Intervention de F. Choffat
L’analyse de l’actualité politico-sanitaire portée par l’un de nos membres peut parfois alimenter le désir de prolonger cette réflexion chez un autre. Voici le complément d’analyse que le Dr François Choffat en retire s’agissant de l’expérience qu’il a accumulé après une vie de soins exercée sous diverses latitudes. La taille phénoménale de nos monstres pharmaceutiques actuels les rend finalement fragiles, donc extrêmement dangereux même pour nos démocraties, comment est-ce possible ?
Introduction
L’excellent texte de Michel Cucchi que vous avez publié récemment donne de précieuses informations sur les coulisses politico-techniques de la grippe porcine de 2009. Il démontre que l’épisode Covid se préparait déjà à l’échelle planétaire. Mais l’énormité de la crise survenue avec l’avènement d’une société dictatoriale quasi mondialisée ne peut s’expliquer que par un certain nombre de causes plus ou moins coordonnées dont l’ensemble nous échappe encore. Mais il paraît de plus en plus évident que les entreprises pharmaceutiques sont parmi les plus compromises dans ces grandes manœuvres médico-financières … et qu’elles en sont les premières bénéficiaires.
« La grippe, pas de panique! »
J’avais écrit un petit livre que j’ai publié aux Editions Jouvence, intitulé « La grippe ? Pas de panique ! » Il a été imprimé en septembre 2009, avant la survenue de cette pseudo pandémie sous nos latitudes. Le texte que je vous propose ici est une réflexion centrée sur la dynamique économique des puissances pharmaceutiques.
Les découvertes majeures de la biochimie ont été nombreuses au siècle dernier entre les années 50 à 80, donnant lieu à de nouvelles voies thérapeutiques et à de formidables bénéfices. Depuis lors, elles se sont raréfiées au point que, en 2008, et malgré des centaines de médicaments nouveaux annoncés cette année-là, pas un seul brevet n’a été considéré comme innovant par la revue médicale indépendante Prescrire. C’était la première fois depuis la création de cette publication en 1981.
Notre système économique ultralibéral exige la croissance permanente des profits attestée par leur cotation en Bourse. Le moindre fléchissement de ses cours peut entraîner l’effondrement d’une entreprise et plus celle-ci est énorme, plus elle est menacée. Le grand public semble nourrir l’illusion que les pharmas fabriquent sans cesse des médicaments nouveaux assurant ainsi les progrès permanents de la médecine pour le bénéficie de toute l’humanité. En réalité, le filon biochimique semble tari comme si les chercheurs en avaient épuisé toutes les ressources. Et que parallèlement les spécialistes de la finance mettaient tout en œuvre pour cacher la situation aux investisseurs.
Pour ma part, je crois que la voie biochimique est réellement épuisée et qu’il serait temps d’explorer le domaine de la biophysique, mais les entreprises exploitant la biochimie s’acharnent à dévaloriser les recherches dans cette direction. Les calomnies pseudo-scientifiques mondialement organisées contre l’homéopathie en sont une illustration.
La croissance de la production, pourtant indispensable à la survie des grandes entreprises de la biochimie, s’est trouvée gravement menacée par la raréfaction des brevets rémunérateurs. J’ai cru alors naïvement à une conversion des investisseurs en faveur d’autres thérapeutiques, mais les traitements plus proches de la nature sont hors circuit car impossible à breveter donc sans avenir financier. J’ai aussi imaginé, plus ou moins consciemment, que les pharmas allaient simplement entrer en décroissance, ce n’était qu’un blasphème ! La cupidité rend ingénieux mais pas plus honnête.
Le coup des traitements contraints, concept de vaccination obligatoire
Comment continuer à faire croître ses revenus, encore et toujours, sans fabriquer de produits nouveaux ? Les pharmas ont alors changé leur politique. Elles ont investi massivement dans le marketing au détriment des unités de recherche qui ont été fermées. Elles ont alors adopté la devise du Dr Knock :
« Une personne en bonne santé est un malade qui s’ignore ! »
Dans notre société, on n’a pas le droit de se dire en bonne santé sans l’aval du médecin. On consulte souvent pour s’assurer qu’on va bien. On se soumet à des dépistages, à des checkups. Et on va bien parce que sa tension, son cholestérol ou son glucose sont dans les clous, avec ou sans traitement.
En réalité, les normes de ces mesures sont édictées et modifiées en permanence à la baisse par l’Organisation Mondiale de la Santé influencée par les Pharma. On augmente ainsi le nombre des patients en bonne santé à se faire traiter à vie. La mort dite « naturelle » est le plus souvent due à des complications vasculaires et il s’avère qu’une majorité de mourants sont en traitement par un médicament du cholestérol et un autre de la tension artérielle. Est-ce à dire qu’ils meurent guéris ? Un autre filon pour « traiter » les personnes en bonne santé, ce sont les vaccins. Les anciens vaccins comme celui de la variole et le BCG contre la tuberculose, celui du tétanos, de la diphtérie, étaient simples à fabriquer et à copier, donc bon marché, ils ne bénéficiaient pas de brevet, donc sans intérêt pour les Pharmas. Mais la situation a changé avec le vaccin de l’hépatite B, plus complexe à fabriquer donc nettement plus cher et moins facile à copier. Il a relancé l’intérêt des fabricants et mis la pression sur le public et les soignants. Avec le succès que l’on sait, il est devenu incontournable juste après la naissance, bien que la maladie dans les pays riches soit rare, le plus souvent bénigne et qu’elle n’atteigne pas les jeunes avant l’adolescence. Vint ensuite le vaccin du papillomavirus, responsable d’un cancer de plus en plus rare chez nous, celui du col de l’utérus survenant après la ménopause et auxquels sont soumis les adolescents des deux sexes. Mais ces nouveautés généralisées et coûteuses n’ont pas permis de remplacer le manque de nouveaux brevets. Une exception inattendue cependant, le Tamiflu un anti-viral anciennement proposé contre la grippe, mais pratiquement abandonné pour cause d’inefficacité et, bien que sans brevet, a propulsé le laboratoire Roche au sommet du classement des fabricants de médicaments en 2010 car seul médicament proposé contre la grippe H1N1.
La situation me faisait écrire en 2009 que « la vente des vaccins serait particulièrement prometteuse pour l’industrie pharmaceutique si le projet se réalisait de vacciner toute la population du globe. Ce serait le marché du siècle, les actionnaires ont aussi le droit de rêver ! ».
A force d’acquisitions et de fusions, les géants de la pharmacie ont atteint une taille incompatible avec une société démocratique. La moindre baisse de profit signifie l’effondrement de ces monstres obèses. Dans le monde de la finance regroupé dans cette institution maffieuse de la Bourse, personne ne souhaite l’affaiblissement de Big Pharma.
Tout le système économique risquerait de s’effondrer comme un château de cartes. Donc malgré la concurrence, la complicité est tacite dans les rangs du grand capital. D’ailleurs, les grands prédateurs du commerce en ligne ont très largement bénéficié du confinement et des mesures liberticides. De là en imaginer qu’ils ont participé activement au hold-up me paraît logique.
Sortir de la démocratie
Dans une démocratie, la consommation et sa croissance dépendent du désir du consommateur, attisé par la publicité. Le consommateur conserve une relative liberté.
Dans une société autoritaire, la consommation est assurée par la peur, la menace et la délation. Le citoyen n’a plus aucune liberté.
Même en démocratie, la consommation médicale fonctionne déjà partiellement sur le mode autoritaire, donc sur la peur : « votre santé est aux mains de la médecine, si vous ne vous soumettez pas à tel test, si vous ne prenez pas tel médicament, si vous ne vous vaccinez pas, vous mettez votre santé, voire votre vie, en danger. » … La peur prédomine sur le désir. La loi de l’offre et de la demande n’a pas cours ici, vous avez payé d’avance avec vos cotisations aux caisses maladie et vos impôts, c’est l’autorité médicale qui décide de votre consommation, sans que votre avis soit requis. Le prix est sans importance, puisque assuré d’avance. Vous n’avez pratiquement aucune liberté, sinon de désobéir en cachette. En orientant commercialement les recherches cliniques, les pharmas s’ouvrent de nouveaux marchés. Par exemple, en faisant croire que la ménopause est une maladie, c’est toute la clientèle des femmes de plus de cinquante ans qui s’est offerte. Et comme nous l’avons vu, en manipulant les normes de tension artérielle ou de cholestérol, on élargit également le marché sous prétexte de prévention. On peut ainsi faire prescrire des produits (à prendre à vie) à toujours plus de personnes en bonne santé à condition de leur faire peur. L’effort publicitaire des pharmas ne s’est jamais fait auprès du consommateur mais auprès du médecin qui choisit sa prescription.
Sans tenir compte de l’avis du patient consommateur et sans même connaître le coût de sa prescription qui n’a aucun rapport avec le succès du traitement, moins bon est le traitement plus il dure et plus le bénéfice du vendeur est important.
Un patient qui meurt coûte moins cher qu’un malade qui survit. Donc à l’encontre des lois les plus élémentaires du marché, il n’y a, en médecine, aucune relation qualité/prix. Tout s’est passé comme si le système économique médical dans sa soif de croissance, se trouvait à l’étroit dans une société démocratique alors que l’industrie pharmaceutique était jusqu’ici aux petits soins avec les médecins.
Conclusion
Depuis la phase Covid, le médecin est devenu complètement inutile, les labos ont dicté leurs consignes directement aux autorités politiques en les évinçant du circuit.
Interdiction de soigner les malades, de les rassurer, de prendre des mesures avant que la situation ne dégénère. Tout a été fait pour mettre la panique à son comble. Il reste un certain nombre de questions en suspens : Pourquoi les autorités politiques du monde se sont-elles soumises avec tant de docilité à ce plan diabolique ? Comment les médecins ont-ils pu accepter dans leur majorité ces consignes tellement contre nature ? Et question inquiétante, que feront les pharmas pour maintenir leur croissance après avoir utilisé toutes leurs cartouches ?
François CHOFFAT
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