Menace nucléaire sur l’Europe, le rayonnement de la France, dix ans après Fukushima
Un livre de Jean-Marc Sérékian
Un livre qui aurait dû paraitre !
Voici le titre et sous-titre d’un manuscrit dont l’auteur –Jean-Marc SEREKIAN- espérait une publication à la date du dixième anniversaire de la catastrophe de Fukushima, en mars 2021. Rédigé en automne-hiver 2019-2020, il a été proposé aux éditeurs en mai 2020. Malheureusement, le temps a passé, le manuscrit n’a pas trouvé preneur pour que la critique du nucléaire en France s’affirme par un livre à la date symbolique prévue !
Pour satisfaire en partie l’espérance de l’auteur, rappeler la menace nucléaire en Europe représentée par la France, nous vous livrons le texte en 15 épisodes étalés jusqu’à la date du 11 mars 2021.
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Présentation du livre
Comme on a pu l’apprendre en 2020, l’Etat français a décidé de relancer le nucléaire en France et donc d’ignorer les leçons et conséquences de la catastrophe Fukushima. Pourtant nul n’ignore les risques irrémédiables et inacceptables que ce choix arbitraire comporte aujourd’hui et sur le long terme pour la viabilité du territoire.
L’objectif du livre est de rappeler d’abord que le déclin historique de l’électronucléaire a commencé très tôt avec la catastrophe de Tchernobyl de 1986. Au niveau international, après la Seconde Guerre mondiale et le Bombardement d’Hiroshima, il y eut une fenêtre de tir unique pour le lancement de l’électronucléaire. Elle s’est refermée à la fin des années 1980. Durant cette période, aucun des impératifs techniques nécessaires à la viabilité de cette industrie ne purent être satisfait. Cette réalité technico-industrielle se révéla au grand jour durant les années 2000.
Ensuite, face à cette fatalité historique, il s’agit d’éclairer à nouveau les raisons profondes de cet enfermement français dans le nucléaire, qui sont militaro-industrielles.
Enfin, sur ces deux aspects -déclin industriel et obsession militaire- faisant croître le risque de catastrophe, le livre rappelle l’urgence de la sortie du nucléaire.
Figé sur sa logique militaro-industrielle d’après-guerre, l’Etat français s’enlise dans une démarche négationniste. Il efface à la fois la catastrophe de Fukushima et le fiasco d’Areva. Ainsi, en 2020, pour EDF et tous ses projets d’EPR, l’avenir est radieux. Pourtant l’évidence est là, les faits sont têtus : Areva -l’entreprise française qui avait justement eu pour mission en l’An 2000 d’assurer la renaissance du nucléaire pour le nouveau siècle tant au niveau national qu’international et qui visait le leadership mondial de l’électronucléaire- a fait faillite en 2018 sans jamais avoir pu construire un réacteur. Son legs national se résume à une facture de plusieurs milliards d’euros, suite vaste opération d’escroquerie financière transnationale : l’affaire Uramin.
Si pour l’Etat les compteurs sont remis à zéro après le fiasco d’Aréva, l’invraisemblable affaire crapuleuse concoctée par l’élite polytechnique est rappelée dans le Chapitre 1er comme symptomatique de ce qu’a été toute l’entreprise de l’électronucléaire : mensonge, désinformation, spoliation du trésor public, corruption financière et violences policières. Le rappel de ces divers instruments politiques du développement du nucléaire effacés de l’histoire officielle constitue une sorte de leitmotive au cours du livre.
Contrairement à la désinformation de la classe dirigeante, ladite « catastrophe soviétique » de 1986 a bien fermé la fenêtre de tir de l’électronucléaire et enclenché le compte à rebours du déclin de cette industrie à l’échelle mondiale. Les exceptionnelles prouesses de la Chine dans ce domaine énergétique ne font que traduire le rattrapage de son retard et surtout sa promotion historique en « Atelier du Monde » dans la nouvelle mondialisation du capitalisme.
Si durant cette période inter-catastrophe Tchernobyl- Fukushima le mouvement anti-nucléaire a pu être laminé par l’arbitraire de l’Etat, ce sont bien les inconséquences de sûreté et de radioprotection qui, arrivant au premier plan, minent désormais de l’intérieur l’avenir de l’électronucléaire.
Durant les quarante ans passés de développement de l’électronucléaire, l’ingénierie n’a jamais pu résoudre les problèmes techniques de sûreté, de radioprotection des personnes et de gestion durable des déchets radioactifs parfaitement identifiés dès les origines. Ces divers aspects associés à la désinformation qu’ils imposent sont abordés dans les Chapitre 3, 4 et 5.
Après la catastrophe de Fukushima, la plupart des pays d’Europe occidentale décidèrent rapidement de sortir du nucléaire ou de ne pas y entrer. Avec ses nombreuses centrales frontalières en fin de vie, la France est désormais regardée comme une menace nucléaire pour l’Europe entière. On le sait depuis Tchernobyl, une catastrophe nucléaire n’est jamais un événement local, d’emblée son extension est continentale. Les compteurs Geiger suédois révélèrent en avant-première à l’Europe occidentale l’évènement nucléaire caché en Ukraine… Pour le cas du Luxembourg qui depuis les origines s’est opposé à la centrale de Cattenom, la catastrophe de Fukushima n’a fait que raviver la demande de fermeture de cette centrale… La menace sur l’Europe du nucléaire tricolore est exposée au Chapitre 6.
L’histoire militaire de la France depuis la Seconde guerre mondiale est rappelée dans le chapitre 7 pour éclairer les raisons militaro-industrielles enfermant le pays dans l’industrie nucléaire. L’Etat français ne doit pas être regardé comme un Etat ou une puissance économique parmi d’autres mais comme une (mini) superpuissance avec un pouvoir de nuisance à distance du même type que celui des Etats-Unis. Question d’historiographie, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la France n’a jamais cessé d’être en guerre… Si en Métropole les conflits se sont résumés au tumulte parlementaire, dans l’ancien empire colonial les crimes de guerre ont été légion.
Le chapitre 8 éclaire dans une logique militaire expansionniste d’Empire le projet jugé à haut risque financier d’EDF de construire deux EPR en Angleterre. Le Chapitre 10 traite comme symptôme du déclin nucléaire l’abandon des deux projets Japonais dans ce pays.
Le chapitre 9 s’intéresse aux tractations financières occultes pour assurer de juteuses compensations accordées à EDF pour la fermeture des centrales arrivées en fin de potentiel. Alors que l’ASN continue à affirmer que la prolongation des réacteurs à 60 ans de fonctionnement n’est pas assurée, les négociations pour indemnisation « d’un manque à gagner » par arrêt de réacteur se font déjà sur cette base de 60 ans. Après les milliards du fiasco d’Areva arrivent à la charge de l’Etat les milliards des néo-négawatts non produits mais facturés collectivement aux contribuables.
Survenu dans la décennie qui suivit Fukushima, l’étalage public des malfaçons affectant les réacteurs nucléaires en France -y compris sur l’EPR, le réacteur déclaré « le plus sûr au monde »- est venu confirmer les craintes depuis longtemps exprimées des milieux anti-nucléaires.
Entre le déclin historique du nucléaire, son échec à assurer l’abondance énergétique promise, l’amoncèlement dangereux des déchets radioactifs et la menace d’une catastrophe d’ampleur forcément européenne, l’arbitraire de l’Etat relève en première analyse du déni de réalité et de démocratie unanimement constaté. Une étude plus approfondie fait resurgir l’obsession militaro-industrielle et la volonté de superpuissance comme axe idéologique « non négociable » de l’Etat français.
Après l’abandon en 2019 du réacteur expérimental Astrid, le chapitre 11 rappelle ce que furent dans la cosmogonie des nucléocrates les réacteurs nucléaires à neutron rapide. Là encore dans sa démarche négationniste, l’Etat avait effacé de son champ d’analyse le fiasco de Superphénix à Creys-Malville et espéré pouvoir lancer cette filière à l’horizon 2050.
Le long chapitre 12 éclaire ce qu’est l’industrie de la dissuasion nucléaire dans sa réalité anthropologique : le meurtre de masse. Il constitue un idéal totalitaire où des travailleurs-travailleuses dominé.es et désinformé.es par une rhétorique banale de « défense nationale » préparent consciencieusement le sacrifice en masse d’innocents qui sont d’autres travailleurs-travailleuses, des femmes, des hommes et des enfants définis dans la rhétorique de la dissuasion comme une « cible stratégique ». Par contraste entre une activité quotidienne de gagne-pain et le résultat de l’utilisation de son produit, les bombes atomiques représentent l’aboutissement de la « banalité du mal ». En mobilisant l’analyse d’autres auteurs historiens ou philosophes, il est rappelé que cette industrie relève bien d’une politique « techno-totalitaire » ou « techno-génocidaire »
En conséquence de ces divers aspects et sur la base des événements ayant affecté l’industrie nucléaire de ces vingt dernières années, l’argumentaire du livre vise à réaffirmer une fois encore, avant la catastrophe, l’urgence de la sortie de l’électronucléaire.
Dans l’agenda de la situation nucléaire mondiale, il s’agissait aussi, pour le projet de livre à l’origine, de marquer le 10e anniversaire de Fukushima en mars 2021.
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Sommaire du livre
Introduction
- L’instant d’avant
La Noblesse d’Etat aux origines de l’affaire UraMin
Fatale affaire Areva-UraMin
Epilogue sur l’affaire UraMin-Areva
Le Big Bang Atomique, père de l’Apartheid
La braderie des cafetières
En remontant le temps, la toute-puissance et l’aveuglement
- Les faits sont têtus, mais l’avenir est radieux
Humanisme d’Etat d’Urgence
Dernières paroles d’alerte
Science et Infox pour la Science
Derrière l’infox, les faits sont têtus
Dans l’adversité, l’imposture continue
Nouvelle mise en scène
Le mensonge érigé en système
Fenêtre de tir unique pour la Babel nucléaire
- De l’aventure à l’imposture, la rhétorique atomique
De la Guerre au rêve de l’énergie nucléaire
Du rêve à la réalité nucléaire
Notion d’oxymore bureaucratique
Oxymores des mensonges atomiques
Les mots pour les maux
Brève revue d’une triste réalité négligée
« A propos du programme nucléaire français »
- Bure atomique contre nature
Paix royale aux déchets
Décharge, fûts sous-marins, fûts souterrains
Les tartuferies à Bure de l’ASN et de l’IRSN
A la poubelle aussi « le principe de réversibilité »
Trump déterre Yucca Mountain
- Les ficelles statistiques de la sûreté nucléaire
Les éclairs de lucidité à chaud des nucléocrates
Le risque zéro à bon dos…
Seconde infox scientifique : le Rapport Rasmussen
Des forêts pour pallier les faiblesses électronucléaires
Histoire de météores et de dinosaures
MIT : Rasmussen et Meadow dans un même bateau
Hubert Reeves, un témoignage à charge
- L’Atome tricolore terrorise l’Europe
Un appel de détresse en trompe l’œil
La fronde aux frontières
Le Cas critique du Grand-duché
Mille milliards d’euros pour le statu quo nucléaire
Le switch loupé Fessenheim Flamanville
Deux manières d’arrêter un parc atomique
Les caves de la classe politique se rebiffent
- Lente sénescence d’une mini-superpuissance
Mini-superpuissance et « Machine de guerre »
Une Thanatocratie atomique
Mini-superpuissance mais aussi méga-junte militaire
Des eaux vidées des baleines et pleines de sous-marins
Thanato-Thalassocratie Française
Question d’historiographie : la guerre perpétuelle
- Du Blocus continental à Hinkley Point
Atom’s tipping point before Hinkley point
Au-delà du montage financier
Grandeur et décadence des Empires
D’un blocus continental à l’autre
Crépuscule de la Génération Plutonium de l’Homme
- Ces Néo-NégaWatts qui valent des Milliards
Surprise financière de la fermeture de Fessenheim
Financiarisation d’une friche
Rappel liminaire sur la notion originelle de NégaWatt
Le Cas Allemand et les Néo-NégaWatts de Vattenfall
Les NégaWatts de Fessenheim
La victimisation valorisée des actionnaires
- A l’ombre du Brexit, l’effondrement de l’atome
EDF en Angleterre
Les Rois Mages rayonnants d’Extrême-Orient
Calcul mental de coin de table
L’énigme du reniement des Rois Mages
- Astrid c’est fini… mais le pire persiste !
Un non-évènement
« 3G » « 4G » et la fin de la Panacée
Memento mori
- Digression désabusée sur la « dissuasion »
Le meurtre de masse en pyjama
La dissuasion dans la mondialisation
Avenir asiatique de quelques fleurons fanés français
Question d’écriture pour l’atome tricolore
« Inutile et coûteuse » dixit un général
Têtes brûlées, têtes froides et têtes nucléaires
« Techno-génocidaire. »
Filiation Blitzkrieg bombe atomique
Une guerre dans la guerre
De la guerre à la situation atomique
La situation atomique
Epilogue : Aujourd’hui ou Jamais
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Bibliographie
Lire la pièce jointe :
Menace nucléaire sur l’Europe Bibliographie
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Eléments bibliographiques de l’auteur
– Pourquoi Fukushima après Hiroshima, Ed. Le Sang de la Terre, 2012
– Radieuse Bérézina, Lumière crépusculaire sur l’industrie nucléaire, Ed. Golias, 2016
– Gaz de schiste le choix du pire, Ed. Sang de la Terre, 2017
– Capitalisme fossile, de la farce des COP à l’ingénierie du climat, Ed. Utopia, 2019
La suite … demain !