J’avais un oncle camionneur qui s’appelait Georges.
Tout petit, c’est mon oncle dont j’avais le plus de mal à me figurer la vie quotidienne : ainsi, cette grosse moustache que j’admirais lors des dîners de famille, passait le plus clair de son temps à se promener sur les routes de France et d’Europe, à bord d’énormes camions ?
Ce que je voyais, surtout, c’est que cet oncle à grosse moustache avait toujours le sourire, était fier de son métier et ne s’en laissait pas compter.
Ces derniers temps, je me demande ce qu’il aurait pensé du « convoi de la liberté » qui bloque depuis plusieurs jours Ottawa, la capitale du Canada, pour protester contre les restrictions sanitaires, et dont je vous parlais dans une lettre la semaine dernière.
Malgré les tentatives de discrédit de la part du premier ministre Justin Trudeau, ce mouvement ne faiblit pas, à tel point qu’il a contraint le maire d’Ottawa à déclarer l’état d’urgence.
État d’urgence ? L’occupation d’Ottawa a-t-elle dégénéré en émeutes ? Les camionneurs et leurs soutiens se sont sont-ils transformés en délinquants ? La capitale est-elle à feu et à sang ?
Coup de klaxon contre les restrictions de liberté
Non. Au contraire : leur action reste pacifique et d’une résolution d’autant plus admirable que l’hiver, là-bas, n’est pas exactement connu pour être doux.
Que font-ils ? Ils bloquent les rues et donnent des coups de klaxon.
Des coups de klaxon pour faire « bouger » ces restrictions sanitaires qui encombrent la vie quotidienne, les conditions de travail et tout simplement le moral des Canadiens depuis plusieurs mois.
Cette « force tranquille » qui dure dans le temps fait visiblement peur au pouvoir, d’autant qu’elle commence à s’étendre à d’autres villes, et qu’elle est soutenue par des foules massives.
Ordre a été donné d’appeler en renfort des centaines de policiers, et de briser les chaînes d’approvisionnement des manifestants pour les affamer.
Les autorités canadiennes commencent à perdre patience et l’on sent que les prochains jours vont être décisifs : si la violence d’État se déchaîne contre ces manifestants qui expriment pacifiquement leur ras-le-bol, cette lutte va prendre une autre dimension.
Elle a déjà pris une autre dimension, ici-même en Europe.
270’000 membres en France
Le succès du mouvement des camionneurs canadiens a légitimement fait des émules en France.
Et oui, on peut parler de succès car :
- ce mouvement persiste d’une part à échapper à la réduction à un mouvement « antivax » ;
- mais il démontre aussi qu’une action pacifique et déterminée est bel et bien capable de désarçonner un pouvoir jusqu’ici hors de contrôle démocratique.
Ainsi, en France, un « convoi de la liberté » est en train de prendre forme. Il prévoit de gagner Paris le week-end prochain, avant de prendre la direction de Bruxelles pour le 14 février.
Un groupe sur facebook rassemble déjà 270’000 sympathisants.
Interrogé sur cette action par BFMtv, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin a héroïquement déclaré son intention de ne pas « laisser entraver la liberté de circulation » promettant des « réponses fermes ».
Le gouvernement français a-t-il lui aussi peur des coups de klaxon ?
Il serait peut-être temps de rappeler contre quoi ces coups de klaxon sont poussés !
Après deux ans de restrictions, l’heure des comptes commence à sonner
Rappelez-vous.
Réuni en conseil des ministres, le gouvernement a posé les bases d’un texte d’état d’urgence sanitaire qui « prévoit notamment la restriction de certaines libertés », donnant « pouvoir au premier ministre de prendre (…) les mesures générales limitant la liberté d’aller et venir, la liberté d’entreprendre et la liberté de réunion et permettant de procéder aux réquisitions de tout bien et services nécessaires afin de lutter contre la catastrophe sanitaire ».
Ça, c’était… il y a deux ans, le 18 mars 2020 !
Voici deux ans que « l’état d’urgence sanitaire » justifie, de façon continue, des restrictions de liberté en France, comme dans d’autres pays.
Or, deux ans après, il serait temps pour le gouvernement de regarder en face les conséquences de sa politique sanitaire, et de la passer au crible de la science.
Ce ne sont ni les études, ni les faits, qui manquent.
Je m’en tiendrai aux deux mesures les plus symboliques : le confinement, puis la vaccination massive.
Une vaste méta-analyse de 24 études menée par le Johns Hopkins Institute publiée il y a quelques jours a chiffré l’effet des confinements (« lockdown ») en Europe et aux États-Unis.
Cette étude (en anglais) fait 62 pages et vous pouvez la retrouver en intégralité dans le lien en source.
Alors, quel a été l’effet des confinements sur la mortalité ?
Je vous la fais courte : zéro. Nada. Niet.
Et encore cette méta-analyse considérable ne s’intéresse-t-elle qu’à la mortalité « Covid » : le bilan doit, lui, être négatif, rapporté à la dégradation de la santé mentale de la population, aux symptômes dépressifs… et aux suicides.
L’effondrement de la stratégie vaccinale en Israël
Je vous annonçais, la semaine dernière, l’abrogation du pass vaccinal en Israël. Cette abrogation est effective depuis lundi dernier.
Il faut ici lever une ambiguïté : cette abrogation n’est pas justifiée par la fin de l’épidémie.
Mais bel et bien par l’échec frappant de la stratégie vaccinale du gouvernement israélien.
Car on continue de mourir du Covid en Israël, où 80% des cas graves concernent des patients vaccinés.
Pas avec une dose… mais avec 3 !
Le Pr Yaakov Jerris, directeur du principal hôpital du pays traitant les cas de Covid, a ainsi déclaré : « Actuellement, la plupart de nos cas graves de COVID-19 ont eu au moins 3 injections. Entre 70 et 80% des cas graves sont vaccinés. »
Pour ceux qui estiment que les chiffres d’Israël ne sauraient se rapporter à la France, rappelez-vous s’il vous plaît qu’Israël a plusieurs mois d’avance sur nous en termes de politique vaccinale, et donc de conséquences de cette politique vaccinale.
Ainsi les chiffres de la DREES commencent-ils à ressembler aux statistiques israéliennes.
Sur la période du 27 décembre 2021 au 23 janvier 2022 :
- Les vaccinés représentent 85% des PCR positifs ;
- Les vaccinés représentent 52% des entrées en soins critiques Covid ;
- Les vaccinés représentent 56% des décès Covid après hospitalisation.
Autre « réalité » intéressante : la Seine-Saint-Denis, département francilien le moins vacciné… est aujourd’hui le mieux immunisé contre le Covid.
L’immunité collective est plus forte, et plus efficace… avec un moindre taux de vaccination !
Pourquoi, dans ces conditions, le gouvernement s’acharne-t-il dans sa politique vaccinale ?
Il s’agit de le réveiller, de le rappeler à la réalité.
Et pour cela, je crois que rien ne vaut un coup de klaxon bien senti, au bon endroit, et au bon moment.
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