Oh, les braves gens !
Que le complot existe, ait existé, est indiscutable. L’Histoire est pleine de complots, tout simplement parce que les gens ne sont pas fous.
Notre époque serait donc la seule à en être exemptée ? Quel complot contre le sens ! Quelle arrogance du Moderne, encore une fois ! Le complot, c’est le secret. Rien de plus. Et le secret est souvent nécessaire. Quand des individus pensent que leur dessein risque de rencontrer une opposition déterminée, qui peut mettre en péril leur projet, ou que les conséquences de leurs actes peuvent éventuellement se retourner contre eux, ils font le choix de le taire (ou de le déguiser) momentanément. Quoi de plus naturel ? Nous sommes tous comme ça, à un niveau personnel. Il faut parfois, pour être efficace, agir sans révéler à l’autre ce que nous sommes en train de faire. Pour son bien…
Les parents complotent souvent contre leurs enfants. Quand on est certain d’agir pour le bien de l’autre, tous les verrous sautent. L’intérêt supérieur…
Le mot « complotisme » est un piège redoutable, d’une efficacité foudroyante. Il paralyse. C’est un sort qu’on jette, qui tétanise celui qui reçoit le mot. C’est l’encre de la sèche. Le cerveau se bloque immédiatement. Réflexe. Sidération. Il n’est pas inutile, je crois, de faire le parallèle avec l’accusation de « fascisme », dont Staline avait parfaitement compris l’utilité. Je remarque immédiatement le rictus de satisfaction de qui proclame : « Je ne crois pas au complot. » Disant cela, il se sent plus intelligent. Personne n’a envie d’être le paranoïaque de l’histoire. Tout le monde se laisse enfermer dans ce système. Tout le monde. Même mes meilleurs amis entrent sans barguigner dans cette alternative diabolique. Complot or not complot ? On se sent bien seul.
Il faut refuser cette manière de poser les choses. Des forces sont à l’œuvre : c’est ce qu’on voit. Que ces forces relèvent du complot, stricto sensu, ou non, n’a pas d’importance. L’effet est le même. Les conséquences sont les mêmes. Le Grand Remplacement n’a sans doute pas été décidé et planifié par quelques personnes réunies autour d’une table, mais ses effets sont visibles et ses conséquences bien réelles — jusque dans la chair des peuples. Personne, sans doute, ne s’est dit un jour : « Et si nous détruisions l’École française ? » et pourtant c’est ce qui se passe depuis quarante ans. Mais à chaque fois, le même refrain nous est opposé : « Mais enfin, c’est ridicule, il ne peut pas y avoir de Grand Remplacement, puisque ce serait admettre qu’il existe un complot. Personne ne souhaite la destruction de l’École, vous êtes fous.
» Je me fiche de savoir si quelqu’un l’a décidé, a planifié toutes les étapes de ce processus dans son cerveau malade, et a fait partager son dessein à d’autres fous de son espèce, qui l’ont aidé à le mettre en œuvre. PEU IMPORTE ! Il y a des intérêts en jeu, des intérêts extrêmement puissants, et ces intérêts s’affrontent, comme c’est le cas depuis la nuit des temps. Tu parles d’un scoop !
Moi, si j’étais Bill Gates, je ne dévoilerais pas le fond de ma pensée. Non pas parce que j’en aurais honte, mais par souci d’efficacité. Il faut comprendre que ces gens-là veulent le bien de l’humanité. Quand on décrit Bill Gates comme un philanthrope, c’est la stricte vérité. Ce ne sont pas de méchantes personnes qui veulent faire le mal. Les communistes étaient sincèrement persuadés qu’ils allaient apporter le paradis sur terre. Et même les nazis faisaient de leur point de vue ce qu’ils pouvaient pour améliorer le genre humain. La corruption, c’est après, qu’elle intervient, une fois que le système s’est installé. Mais les croyants, ceux qui veulent le Bien, ont le cœur pur. S’ils cachent leurs desseins, c’est uniquement parce qu’ils sont persuadés que nous ne sommes pas assez intelligents, pas assez évolués, pas assez malins, pour les comprendre. L’intérêt supérieur, toujours… On ne peut pas vouloir le Bien de l’Humanité, du Monde, de la Planète, et être gentil avec son voisin. Notre voisin ne compte plus, quand il s’agit de sauver le Monde. D’ailleurs, on le voit bien. Les écologistes radicaux et les défenseurs des animaux radicaux ont montré depuis belle lurette la face hideuse qui est la leur. Tous les moyens sont bons, pour arriver à des fins qu’on juge supérieures. Tous les moyens sont bons. Entendez-vous ? Et, parmi ces moyens, il y a le mensonge, la manipulation, la tricherie sur les chiffres, le complot.
(Mais je vois déjà les vierges effarouchées qui trépignent devant leur écran en m’accusant de comparer Hitler et Bill Gates. Calmez-vous, mes cocottes. Bill est sympa, cela va sans dire. Et Adolf était un très mauvais peintre, cela va sans dire. Calmez-vous, calmez-vous… Mais moi, sympa, je ne le suis pas, justement. Alors je m’autorise à dire ce que personne ne dit. C’est comme ça que vous me reconnaissez. Je ne suis pas un philanthrope, moi. Pas du tout. Par exemple, voyez-vous, je n’ai pas envie de me taper une petite myocardite au prétexte qu’ainsi je participe à une grandiose expérience qui va sauver le genre humain. Je ferai mon AVC quand il sera l’heure ! Par exemple, voyez-vous, en ce moment, je suis en pleine forme. Le coronavirus qui fait trembler le monde, paraît-il, je veux bien m’en tartiner les narines chaque matin au petit déjeuner. Il ne m’effraie pas plus que ça. No souci. Je suis même si peu un philanthrope que si vous tenez tant que ça à vous injecter du Pfizer, je n’y vois aucun inconvénient. Allez-y ! Vous nous raconterez.
Moi je peux vous raconter une grosse grippe que j’ai eue, il y a quelques années. J’ai cru crever. Quinze jours au lit. Seul. Me suis-je pour autant vacciné contre la grippe ? Sûrement pas ! Mais ça ne vous intéresse pas, je sais…)
« Oui, bon, d’accord, mais alors quel est le dessein, quel est le plan ? » me demandent mes amis non paranoïaques. Je ne sais pas. Non, vraiment, je ne sais pas. Oh, j’ai bien quelques idées, évidemment, mais il ne me paraît pas si important d’en parler ici, ce ne sont que des hypothèses. Mais ce que vous avez beaucoup de mal à admettre, je crois, c’est que les choses ne sont jamais blanches ou noires. Ils voudraient qu’on leur réponde : Oui, il y a un complot, et le complot c’est ça. Mais on ne peut pas répondre ainsi. Je crois qu’il y a du complot dans le non-complot, et du non-complot dans le complot. Les choses sont intriquées d’une manière telle qu’il est impossible de trancher. Et c’est ce qui arrange bien les comploteurs, qui, je le répète encore une fois, existent — car il a toujours existé, et il existera toujours des gens qui voient à long terme (Jésus était un comploteur). Vous me demandez une réponse qui soit vraie à 100% ? Alors il m’est impossible de vous répondre, car les choses ne sont jamais vraies à 100%. Il y aura toujours un élément qui viendra contredire une assertion vraie à 100%.
Et il y aura toujours un crétin qui lèvera le doigt en disant : « Vous voyez ! Ce que vous prétendez est faux, puisqu’il existe au moins un élément qui contredit ce que vous affirmez. » Et ce crétin se fera applaudir. C’est une histoire vieille comme le monde. Ce que je pense, c’est que cette crise aura eu un mérite immense, qui est de nous permettre de voir des choses qui, sans elle, seraient restées silencieuses. Par exemple le problème fondamental de l’Identification numérique. Tout le monde se focalise sur le « pass sanitaire », qui est une mesure infâme et révoltante, je suis d’accord, mais cette passe « sanitaire », ce n’est rien. Ce qui est inquiétant, c’est ce qui a permis le «pass sanitaire », et ce qui permettra demain de mettre en place autre chose, puis autre chose… Ce qui est terrifiant, c’est le contrôle absolu que promet cette technologie. Pas après pas, on avance dans la direction de « surveiller et punir », comme l’écrivait Michel Foucault il y a près de cinquante ans. Les pas sont modestes, à chaque fois, mais le chemin parcouru est important. S’il n’y avait pas eu cette « pandémie », nous n’aurions sans doute pas vu le pas supplémentaire qu’on nous demandait. La température a beaucoup augmenté, sous nos pieds, depuis lors, mais on s’est habitué, toujours un peu plus… C’est ce toujours un peu plus qui me terrifie. Les technolâtres ne me font pas rire. Pas du tout. Mais enfin, ne le voyez-vous pas, ce monde qui arrive ? Ne les voyez-vous pas, ces zombies masqués qui marchent dans la rue le regard fixé sur leur smartphone ? Ne les lisez-vous pas sur les réseaux sociaux, s’exprimant comme les robots qu’ils sont déjà ? Que vous faut-il de plus ? N’avez-vous vraiment pas vu comment, depuis le début de cette crise, la médecine a été confisquée par l’industrie pharmaceutique ? Comment on a mis sous le boisseau, de manière criminelle, les traitements contre le COVID dont tout le monde sait qu’ils sont efficaces, pour rendre inévitable le Vaccin sauveur de l’humanité ? Mais cela va même beaucoup plus loin. Ce que nous dit cette crise, c’est : « Il n’existe qu’une seule manière de se soigner. La nôtre. Votre santé nous appartient. Vous ne savez pas. Votre corps ne sait pas. Nous, nous savons. Nous allons vous sauver contre vous- mêmes. Le vivant nous appartient, désormais. Nous avons les brevets.»
Est-ce que des esprits fous ont pu imaginer un génocide planétaire pour réduire drastiquement la population mondiale ? Franchement, j’ai un peu de mal à le croire, mais rien n’est impossible. Si certains sont sincèrement convaincus que la surpopulation mondiale — bien réelle — conduit l’humanité à sa perte, peut-être ont-ils décidé de prendre les choses à bras-le-corps, pour le bien de tous (les survivants). C’est un pari. Ce qui me semble certain, en revanche, c’est que ces vaccins anti-COVID ne sont pas anodins. Jamais il n’y avait eu tant d’accidents post-vaccination (et pour cause, puisqu’il s’agit d’une expérimentation à grande échelle), et je suis absolument sûr qu’on est très loin d’en avoir fini de dénombrer les victimes de cette folie. En temps normal, tout aurait été arrêté depuis longtemps. Mais rien n’est normal, aujourd’hui ; ce qui est le signe d’un changement de monde.
Le transhumanisme, ce n’est pas un futur hypothétique, il est déjà à l’œuvre, dans beaucoup d’esprits. Il est déjà enclenché, et beaucoup de gens misent (y compris des milliards de dollars) sur lui. C’est là que les deux formes de « complot-non-complot » se rencontrent. Le grand et le petit. L’idéal et l’intérêt. Le religieux et le pragmatique. Le fou et le cynique. L’idéaliste et le comptable. Le visionnaire et l’épicier. Certains pensent que le transhumanisme est la seule voie viable pour l’humanité (ils ne sont sans doute pas très nombreux), et certains (beaucoup plus nombreux) y trouvent un intérêt concret, qu’il soit direct ou indirect. Les deux partis se rejoignent, comme souvent, d’une manière opportuniste. La contingence prend le visage de l’idée, et l’idée celui de la contingence. On ne sait plus qui est qui : c’est dans cette grisaille que tout devient possible. C’est exactement ce que nous vivons aujourd’hui.
Georges de la Fuly
Plutôt mort que sympa !