Nous contredisons des forces politiques et financières extrêmement puissantes

L’article date du 6 avril

Pour écouter l’entretien avec L Mucchielli :

https://www.francesoir.fr/videos-lentretien-essentiel/nous-enfreignons-un-tabou-et-nous-venons-contredire-des-forces

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A noter la sortie du tome 2 du livre « la doxa du covid », sous la direction de Laurent Mucchielli. Livre à lire absolument … pour discussion.

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Dans les médias grand public, il avait droit de cité. Il en est désormais « blacklisté ». Jusqu’au déclenchement de la crise du Covid-19, il était considéré comme un adversaire majeur de l’extrême-droite. Le voilà désormais taxé d’extrême-droite. Laurent Mucchielli, directeur de recherche et sociologue au CNRS, est venu sur notre plateau témoigner de son combat d’universitaire au cours de ces deux dernières années et, en sa qualité de sociologue, livrer son analyse des causes et des mécanismes de cette « guerre d’influence » à laquelle nous sommes confrontés. Le chercheur, auteur de deux ouvrages sur la  « doxa du Covid », en est certain : « Nous enfreignons un tabou et nous venons contredire des forces politiques et financières extrêmement puissantes au niveau mondial ».

Le chercheur en sociologie, connu pour ses ouvrages sur la thématique de l’insécurité, compare la situation sociétale dans laquelle nous sommes plongés depuis le début de la crise du Covid-19 à celle de la période des « guerres de religion ». Une impression de rétropédalage au XVIᵉ siècle. Remettre en cause le bien-fondé des diverses mesures sanitaires ou celui du « miracle vaccinal », c’est professer une hérésie et s’excommunier, un phénomène particulièrement prégnant au sein de la communauté scientifique, nous rapporte Laurent Mucchielli : « Les plus agressifs, les plus arrogants sont une partie de mes collègues. C’est quelque chose que j’avais déjà analysé au moment du mouvement des gilets jaunes il y a 2 ans : une forme de racisme du diplôme ». Le directeur de recherche au CNRS rappelle que, pourtant, le fondement de la science, c’est « soumettre une vérité à la possibilité d’une réfutation ». Et de déplorer : « Or, là, on se heurte à des discours totalement dogmatiques qui, par définition, ne sont pas de la science ».

Il analyse aussi la communication médiatique branchée sur le registre émotionnel de la peur, une tactique qui a permis d’éteindre complètement les capacités d’analyse critique de nombreux Français. Cette peur qui « rend fou » traverse toute la société et n’a aucun rapport avec le niveau de diplôme, souligne le chercheur qui raconte : « J’ai vu d’éminents collègues se comporter comme des petits enfants, être prêt à gober n’importe quoi, et être incapable d’avoir la moindre argumentation, tout simplement parce qu’ils étaient terrorisés. »

Au cours de cet entretien, Laurent Mucchielli a aussi exprimé son effarement face à la censure qui sévit dans les médias largement responsables de cette panique, tel Médiapart, ou encore sur les réseaux sociaux. Autrefois porteurs d’une promesse de liberté et d’une meilleure participation des citoyens au débat public, pour le chercheur, ils sont aujourd’hui devenus « d’incroyables machines à formater la pensée ».

L’occasion aussi pour lui de dénoncer la malhonnêteté intellectuelle qui sous-tend le débat public. Dès 1984, sa première manifestation, alors qu’il n’était encore qu’au lycée, était organisée pour s’opposer à la venue de Jean-Marie le Pen dans sa ville. 36 années plus tard, en mars 2020, juste avant la crise du Covid-19, Laurent Mucchielli publiait un nouvel ouvrage intitulé La France telle qu’elle est : Pour en finir avec la complainte nationaliste. « Une sorte de manuel anti-Zemmour », explique-t-il. Pourtant, depuis ses prises de position sur le Covid, le sociologue serait désormais, pour une certaine presse… d’extrême-droite.

Autre exemple à l’appui de sa démonstration. La classe journalistique avait discrédité l’hydroxychloroquine en faisant valoir un rapport de pharmacovigilance de l’ANSM qui rapportait quatre morts, dont trois pourtant décédés par automédication, le quatrième s’étant suicidé par overdose plurimédicamenteuse. Or, mettre en avant la même pharmacovigilance pour alerter sur les effets secondaires du vaccin anti-Covid est, selon les mêmes personnes, une méthode qui « ne vaut rien ». « Le principe et la source même vous conviennent quand ça vous arrange et ne vous conviennent plus quand ça vous dérange », résume l’universitaire.

Laurent Mucchielli est aussi revenu sur l’International Covid Summit (ICS), congrès qui a réuni des experts scientifiques venus du monde entier à l’IHU Méditerranée Infection dirigé par le Pr Didier Raoult. Un succès, selon lui, qui a permis de faire vivre le débat scientifique. En fin d’entretien, le chercheur termine en expliquant que la crise que nous vivons est, au même titre que toutes les autres crises, « un moment d’accélération de l’histoire ». Cependant, en dépit des pressions, M. Mucchielli l’assure : « J’irai jusqu’au bout parce que le sujet le demande. »