Centrale nucléaire de Gravelines : EDF veut exploiter le réacteur n°1 au moins 50 ans
https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/centrale-de-gravelines-edf-
Quelques remarques
– Alors que les réacteurs se délitent au fil des ans, le rédacteur M. D. ose reprendre les propos des nucléocrates : » Toujours plus de sûreté«
– Emmanuel Villard, le directeur de la centrale : « Mais certains pays comme les Etats-Unis vont jusqu’à 80 ans. »
Que voilà de la belle propagande : les opérateurs américains arrêtent définitivement des réacteurs pour des raisons de coûts d’entretien alors que l’autorité américaine (NRC) leur donnait le droit de continuer à les faire fonctionner : le dernier en date est celui de Three Mile Island n° 1 qui était autorisé à fonctionner jusqu’en 2034 et qui a été arrêté il y a deux ans !
Les réacteurs les plus vieux aux Etats-unis aujourd’hui :
– 4 ont 50 ans : Point Beach 1 – Dreden 3 – Robinson 2 – Monticello –
– 4 ont 51 ans : Ginna – Oyster Creek – Dresden 2 – Nine Mile point 1 –
Il reste encore la survenue de quelques catastrophes atomiques avant leurs 80 ans…
L’ASN suit le même chemin laxiste vis-à-vis de l’électricien EDF que son homologue la NRC mais la différence avec les Etats-Unis c’est que l’industriel américain assume ses coûts de maintenance : en France on ne demande pas son avis au contribuable à qui on impose les monstrueuses factures… seule la Cour des Comptes fera des remarques dont tout le monde se moquera.
– « La fragilité du fond de cuve de ce réacteur est une question réglée. Elle a été réparée, et c’est validé par l’Autorité de sûreté nucléaire« .
Nous sommes ici dans le summum : comme la grande majorité des cuves françaises celle de Gravelines 1, prévue pour 25/30 ans, dispose de métaux crâmés par la chaleur et les neutrons, qui n’ont plus aucune élasticité : mais miracle elle a été réparée !
– et enfin le joli tuyau jaune en « plastique avec la queue du même métal » pour assurer le refroidissement « ultime » : ce doit être juste pour la photo car on imagine bien sa tenue en cas d’invasion alluvionnaire marine.
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Déchets nucléaires
Une note « explosive » souligne les lacunes du projet Cigéo
Mercredi 13 janvier, l’Autorité environnementale a livré un avis très critique sur le projet d’enfouissement des déchets nucléaires Cigéo, dans la Meuse. De nombreux aspects — jusqu’au choix du mode de stockage — y sont remis en question. Décryptage.
Prise en compte des enjeux environnementaux insuffisante ; vision de court terme du développement territorial ; rien sur la maîtrise des risques et sur les situations accidentelles… Dans un avis adopté le 13 janvier et qualifié d’« explosif » par les opposants à Cigéo, l’Autorité environnementale [1] critique sévèrement le projet d’enfouissement des déchets radioactifs à Bure (Meuse).
Plus précisément, cet avis concerne le dossier de déclaration d’utilité publique, déposé par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) en août dernier et indispensable pour l’autorisation du projet. La reconnaissance de l’intérêt général du projet permettrait par ailleurs à l’Andra d’acquérir les terrains nécessaires à l’implantation de Cigéo, si les négociations à l’amiable n’aboutissaient pas.
Type de stockage, type de roche, réversibilité… les fondamentaux du projet remis en question
Dans ce rapport de 56 pages, les fondements mêmes du projet Cigéo sont remis en question. Par exemple, le mode de stockage en profondeur : « Le mode de stockage retenu repose sur l’utilisation de techniques minières. Le dossier souligne qu’il est considéré sur le plan international comme mature et qu’il est déjà pratiqué en Allemagne pour les déchets industriels les plus dangereux. Or les difficultés rencontrées par les stockages dans le sel gemme, de Stocamine en Alsace dont les alvéoles se referment sur les colis et de Asse en Allemagne, remettent fortement en cause cette assertion, notamment en matière de possibilité effective de récupérer des colis a fortiori lorsqu’ils sont endommagés », lit-on dans le rapport. Pour rappel, à Stocamine (Haut-Rhin), 44.000 tonnes de déchets industriels hautement toxiques sont bloquées dans des galeries à 500 mètres sous terre à la suite d’un incendie accidentel dans l’installation, en septembre 2003.
L’Autorité environnementale (AE) discute aussi le choix de l’argile comme type de roche le plus adapté au stockage. « Le dossier indique que des études préliminaires ont eu lieu dès 1987 dans quatre sites de nature géologique différente : le granite, le schiste, le sel et l’argile », rappelle-t-elle. Mais finalement, un seul laboratoire a été implanté sur le territoire, celui de Bure. « L’AE considère que l’importance des enjeux aurait mérité que plusieurs sites aient fait l’objet d’expérimentations afin de disposer d’un éventail d’informations sur les risques sanitaires et environnementaux en appui de la décision », regrette l’entité indépendante.
La promesse de réversibilité du stockage est également mise en doute. « L’IRSN [Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire] souligne que « la possibilité de retrait de colis accidentés avec des moyens définis dès la conception n’a pas été étudiée ». Le dossier ne comporte en effet pas d’élément qui la démontre », déplore l’AE, réclamant « des essais en vraie grandeur (…) avant mise en exploitation du stockage ».
En creux, ce sont les lacunes dans la description du projet Cigéo qui sont révélées dans ce rapport. Par exemple, la liste et les caractéristiques des déchets qui pourraient y être enfouis. « L’incertitude sur la nature et le volume des déchets, selon que l’on retiendra l’inventaire de référence ou l’inventaire de réserve, interroge quant au périmètre du projet qui, à ce stade, n’aborde pas l’ensemble des déchets qu’il est envisageable de stocker sur le site », signale l’Autorité environnementale, qui demande à l’Andra de travailler sur des « scénarios plausibles et contrastés de définition du gisement de déchets ».
Des conséquences sur la faune, la flore et les eaux négligées par l’Andra
De manière plus attendue, les membres de l’entité indépendante s’inquiètent des conséquences sur l’environnement de ce projet. « Le bois Lejuc, où sera implantée la zone puits, est intégré à la Znieff [2] “Forêt de la fosse Lemaire à Mandres-en-Barrois”, le dossier [de déclaration d’utilité publique de l’Andra] minimise son importance du fait que “c’est la richesse des observations disponibles, issue des inventaires réalisés par l’Andra, qui justifie le classement plutôt que la présence exceptionnelle d’espèces sur le site”. Le dossier conclut que le projet “est en grande majorité prévu sur les lieux où la biodiversité est ordinaire et où les espaces naturels n’ont pas de fonctionnalité écologique”. L’AE ne souscrit pas à cette interprétation ; le choix d’implanter la zone puits en forêt, qui plus est dans une Znieff, résulte d’un souci d’évitement des terres agricoles et ne peut pas être justifié par la biodiversité des espaces concernés », lit-on dans le rapport.
Le bois Lejuc, qui avait été occupé par des opposants à Cigéo entre 2016 et 2018, est ainsi présenté comme un corridor écologique à fort enjeu, fréquenté par des mammifères aussi divers que le putois d’Europe, le chat sauvage et le cerf élaphe et abritant des habitats d’intérêt communautaire comme la hêtraie à Mélique et la chênaie-charmaie à stellaire Subatlantique. Plus généralement, l’Autorité environnementale rappelle que le projet Cigéo s’inscrit dans un territoire qui compte soixante espaces naturels sensibles et que la ligne électrique associée au projet prend place dans la zone humide d’importance internationale des étangs de Champagne, qui accueille 200.000 oiseaux de cinquante espèces différentes en hivernage.
Autre sujet de préoccupation, les conséquences du projet sur les eaux souterraines et les captages d’eau potable locaux. Juste en-dessous du stockage Cigéo, « les calcaires de l’Oxfordien sont le siège d’une seule et même nappe, de perméabilité apparente élevée (…). Cette nappe constitue un enjeu important, directement en contact avec la couche d’argilites du Callovo-Oxfordien [où doivent être enfouis les colis radioactifs]. Le BRGM la classe comme une ressource à protéger dite “d’ultime recours”, stratégique pour l’alimentation en eau potable. Son intérêt est minimisé par le dossier qui indique une vitesse d’écoulement très faible, de l’ordre d’un mètre par siècle. L’AE s’interroge sur cette très faible vitesse d’écoulement, alors même que cette nappe est exploitée, ce qui génère nécessairement des écoulements non négligeables », lit-on dans le rapport.
L’angle mort du rapport de l’Andra : les conséquences pour la population, notamment en cas d’accident
Au-delà du projet en lui-même et de ses conséquences environnementales, c’est toute la stratégie de développement du territoire que l’Autorité environnementale remet en question. Depuis une vingtaine d’années, trente millions d’euros par an sont versés aux départements de la Meuse et de la Haute-Marne via deux groupements d’intérêt public (GIP) financés par les producteurs de déchets nucléaires. Objectif affiché, favoriser le développement économique de ces territoires peu peuplés et paupérisés. « Or, compte tenu de la nature du projet et des incertitudes qui portent sur les risques à long terme, il serait rationnel, en application du principe de précaution, de chercher à limiter durablement la population exposée à l’aléa, même si celui-ci est très faible, objecte l’entité indépendante. Une alternative pourrait consister, par exemple, à ne pas développer démographiquement le territoire potentiellement exposé aux risques sanitaires, certes très limités à court terme, mais de plus en plus incertains avec le temps. » Elle suggère ainsi carrément de transformer la zone de Cigéo en un « espace naturel préservé ».
Car l’incident et l’accident sont des éventualités peu prises en compte par l’Andra, déplore l’Autorité environnementale. « Aucun scénario en mode de fonctionnement dégradé, d’incident ou d’accident (panne de filtre sur les cheminées, longue coupure de courant ou sur le traitement d’eau par exemple) n’est présenté qui conduirait à un rejet ponctuel dans l’environnement avec des conséquences à court et à long terme. Les conséquences à long terme pour les sols d’un éventuel accident d’exploitation ou de chantier ne sont pas non plus exposées. Aucune évaluation des risques sanitaires en situation accidentelle n’est proposée, ni en phase d’exploitation ni pendant la longue période de décroissance de la radioactivité », critique-t-elle.
Elle signale aussi d’autres lacunes concernant la sûreté du projet d’installation : on ne trouve pas grand-chose dans le dossier de l’Andra sur les colis bitumés, qui représentent quasiment un colis sur cinq dans l’inventaire de référence et pourraient être source d’accident en raison de leur température élevée ; et pas grand-chose non plus sur « le rétablissement des fonctions du stockage à la suite d’un accident » : « la possibilité d’intervenir et, le cas échéant, de réhabiliter l’installation, est pourtant une priorité ; un scénario d’effondrement devra notamment être analysé en intégrant l’analyse du retour d’expérience », lit-on dans l’avis.
La liste est encore longue des remarques faites par l’Autorité environnementale à l’Andra. Les opposants à Cigéo les ont toutes lues avec attention et ne cachent pas leur satisfaction. « L’Autorité environnementale a fait un vrai travail de fond et met en avant les éléments que nous cherchons depuis longtemps à faire comprendre, se réjouit Régine Millarakis, de Lorraine Nature Environnement. Elle précise aussi qu’il y a des points sur lesquels elle ne peut pas donner son avis car le dossier est très incomplet. Pour les associations, c’est clair : l’Andra n’est absolument pas prête à lancer ce projet et ne le sera sans doute jamais. »
Contactée par Reporterre, l’Andra indique que cet avis « nécessite un temps d’étude et d’analyse de la part de [ses] services, avant de pouvoir répondre à des questions sur les recommandations émises. Après analyse des recommandations du présent avis et conformément aux dispositions du Code de l’environnement, [elle] produira un mémoire en réponse relatif qui sera joint au dossier d’enquête publique ».
Après avoir récolté différents avis, le dossier de déclaration d’utilité publique fera l’objet d’une enquête publique qui pourrait se tenir à partir du deuxième trimestre 2021.
reporterre.net
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EDF a déjà commandé des pièces pour de nouveaux EPR français
« Sans préjuger de la décision qui sera prise par le gouvernement de renouveler ou non le parc nucléaire, EDF, en sa qualité d’industriel responsable et en tant que chef de file de la filière nucléaire, met tout en œuvre pour s’assurer que le tissu industriel sera en capacité d’honorer la construction de nouveaux EPR si une décision était prise en ce sens », a expliqué un porte-parole d’EDF à l’AFP.
« Afin de maintenir les compétences de la filière et de tenir compte des délais de fabrication, dans l’attente de cette décision, EDF a demandé à Framatome de lancer la production de certaines pièces forgées », a-t-il poursuivi.
Le gouvernement et EDF envisagent la construction de six nouveaux EPR en France. Même si la décision définitive ne devrait pas intervenir avant 2023 et la mise en service de l’EPR de Flamanville, qui accumule d’interminables déboires techniques et d’importantes dérives de coûts, l’État et l’électricien sont déjà entrés dans le dur de la préparation de ce projet.
Mi-2021, EDF doit remettre à Emmanuel Macron un programme de travail sur ces futurs réacteurs. Pour l’heure, selon le média Contexte, l’électricien doit remettre un rapport définitif à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) clarifiant deux points jugés insuffisants par le gendarme du nucléaire — l’exclusion de rupture des tuyauteries et la résistance aux chutes d’avion. Il a par ailleurs commencé à réfléchir aux futurs emplacements des réacteurs et a opté pour la centrale nucléaire de Penly (Seine-Maritime) pour deux d’entre eux. De son côté, le gouvernement planche déjà sur le volet financement du projet et envisage une subvention de 25,6 milliards d’euros — soit plus de la moitié des 47,2 milliards que coûteraient au total les six réacteurs [1].
Cette réflexion intervient alors que la filière apparaît plus que jamais fragilisée. Dans un rapport rendu public mercredi 27 janvier, Réseau de transport d’électricité (RTE) et l’Agence internationale de l’énergie (AIE) confirment qu’un mix électrique français basé sur de fortes proportions d’énergies renouvelables électriques — hydroélectricité, solaire photovoltaïque, éolien terrestre et en mer, énergies marines et bioénergies — est techniquement possible d’ici 2050.
En juillet dernier, la Cour des comptes rendait un rapport très sévère sur la filière EPR, soulignant « un échec opérationnel, des dérives de coûts et de délais considérables ». « Il nous apparaît important de resituer la décision [de construire six nouveaux réacteurs] dans une analyse complète et une planification du mix électrique à l’horizon 2050 », avait déclaré son premier président, Pierre Moscovici, qui a souligné que cette décision « [aurait] des conséquences jusqu’au XXIIe siècle ». « Il demeure pour nous une incertitude sur la capacité de la filière nucléaire française, malgré les importants efforts qu’elle conduit actuellement, à construire de nouveaux réacteurs électronucléaires dans des délais et pour un coût qui demeurent acceptables », avait-il annoncé.
[1] D’après une estimation du cabinet de conseils sino-européen Roland Berger, cf. l’article de Reporterre
https://reporterre.net/En-coulisses-l-Etat-prepare-le-financement-de-six-nou
reporterre.net
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Nouveaux retard et surcoût pour les EPR d’Hinkley Point, en Angleterre
https://reporterre.net/Nouveaux-retard-et-surcout-pour-les-EPR-d-Hinkley-Point
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Un rapport pourrait mettre à mal les projets nucléaires de l’Etat
https://reporterre.net/Un-rapport-pourrait-mettre-a-mal-les-projets-nucleaires-de-l-Etat
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Dossier anti-nucléaire de Savoie
Pour une candidature citoyenne, pro-climat et antinucléaire à l’élection de 2022
https://www.acdn.net/spip/spip.php?article1235&lang=fr
Pour d’autres infos :
http://savoie-antinucleaire.fr/?na=v&nk=10618-776b8fa8ed&id=188