Et une pétition sur la pénurie d’eau
Il y a plus de soixante ans, le 27 septembre 1962, paraissait aux États-Unis l’un des plus grands livres du siècle, Silent Spring. La biologiste et écrivaine Rachel Carlson y décrivait pour la première fois en détail les ravages des pesticides sur le vivant. L’année suivante, le livre était traduit en français sous le titre Printemps silencieux. Dans sa préface, Roger Heim -alors président de l’Académie des sciences et directeur du Muséum national d’histoire naturelle- écrivait : « On arrête les « gangsters », on tire sur les auteurs de « hold-up », on guillotine les assassins, on fusille les despotes -ou prétendus tels-, mais qui mettra en prison les empoisonneurs publics instillant chaque jour les produits que la chimie de synthèse livre à leurs profits et à leurs imprudences ? »
Pas à dire, les choses avancent.
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L’ANSES vient de relever le seuil de tolérance de deux métabolites du pesticide S-métolachlore. D’une part, le métolachlore ESA, et d’autre part le métolachlore NOA.
Tordre la réalité dans tous les sens pour la renvoyer à la niche
Pas de panique, on va expliquer. De la sorte, des millions d’habitants auxquels on a distribué en 2021 une eau trop polluée par les pesticides seront « sauvés ». Le coup de baguette magique de l’ANSES permet en effet de multiplier par 9 la norme de ces deux métabolites, ce qui efface le problème. En 2021, 20% des Français consommaient une eau trop chargée en pesticides et ça ne pouvait durer. Pas à dire, c’est bien joué. Et Sygenta, qui commercialise le S-métolachlore, voit du coup son beau produit innocenté.
Mais reprenons l’explication : il y a une face cachée des pesticides, qu’on appelle « métabolites ». Au contact des milieux et des conditions qu’ils rencontrent -le sol, ou plutôt les sols, l’eau, les plantes bien sûr, le soleil, mais aussi le jabot d’une abeille, le gésier d’un oiseau, l’estomac d’un mammifère, le tube digestif d’un lombric- les pesticides se dégradent en nouvelles structures chimiques, parfois plusieurs fois au cours de leur cycle de vie avant minéralisation, qui marque la fin du produit. Par exemple, le pesticide atrazine est « dégradé […] en ordre décroissant [en] diéthyl-atrazine (DEA), [en] déisopropyl-atrazine (DIA), [en] diaminochloro-atrazine (DACA) ainsi [qu’en] hydoxy-atrazine (HA) »
C’est l’enfer car chaque pesticide peut créer cinq, dix, douze métabolites différents, et comme on compte 2000 pesticides contenant 500 substances chimiques différentes en Europe, cela signifie des milliers de métabolites à l’arrivée, qu’il faudrait suivre à la trace. Chacun. Car les métabolites sont eux aussi toxiques. Souvent autant, et même plus que les pesticides dont ils proviennent. Il ne fait aucun doute que si l’on recherchait dans l’eau tous les métabolites de pesticides, les normes légales seraient explosées partout en France. Sagement complices, les agences régionales de santé (ARS) se contentent, dans le meilleur des cas -rare- d’en traquer une dizaine. Ou zéro.
La dinguerie sémantique s’est emparée de l’époque
Triturés dans la centrifugeuse binaire et nombriliste des réseaux sociaux, les mots les plus précis ou les plus délicats à manier se vident de leur sens à force d’être employés sur tous les tons et à tout propos, tandis que les barbarismes les plus incongrus ou les plus abscons nous sont servis avec un sérieux universitaire qu’il est décrété intolérable de contester ou de moquer.
La novlangue déforme la réalité
On pourrait se contenter d’en ricaner et de laisser passer le train du progrès linguistique -après tout, s’entend-on régulièrement rappeler, une langue est un matériel vivant et mutant. Mais ces excès de langage ont une conséquence. Quand on se traite mutuellement de fasciste à la moindre divergence d’opinion, comment qualifier les vrais fascistes ? Comment même les reconnaitre ? Quand toute contrariété devient une violence psychologique, comment combattre les violences psychologiques ? Quand, pour désigner les innombrables agressions ou violences que subissent les femmes à chaque moment de leur existence, on ne dispose que du mot « viol », que fait-on du viol ? Quand l’emploi même du mot « femme » est jugé réactionnaire par certains, que devient le féminisme ? Quand tout le mode est victimes, où sont les agresseurs ? La liste des questions qu’induit ce dangereux jeu langagier est sans fin
Génération Ondes
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Pétition à propos de la pénurie d’eau
https://www.leslignesbougent.org/petitions/penurie-deau-que-fait-la-france-d
Pénurie d’eau : que fait la France ? – Demandons un plan d’urgence !
L’état du service de distribution d’eau est inquiétant.
En France, 1 personne sur 5 boit une eau contaminée aux pesticides.
Ces substances sont probablement cancérigènes d’après le Centre International de Recherche contre le cancer de Lyon.
L’eau du robinet contient également :
des hydrocarbures, susceptibles de provoquer des lésions ;
des nitrates qui jouent sur le vieillissement des cellules et pourraient avoir un effet cancérigène ;
des oxydes d’aluminium (dans certaines régions de France) alors que l’accumulation de ce métal dans les tissus provoque Alzheimer et les maladies neurodégénératives ;
des métaux lourds, qui intoxiquent le corps ;
Une structure rouillée et percée !
Mais ce n’est pas tout.
Les 878 000 km de canalisations sont une véritable passoire.
Cela est dû en grande partie à la rouille !
Les fuites des canalisations rouillées provoquent des pertes d’eau considérables.
Plus d’un million de m3 d’eau sont déversés tous les jours dans la nature, c’est l’équivalent de 500 piscines olympiques !
Une situation critique
La sécheresse continue qui sévit en France depuis le printemps accentue encore le problème.
Après un printemps et un été secs, 86 départements français sont toujours en alerte sécheresse en automne.
À moins d’un hiver très pluvieux, les nappes phréatiques ne retrouveront pas leur niveau d’avant 2022.
Certains départements, comme les côtes d’Armor, manqueront d’eau d’ici à la fin du mois d’octobre.
L’eau est un BIEN COMMUN !
Malgré ces difficultés, les géants de la distribution d’eau en bouteille continuent à prélever d’importantes quantités d’eau dans les plus belles rivières de France.
Pour répondre à la crise de l’eau, les réponses apportées par les pouvoirs publics sont limitées et à court terme :
les particuliers sont encouragés à consommer moins d’eau ;
les agriculteurs sont partiellement restreints ;
les prélèvements des distributeurs d’eau en bouteille sont régulés.
Mais ce n’est PAS ASSEZ !
Si RIEN n’est fait, vous n’aurez plus d’eau potable de qualité à votre robinet, voire plus d’eau du tout comme les usagers martiniquais !
Il faut agir MAINTENANT.
Car la problématique de l’eau demande des investissements.
Elle est complexe.
Elle mérite une vision globale.
Nous demandons au gouvernement un plan stratégique sur l’eau potable.
Pour que nous que l’eau ne vienne pas à manquer au robinet.
Pour que l’eau du robinet ne soit pas contaminée.
Pour que l’eau, notre bien commun, soit préservée.
Pour que cessent les gaspillages, et les mauvais usages de l’eau.
Nous demandons spécifiquement au gouvernement d’Elisabeth Borne :
1/ l’établissement d’une stratégie nationale de l’eau sur 10, 20 et 50 ans ;
2/ l’interdiction des grandes bassines d’eau agricoles qui laissent s’évaporer d’importantes quantités d’eau ;
3/ la régulation renforcée des prélèvements d’eau par les distributeurs d’eau en bouteille ;
4/ des investissements importants dans les canalisations et le système de distribution de l’eau ;
5/ la diminution de la consommation des médicaments inutiles et dangereux dont les résidus polluent nos rivières et cours d’eau ;
6/ La poursuite et l’accélération des efforts en matière d’agriculture : stop aux élevages intensifs qui polluent les rivières, stop aux cultures de maïs ultra-consommatrices en eau, etc.
7/ la mise en place de systèmes d’épuration d’eau naturels partout où cela est possible pour limiter au maximum l’usage de traitements chimiques dans le circuit de distribution de l’eau.
Soutenez cette initiative et signez la pétition !