu peu avant la candidature de François Fillon ? Inimaginable ! Qui aurait pu croire que l’ancien secrétaire général adjoint de François Hollande à l’Élysée, devenu le maître des lieux, puisse un jour nommer comme premier ministre l’ancien secrétaire général adjoint de Nicolas Sarkozy à l’Élysée ? Tout aussi impensable ! On pourrait donc toujours être enclin à penser que c’est la même coïncidence qui se prolonge et que la France vit une longue parenthèse politique radicalement improbable, du fait de ces accidents politiques de la campagne présidentielle.
Voilà en tout cas ce que sont les apparences : une cascade d’accidents politiques invraisemblables lors de la campagne présidentielle, ouvrant la voie à un quinquennat totalement improbable.
Et pourtant, non ! De hasard, en politique, il n’y en a pas souvent. Et en tout cas, pour comprendre cette folle embardée que connaît la vie publique française, il faut la resituer dans une perspective longue qui la rend d’un seul coup intelligible. Car le macronisme, c’est tout sauf un accident politique. C’est le prolongement implacable de ce long affaissement du socialisme français auquel on a assisté depuis près de 40 ans – depuis sans doute la « parenthèse » de la rigueur qui, selon le mot de Lionel Jospin, s’est ouverte en 1982-1983, et qui ensuite ne s’est plus jamais refermée, contrairement à ce qu’en pensait l’auteur. C’est le produit de l’abandon progressif des valeurs auxquelles la gauche se référait dans le passé ; le produit de la conversion à une politique économique néolibérale instaurant une tyrannie de plus en plus pesante du capital sur le travail. Disons les choses de manière encore plus nette : le macronisme, c’est la maladie sénile du socialisme…
S’il faut inscrire le macronisme dans cette filiation socialiste, c’est d’abord parce qu’elle est la source de toute cette histoire. Il y a d’abord Emmanuel Macron lui-même qui vient de ce sérail : c’est François Hollande qui le prend à ses côtés comme conseiller pour la campagne présidentielle de 2012, puis l’installe à l’Élysée comme secrétaire général adjoint, avant de faire de lui son ministre de l’économie. Nul accident, donc, dans cette histoire : Emmanuel Macron est indiscutablement la « créature » de François Hollande.
Pour être encore plus précis, François Hollande n’est pas seul en cause dans la promotion d’Emmanuel Macron. Cette histoire s’inscrit, là encore, dans une filiation plus longue, qui met en cause la responsabilité d’autres hiérarques socialistes. On peut en particulier faire remonter l’histoire au moins jusqu’à Lionel Jospin, puisque c’est lui, l’un des premiers, qui prend à Matignon, comme directeur adjoint de cabinet, chargé du pôle économique et social, un haut fonctionnaire, Jean-Pierre Jouyet, qui, par toutes les fibres de son être, est lié à la droite et aux milieux d’affaires. Et c’est le même Jean-Pierre Jouyet qui, plus tard, repérera le jeune Emmanuel Macron et proposera à son ami intime, François Hollande, de le prendre à son service.
S’il faut établir les responsabilités des uns et des autres, il n’y a donc pas que François Hollande qu’il faille interpeller, pour avoir offert un tel marchepied à Emmanuel Macron. On pourrait tout autant interpeller Lionel Jospin qui, dès 1997, installe au cœur du pouvoir un Jean-Pierre Jouyet que tout rattache à la vie des affaires et rien aux combats émancipateurs de la gauche.
C’est donc sous ce prisme qu’il faut observer ce nouveau gouvernement : certains des ministres qui y siègent ne sont pas des enfants perdus du socialisme, sinon même des traîtres ou des renégats. Ce sont des cadres du Parti socialiste qui n’ont fait que suivre la pente mortifère sur laquelle leurs dirigeants les ont installés depuis si longtemps. Car le moins que l’on puisse dire, c’est que les membres de ce gouvernement issus du Parti socialiste, ou issus de la haute technocratie liée au Parti socialiste, sont pour le moins nombreux : par ordre protocolaire, on y trouve ainsi Jean-Yves Le Drian (affaires étrangères) qui a fait toute sa longue carrière au PS et qui est un ami proche de François Hollande ; Florence Parly (armées), qui fut secrétaire d’État dans le gouvernement Jospin ; Élisabeth Borne (travail), qui fut directrice de cabinet de Ségolène Royal ; Olivier Véran (santé), qui fut député socialiste ; Julien Denormandie (agriculture), qui fut conseiller dans des cabinets ministériels socialistes à Bercy, avant d’être repéré par Emmanuel Macron et de devenir l’un de ses fidèles ; Brigitte Bourguignon (autonomie), qui fut secrétaire nationale du PS ; Gabriel Attal (porte-parole), qui lui aussi a fait ses premiers pas au PS…
Ce ne sont donc pas des dérives individuelles qui expliquent ces cheminements. C’est la triste histoire d’une génération qui a accompagné les dérives du Parti socialiste jusqu’à l’absurde. Jusqu’à finir par travailler, main dans la main, avec ceux qui représentaient auparavant le camp adverse : le camp du patronat ou des milieux d’affaires, dont la droite a longtemps eu le monopole de représentation. Au total, le seul ministre que l’on serait tenté d’inscrire dans une histoire plus personnelle, c’est Olivier Dussopt (comptes publics), qui a réussi le tour de force de passer du jour au lendemain de l’aile gauche du Parti socialiste que fédérait Benoît Hamon, avec son courant Nouvelle gauche, au macronisme. De lui seul, on serait donc tenté de dire, compte tenu de ce grand écart aussi soudain, qu’il n’y a dans son parcours aucune cohérence. Sauf sans doute l’ambition personnelle ou le calcul de carrière. Mais pour tous les autres, il faut bien sûr se garder d’un tel procès. Car il y a évidemment dans leur cas une logique de cheminement, qui les conduit à faire route commune avec des ministres conservateurs ou réactionnaires.
On pourrait d’ailleurs poursuivre ce tour d’horizon en observant qu’une bonne partie des postes clés de la République sont tenus par d’anciens hauts fonctionnaires qui étaient liés au Parti socialiste et qui accompagnent désormais sans la moindre gêne la politique d’Emmanuel Macron. Au nombre de ces hauts fonctionnaires, on peut ainsi citer Éric Lombard, qui dirige la Caisse des dépôts et consignations, et dont le parcours a longtemps été indexé sur celui de Michel Sapin, dont il a été le conseiller. On pourrait encore citer le très conservateur gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, dont le parcours a longtemps été indexé sur celui de Dominique Strauss-Kahn.
Quelle est donc la logique du cheminement de tous ces responsables qui, pour beaucoup, doivent les postes prestigieux qu’ils occupent aujourd’hui aux liens qu’ils ont eus dans le passé avec le Parti socialiste ? La réponse coule de source : ils n’ont en rien trahi ni changé de camp. C’est le parti auquel ils doivent leur carrière qui a muté, qui a abandonné ses idéaux en même temps que ses ambitions de transformation sociale, pour préconiser une politique économique et sociale quasi identique à celle de la droite conservatrice, dont Jean Castex est aujourd’hui le porte-étendard.
« Quelques débris intacts à la surface de la cuve dissolvante »
Que l’on veuille bien observer les priorités de la politique économique et sociale d’Emmanuel Macron, qui ne risque guère de changer malgré la crise sanitaire – c’est ce que suggère le choix du nouveau premier ministre : elles sont quasi identiques à celles qui étaient en vigueur sous François Hollande. Le cap est le même ; tout juste est-ce la cadence des réformes qui a peut-être changé d’un quinquennat à l’autre.
Pour les privatisations : aucun changement ! Emmanuel Macron n’a fait que poursuivre le programme qui avait été envisagé sous François Hollande, tout juste avec un peu plus d’entrain, puisque la Française des jeux a aussi été croquée par les marchés financiers, alors qu’avant 2017, cette cession était encore considérée comme un tabou. Mais cette différence n’en est même plus une, puisque l’état des marchés financiers interdit pour un bon moment de nouvelles privatisations.
Pour la politique salariale, même austérité également d’un quinquennat à l’autre : ni hausse des rémunérations publiques, ni coup de pouce au Smic (sauf une mesure purement symbolique sous Hollande). Pour le droit du travail, aucun changement de cap également : François Hollande a engagé une politique de dérégulation néolibérale et de flexibilité, qu’Emmanuel Macron a poursuivie avec ses ordonnances. Même chose pour la réforme des retraites : le Parti socialiste était depuis longtemps acquis au système par points, qui est au cœur de la réforme voulue par Emmanuel Macron. Et la ministre socialiste des affaires sociales et de la santé Marisol Touraine avait fait passer un dispositif dans la loi du 20 janvier 2014 visant à allonger progressivement le nombre de trimestres ouvrant droit à une retraite à taux plein, plus discrète qu’une mesure de recul de l’âge de départ à la retraite mais sur le fond strictement équivalente.
En somme, Emmanuel Macron n’a rien inventé. Il a juste poussé jusqu’à l’extrême la politique économique et sociale très inégalitaire conduite sous François Hollande, et dont les premières dérives remontent bien avant, sous le gouvernement de Lionel Jospin en 1997-2002, et même sous la houlette de Pierre Bérégovoy (1925-1993). Même si François Hollande pousse de-ci de-là quelques borborygmes pour faire croire qu’il désapprouve quelques facettes des mesures prises par son ancien collaborateur, cela ne trompe personne : le macronisme a pris son envol sous son quinquennat. C’est lui qui l’a installé au ministère de l’économie et s’est réjoui des mesures néolibérales qu’il a dès cette époque concoctées.
Au tribunal de l’histoire, on aurait donc l’envie de convoquer tous ces responsables – toute cette génération de hiérarques socialistes : Lionel Jospin, qui a accédé à Matignon sur la base d’un programme très ancré à gauche et qui n’a ensuite cessé de dériver sur sa droite pour finir par faire l’aveu en 2002 que son projet n’était pas socialiste, Laurent Fabius, à qui incombe la très grave responsabilité d’avoir lancé en février 2002 la plus scandaleuse des privatisations, celle des autoroutes, et qui coule désormais une retraite dorée à la présidence du Conseil constitutionnel, et quelques autres dirigeants encore. Pour les interpeller sur le registre que l’on devine : votre héritage désastreux, le voici, c’est Emmanuel Macron qui en est le symbole. Car tout est là : au cours de ces quarante dernières années, les socialistes n’ont cessé de se rapprocher de la droite, au point de se confondre avec elle. Et dans cette dérive mortifère, ils ont finalement enfanté le macronisme.
Le constat est sans doute encore plus accablant que cela, puisque le rapprochement des camps autrefois opposés est même allé au-delà de la politique économique et sociale pour contaminer jusqu’aux questions démocratiques. Il est en effet frappant de constater que le clivage ancien entre les partisans de l’ordre et les défenseurs des libertés publiques a progressivement disparu, et que dans la période récente, d’un quinquennat à l’autre, les libertés publiques ont été de plus en plus gravement menacées. C’est sous le quinquennat de François Hollande, par exemple, que des dispositions liberticides de la loi d’urgence contre le terrorisme ont été instillées dans le droit ordinaire – une grave régression qui s’est encore approfondie sous le quinquennat d’Emmanuel Macron. C’est sous le quinquennat de François Hollande également, sous la férule du très réactionnaire ministre de l’intérieur Manuel Valls, que les forces de l’ordre ont pris des allures de Robocops dangereux, menaçant les citoyens, les plaçant dans des nasses, comme dans des pièges, au lieu d’assumer leur mission républicaine, qui est de défendre les libertés publiques, dont le droit de manifester ; et c’est sous le quinquennat d’Emmanuel Macron, sous la férule d’un autre ex-socialiste, ancien membre des cabinets ministériels de Catherine Trautmann et de Michel Sapin sous le gouvernement Jospin, Christophe Castaner – digne successeur de Manuel Valls –, que la politique répressive a dégénéré en des violences policières indignes d’un État de droit, mais dignes d’un État policier.
En somme, le Parti socialiste a dérivé aussi loin que possible. Au point de se confondre avec les partis de la droite conservatrice française et de conduire la même politique inégalitaire. Avec Jean Castex, c’est donc le terme de cette interminable descente aux enfers. Le Parti socialiste n’est plus qu’une petite secte, qui n’a plus guère, ici ou là, qu’une existence municipale – qui est le legs du passé. Et au plan national, les ex-socialistes qui survivent encore viennent de se ranger, sans gêne aucune, derrière un premier ministre qui, voilà peu de temps encore, était l’une des chevilles ouvrières du sarkozysme.
C’est l’aspect pathétique de cette histoire du socialisme français. Dans la longue histoire de ce parti, il y a certes déjà eu des pages sombres, sinon honteuses. Mais à chaque étape, il y a eu des socialistes qui ont sauvé l’honneur de leur parti. Face à la capitulation du Front populaire, qui, au plan international, abandonne les Républicains espagnols à leur tragique destinée et qui, en France, cède face aux puissances d’argent, il y a Marceau Pivert (1895-1958) qui fait front et qui, dénonçant la « pause sociale » voulue par Léon Blum (1872-1950), réplique : « Non, je ne serai pas un complice silencieux et prudent. Non, je n’accepte pas de capituler devant le capitalisme et les banques. Non, je ne consens ni à la paix sociale, ni à l’union sacrée. Et je continuerai à le dire, quoi qu’il puisse m’en coûter. »
Quelques années plus tard, nouvelle page honteuse : le 10 juillet 1940, c’est le Parlement du Front populaire, celui qui a été élu en juin 1936, qui vote les pleins pouvoirs à Pétain à une énorme majorité (569 pour et 80 voix contre), pour le plus grand malheur de la République. Mais, précisément, il y a ces 80 « contre », dont beaucoup de la SFIO, parmi lesquels Léon Blum (1872-1950), qui sauvent l’honneur de leur camp. Terrible séance parlementaire dont Léon Blum témoignera dans ces termes : « Tel camarade qui, à mon entrée dans la salle, s’était précipité vers moi la main tendue, m’évitait visiblement au bout d’une heure. […] De moment en moment, je me voyais plus seul, je me sentais plus suspect. Il ne surnageait plus que quelques débris intacts à la surface de la cuve dissolvante. […] Le sentiment cruel de ma solitude ne m’avait pas trompé ; j’avais bien eu raison de me juger désormais comme un étranger, comme un suspect au sein de mon propre parti. »
Et puis, dans ce même registre, on pourrait encore citer les heures sombres de la guerre en Algérie, où de nombreux socialistes se discréditent, en défendant le recours à la torture ou en fermant les yeux sur elle, à commencer par François Mitterrand (1916-1996) qui, à l’époque garde des Sceaux en 1956-1957, est parfaitement informé des pratiques abominables de l’armée française, et en alerte même Guy Mollet (1905-1975), mais se montre solidaire du gouvernement et privilégie sa carrière. Pourtant, à la même époque, il y a encore des socialistes qui sauvent l’honneur de leur parti. Des dignitaires comme Édouard Depreux (1898-1981), ex-ministre de la IVe République, appuyé par des cadres connus comme Daniel Mayer ou le vieux Marceau Pivert, mais aussi le jeune Pierre Bérégovoy qui, en protestation, démissionnent de la SFIO, avant de fonder le Parti socialiste autonome (PSA), lequel fusionnera rapidement avec deux autres petites organisations pour donner naissance au PSU…
Par contraste, la singularité de la période que l’on vient de vivre, c’est qu’il n’y a eu personne, au sein de ce parti, pour s’indigner de ce qu’il est devenu. Sans doute existe-t-il encore quelques vieux militants ou responsables – on pense immanquablement à Pierre Joxe – qui ne s’expriment plus guère sur le Parti socialiste ou qui ont pris leur distance, mais qui doivent éprouver une formidable amertume en observant le gâchis de cette histoire. Il faudra pourtant un jour dresser l’inventaire précis de cette période – comme Lionel Jospin le souhaitait dans les dernières années du mitterrandisme – pour comprendre comment le Parti socialiste – parti à l’origine parlementaire et réformiste – a pu, dans son déclin, engendrer son exact contraire : un pouvoir conservateur et autoritaire, lié aux puissances d’argent.
Si ce nécessaire inventaire est un jour établi, sans doute fera-t-il apparaître que les choses se sont délitées, petit à petit. Pour reprendre la formule terrible de Léon Blum, le Parti socialiste a été plongé depuis trente ans dans « la cuve dissolvante » du capitalisme financiarisé. Et tout a été corrodé, au point qu’il ne surnage « plus que quelques débris intacts à la surface ».
Cela pourrait être la meilleure définition du macronisme : les derniers remugles d’une histoire qui a connu des heures glorieuses mais qui est maintenant en train de se clore de la plus désolante des façons…
Mediapart
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Commentaire reçu
Article intéressant.
Mais Léon Blum est bizarrement valorisé alors qu’il a le sang des Républicains espagnols sur les mains. Il fait partie de la dérive dénoncée. C’est le rôle historique de la social-démocratie.
N’oublions pas que le SPD allemand a utilisé les corps-francs pour tirer sur la population dès 1918… Cela explique historiquement la haine de classe contre la social-démocratie par les membres du KPD qui utilisaient le terme de social-fascisme.