Pourquoi s’opposer à l’installation du pass sanitaire et à l’obligation vaccinale
Le titre de ce texte se veut volontairement provocateur.
Il renvoie bien sûr à un célèbre tableau du xxe siècle, qui représentait indéniablement une pipe mais affirmait dans son titre qu’il ne s’agissait pas de cela – pas que de cela ? Pas principalement de cela ?…
Ainsi, il est indéniable qu’un virus particulier circule dans le monde depuis la fin de 2019, et qu’il provoque son lot de dégâts : des morts, donc des absences et des deuils ; des pathologies étrangement durables, parfois ; une surcharge de travail et des énormes difficultés dans les hôpitaux, souvent. Mais il me semble pour autant nécessaire, au bout d’un an-et-demi, de se demander si le virus Sars-cov2 en question est la cause essentielle de ces douloureux problèmes : vivons-nous principalement une crise sanitaire ? Ou vivons-nous d’abord une crise sociale – crise de la société de masse – et un changement de régime politique ?
La position que je défends ici est : les couches dirigeantes de la société industrielle mondialisée profitent d’un problème sanitaire qui s’est ajouté et conjugué aux nombreux autres déjà existants pour promouvoir une nouvelle organisation sociale. Le trait essentiel de cette société en gestation est la sur-intégration des individus, obtenue par la peur et la connexion permanente aux réseaux informatiques.
Les dirigeants escomptent que la soumission des populations à leur pouvoir destructeur soit ainsi mieux assurée, en vue notamment des prochains épisodes de panique que vont provoquer les conséquences du réchauffement climatique.
Je vais développer cette position en quatre points, dont les titres parlent d’eux-mêmes.
- Il n’y a pas de rupture profonde dans l’état de santé de la population depuis mars 2020 à cause du Sars-cov2
Une telle affirmation ne renvoie pas seulement au débat sur l’existence ou non d’une surmortalité induite par le Covid-19. Je me suis effectivement intéressé à ce débat, et je conseille à chacun de se faire un avis, en comparant les arguments de ceux pour qui il va de soi que nous vivons une tragédie particulière avec ceux qui tendent à montrer que la mortalité liée au Covid n’est pas (pas encore ?) exceptionnelle. Une telle affirmation ne vise pas non plus à nier le phénomène des « Covid longs ».
Elle s’appuie d’abord sur le constat, sensément partageable, que le Covid ne décime pas une population comme celle de la France ou des États-Unis, même si l’on s’en tient aux statistiques officielles –c’est-à-dire notamment si l’on accepte que toutes les personnes mortes avec le Covid sont mortes du Covid, ce qui est discutable. La population autour de nous n’est pas décimée depuis un an et demi, même quand le coronavirus circule de manière importante.
Il y a apparemment plus de cas et plus de morts là où l’on ne cherche pas à totalement suspendre la vie sociale ordinaire. Mais dans les vieux pays industrialisés, le Covid fait moins de morts que le cancer (au moins 150 000 décès tous les ans), et une partie importante de ses victimes meurent à un âge supérieur ou égal à ce qui était jusqu’ici l’espérance de vie.
Du point de vue de la collectivité, cette maladie pose avant tout un problème de gestion hospitalière : les cas graves demandent des hospitalisations longues, et bloquent donc des lits. La crise sanitaire est une crise de l’hôpital néo-libéral, organisé à flux hyper-tendu. Que face à l’évidence de sa durée, les États occidentaux ne fassent pas les investissements permettant, ne serait-ce qu’à moyen terme, d’augmenter les capacités hospitalières, devrait être un sujet de perplexité et de révolte ; qu’en France, les cliniques privées ne soient pas réquisitionnées, alors qu’on nous raconte que « nous sommes en guerre » et que l’hôpital public menace (en tous cas, à certains endroits) de s’effondrer tous les quatre mois, devrait être un motif d’incrédulité profonde quant aux principes et aux faits proclamés par les décideurs.
Pour le reste, le Covid-19 agit comme un révélateur du mauvais état de santé d’une partie de la population. Il y a bien des exceptions, mais la plu part du temps, la maladie prend des formes graves ou mortelles chez des personnes présentant des pathologies préalables : cancers, obésité, diabète, hypertension… À lire le rapport parlementaire de 2018 sur l’alimentation industrielle, on comprend qu’en fait, une crise sanitaire majeure avait commencé bien avant mars 2020 du fait de facteurs structurels de notre organisation sociale :
La mauvaise alimentation est une des principales causes d’une épidémie mondiale de maladies chroniques dont l’ampleur comme le coût économique et social doit alerter les pouvoirs publics à commencer par le ministère de la santé. Selon la Haute autorité de santé, en 2012, plus de 15 à 20 millions de Français souffraient d’une maladie chronique.
En 2016, ces dernières représentaient plus de la moitié des dépenses de la branche maladie. D’après l’Inserm, le nombre moyen d’années passées en bonne santé pour les personnes de 65 ans a stagné entre 2005 et 2011, augmentant de 0,2 ans seulement pour les hommes (soit 73,8 ans) et diminuant de 0,2 ans pour les femmes (soit 73,6 ans). [Comme l’espérance de vie théorique moyenne a continué d’augmenter], les Français
vivent donc plus longtemps (…) en mauvaise santé. De plus, d’après les travaux du chercheur Anthony Fardet de l’Inra, en 2010, 36 % des décès seraient attribuables directement ou indirectement à une mauvaise alimentation (…). Ces mauvaises pratiques alimentaires peuvent relever d’une intoxication chronique par des cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques, ou des perturbateurs endocriniens, d’un mauvais équilibre nutritionnel, d’un excédent calorique ou de tous ces aspects à la fois.
De ce point de vue, on peut dire qu’il n’y a pas de crise sanitaire (principalement) liée au Sars-cov2, depuis le début de 2020. Si crise sanitaire il y a, elle a commencé depuis le début du xxie siècle : c’est la dégradation de l’état de santé général lié aux conditions de vie de plus en plus pathogènes dans les sociétés industrielles.
Pour en savoir plus sur le texte complet de Matthieu amiech :
Ceci n’est pas une crise sanitaire
Notamment :
- Les vaccins bio-technologiques achèvent de transformer notre monde en un vaste laboratoire hors-contrôle
- La gestion de l’épidémie et la campagne de vaccination promeuvent une société encore plus autoritaire et informatisée
- Par un souci mal placé du sort « des plus fragiles », la gauche se pose en soutien indéfectible de la technocratie en marche