Cela s’est passé en 2022 … il y a un peu moins d’un an !
Comme chaque année, l’ONG britannique Christian Aid dresse la liste des dix catastrophes climatiques les plus coûteuses de l’année 2022. Les États-Unis, frappés en ce moment par une impression tempête hivernale, payent le plus lourd tribut. L’ouragan Ian qui a frappé le pays en octobre dernier, l’un des plus meurtriers, a coûté 100 milliards de dollars. Outre les impacts économiques, Christian Aid dresse aussi une liste des catastrophes les plus coûteuses pour les populations dans les pays pauvres, ceux qui sont le moins responsables du changement climatique.
En 2022, aucun coin du globe n’a été épargné par les impacts du changement climatique. Comme chaque année, l’ONG britannique Christian Aid a établi le classement des dix catastrophes climatiques les plus coûteuses de ces douze derniers mois. Chacune d’entre elles a dépassé les trois milliards de dollars de dégâts, ce chiffre ne prend en compte que les pertes assurées, le coût du changement climatique étant en réalité bien plus élevé.
Top 10 des événements climatiques les plus coûteux en 2022 :
- Ouragan Ian (Cuba, États-Unis) : + 100 milliards de dollars
- Sécheresse Europe : + 20 milliards de dollars
- Inondations Chine : + 12,3 milliards de dollars
- Sécheresse Chine : +8,4 milliards de dollars
- Inondations Est de l’Australie : + 7,5 milliards de dollars
- Inondations Pakistan : +5,6 milliards de dollars
- Tempête Eunice (Belgique, Allemagne, Irlande, Pays-Bas, Pologne et Royaume-Uni) : + 4,3 milliards de dollars
- Sécheresse Brésil : + 4 milliards de dollars
- Inondations Afrique du Sud : + 3 milliards de dollars
- Ouragan Fiona (Caraïbes, Canada) : + 3 milliards de dollars
L’ouragan Ian qui a frappé les États-Unis et Cuba en septembre dernier arrive en première place avec plus de 100 milliards de dollars de dégâts, faisant également 130 morts et déplaçant 40 000 personnes. Vient ensuite la sécheresse qui a ravagé l’Europe pour un coût de 20 milliards de dollars. En Chine, les inondations de cet été et la sécheresse ont aussi dépassé les 20 milliards de dollars. Les inondations au Pakistan, qui ont particulièrement marqué les esprits avec plus de 1 700 morts et 7 millions de déplacés, ont quant à elles causé 30 milliards de dollars de dommages économiques. Mais en raison de la difficulté d’obtenir une assurance, seulement 5,6 milliards ont été couverts.
36 millions de personnes affectées par la sécheresse en Afrique de l’Est
Si le rapport se concentre sur les coûts financiers, qui sont généralement plus élevés dans les pays riches parce qu’ils ont des valeurs foncières plus élevées et peuvent se permettre une assurance, certains des événements météorologiques extrêmes les plus dévastateurs en 2022 ont notamment frappé les pays les plus pauvres, ceux qui ont le moins contribué à la crise climatique et ont le moins de capacités à y faire face. C’est pourquoi, une deuxième liste est publiée, afin de répertorier dix autres catastrophes climatiques tout aussi préjudiciable pour les communautés.
Une sécheresse dévastatrice a ainsi touché plus de 36 millions de personnes en Afrique de l’Est, poussant beaucoup d’entre elles au bord de la famine. À l’ouest du continent, des inondations meurtrières en octobre ont fait 1,3 million de déplacés et tué plus de 600 personnes au Nigeria, Cameroun, Mali et Niger. Et au Bangladesh, c’est également un million de personnes qui ont dû être évacuées lors du passage du cyclone Sitrang fin octobre. Le Bangladesh, qui compte 170 millions d’habitants, est classé parmi les plus touchés par les phénomènes météorologiques extrêmes depuis le début du siècle, selon les Nations unies.
Les yeux tournés vers le fonds dédié aux pertes et dommages
« Avoir dix catastrophes climatiques distinctes au cours de la dernière année qui coûtent chacune plus de 3 milliards de dollars révèle le coût financier de l’inaction face à la crise climatique. Mais derrière ces dollars, il y a aussi des millions d’histoires qui racontent les pertes et les souffrances humaines. Sans réduction majeure de nos émissions de gaz à effet de serre, ce bilan humain et financier ne fera qu’augmenter », prévient Patrick Watt, le PDG de Christian Aid.
Il souligne l’importance du fonds dédié aux pertes et dommages acté lors de la COP27 de Charm el-Cheikh. Celui-ci devrait bénéficier à tous les pays en développement mais être orienté d’abord vers les pays les plus vulnérables. Ses modalités de mise en place devront être élaborées par un comité spécial pour adoption à la prochaine COP28. Il sera chargé d’identifier les sources de financement, de façon « large », dans le but que le plus grand nombre de pays puisse y contribuer.
Un article de Novethic, par Concepcion Alvarez, le 27/12/2022.
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