C’est ce que sont les milliardaires
Quand on fera l’inventaire des aberrations de notre époque comme on fait celui des abus des tsars ou des rois en France, on s’intéressera au cas des milliardaires généras par l’ultra-libéralisme. Ces Néron, ces Caligula contemporains sont les bénéficiaires d’un phénomène physique improbable : le ruissellement par le haut.
La richesse produite par tout le monde remonte, tel un saumon déglingué, vers ceux qui ont su se percher là où l’on ramasse tout. Plus tu es haut, plus ça te tombe dessus. Fallait y penser. Les hordes de courtisans, prêts à tout justifier pour pouvoir poser un quart de fesse sur le strapontin des happy new, chantent les louanges du système. Le champion toute catégorie, Jeff Bezos, a réussi un coup fumant : devenir plus riche qu’un pays comme le Maroc, alors qu’il n’a rien créé, rien inventé. Juste joué les entremetteurs commerciaux.
Les riches, ça a toujours existé ? Certes. Mais aux USA, en 1965, le patron gagnait 20 fois plus que l’ouvrier. En 1989, on en était à 58 fois. En 2018, à 221. En 2019, le patron de McDo a gagné 2000 fois le salaire médian de sa propre firme. Pur vol, pure violence sociale. Personne ne vaut 2000 fois plus que qui que ce soit.
Alors, ils sont plus malins, ceux d’aujourd’hui ? Non.
Ils sont à la rencontre d’un toboggan inversé qui se déverse direct dans leur escarcelle et un délire de puissance qu’on peut résumer par : rien à foutre des autres. Zéro empathie, zéro émotion, zéro remord.
En plus de parasiter la société, ils la volent. Paient pas leurs impôts. Escrocs au carré.
Leur faire rendre le pognon. Ca va pas être facile. Pour eux, c’est sentimental. L’argent, leur seul amour.
Isabelle Alonzo.