Ceux qui ont voté une deuxième fois pour Emmanuel Macron en pensant faire barrage à l’extrême droite aux dernières élections en sont pour leurs frais
Il y a maintenant au pouvoir un gouvernement qui applique point par point la feuille de route du Rassemblement National. Il est appuyé par une droite qui copie verbatim le programme de Marine Le Pen. Chacun découvre un peu chaque jour ces réalités d’un second mandat qui n’en est qu’à ses débuts. Car sur la route d’un capitalisme typiquement français (qui n’aurait jamais été fasciste dit-on), ce pouvoir est devenu de plus en plus violent, abject, même si on est maintenant persuadé que Macron peut l’être encore plus. Tout un pays est devenu son punching ball, jusqu’à la nausée. Nous devrions le remercier ?
Son bellicisme tout azimut, s’applique à l’international comme dans la guerre sociale qu’il mène à l’intérieur. La police étant complètement militarisée on assiste à une mise en scène de son action distillée sur les chaînes des milliardaires. D’un autre côté, tout est scénarisé, à la manière d’une série télé, le design de la communication politique, pensé par des cabinets de stratégie esthétise les moindres formes de la communication gouvernementale : aucune parole ne déroge à l’impeccable mise en scène de très rigoureuses grilles d’éléments de langage. Cette esthétisation du politique accompagne l’esthétisation d’une guerre sociale, menée contre les plus démunis. Là s’exhibent les dernières armes, les lance-grenades, une orgie de munitions, les masques à gaz, les véhicules blindés, les préfets portant casquettes d’officiers allemands, les flonflons et les drones militaires.
L’esthétisation de la guerre combinée à celle du politique rappelle d’autres époques. Selon Walter Benjamin, l’esthétisation de la guerre est la marque du fascisme historique, c’est ainsi qu’il critique le programme futuriste :
« L’État totalitaire aboutit nécessairement à une esthétisation de la vie politique. Tous les efforts d’esthétisation politique culminent en un point. Ce point, c’est la guerre moderne.[…] Dans le manifeste de Marinetti sur la guerre italo-éthiopienne, il est dit : Depuis vingt-sept ans, nous autres futuristes nous nous élevons contre l’affirmation que la guerre n’est pas esthétique… Aussi sommes-nous amenés à constater… La guerre est belle, parce que grâce aux masques à gaz, aux terrifiants mégaphones, aux lance-flammes et aux petits tanks, elle fonde la suprématie de L’homme sur la machine subjuguée. La guerre est belle, parce qu’elle inaugure la métallisation rêvée du corps humain. La guerre est belle, parce qu’elle enrichit un pré fleuri des flamboyantes orchidées des mitrailleuses. La guerre est belle, parce qu’elle unit les coups de fusils, les canonnades, les pauses du feu, les parfums et les odeurs de la décomposition dans une symphonie. La guerre est belle, parce qu’elle crée de nouvelles architectures telle celle des grands tanks, des escadres géométriques d’avions, des spirales de fumée s’élevant des villages en flammes, et beaucoup d’autres choses encore… Poètes et artistes du Futurisme… souvenez-vous de ces principes d’une esthétique de la guerre, afin que votre lutte pour une poésie et une plastique nouvelle… en soit éclairée !
La guerre est belle, mais la guerre handicape, la guerre tue, et fait souffrir des familles sur des générations. C’est ce qu’ont appris les blessés et les mutilés des Gilets Jaunes, de Sainte-Soline et du conflit sur les retraites. Du point de vue de la guerre sociale en cours, c’est forcément un mélange de tragique et de grotesque auquel nous assistons, puisque comme le précisait Marx, quand l’histoire se répète « La première fois c’est comme une tragédie, la seconde fois comme une farce. » Si bien qu’on ne sait plus s’il faut en rire ou en pleurer.
Quand il se déclare à droite de Marine Le Pen et de Giorgia Meloni (issue du MSI, parti néofasciste italien), le très border line Gerald Darmanin, dit tout haut ce que le monarque pense tout bas, assuré de sa bénédiction. Ce dernier prend effectivement soin de ne jamais recadrer l’énervé de Tourcoing. Avec Darmanin, l’appareil d’État profite de la moindre manifestation pour transformer chaque déploiement policier en parade militaire. Il ne manque plus que la musique de l’Infanterie. Dans le même sens, et dans un esprit de Ligues secrètes de la troisième République, une partie inquiétante des nouveaux corps de maintien de l’ordre s’assimilent à des milices qui agissent sous commandement occulte et souvent en dehors de l’État de droit .
. L’affaire Benalla était une première tentative en ce sens. C’est le retour des cellules barbouzardes du gaullisme. (affaire du Rainbow Warrior, affaire Bastelica-Fesch, etc.)
Et là c’est la course en avant pour complaire au prince. On lui prépare chaque semaine un nouveau jouet pour satisfaire ses caprices. Il y a les mises en scène de la Brav-M dans l’espace public, qui visent à susciter la peur par l’exhibition spectaculaire d’actes de violence gratuits. Systématiquement masqués et tout vêtus de noir, ces cavaliers de l’apocalypse sèment la terreur sur les boulevards. Ceci afin de « terroriser les terroristes » aurait disait Pasqua. Mais aux terroristes, il faut maintenant ajouter les « éco-terroristes », le nouveau gadget de Gerald Darmanin. À Sainte-Soline ce furent 200 blessés chez les manifestants poursuivis par des quads, deux partirent en urgence absolue. Afin de visibiliser les violences policières, le ministre de l’Intérieur avait lui-même annoncé dans les médias des « images très dures », des images de guerres. Il était évident que le sinistre de la police avait organisé tout ça par avance pour obtenir cette guerre d’images et ces images de guerre. Gerald Darmanin, grand va-t’en guerre est le grand ordonnateur des opérations spéciales intérieures. Dans cette guerre sociale, son métier c’est l’esthétisation des violences policières.
Quant à la CRS 8, garde prétorienne à la botte de l’excité de la place Beauvau, cette unité spécialisée du maintien de l’ordre en « milieu dégradé », est chargée d’intervenir dans des délais très rapides sur tout le territoire. Elle se prend pour la RAID et quand elle n’a pas son content de violence, que ça ne saigne pas assez, elle s’en plaint amèrement à ses supérieurs Ils on été très « mécontents » de ne pas avoir été envoyés « sur les événements très violents de la Guadeloupe et de la Martinique » lors du Covid, à la place de leurs rivaux de la BAC 75. C’est pour consoler ces malheureux qu’on les a alors envoyés à Mayotte, dans le cadre de l’opération coloniale « Wuambushu », les spadassins ont immédiatement fait usage de leurs armes automatiques, commandés par le centurion Jean-Louis Sanchet, un ancien baroudeur des commandos de Marine. La C8, c’est l’élite des violences policières, on annonce la création de trois escouades similaires de cette milice à Nantes, Marseille et Montauban pour 2024. Faut-il s’attendre à des parachutages des ces commandos dans les prochaines manifestations ?
Darmanin, a franchi le mur du son quand il a déclaré que son unité chérie pourrait être « déployée en quinze minutes dans un rayon de 300 kilomètres en cas de troubles [4]
[4] Maintien de l’ordre : une unité spéciale de CRS…
». On ne rit pas dans les rangs. Cela fait du 1200 km heures, soit la vitesse d’un avion de ligne. Quand on sait le prix du kérosène, cela coûte évidemment très cher au contribuable, on saura que cela coûte encore plus cher du fait qu’ils ne sont envoyés que sur des missions éclair, un peu comme un homme d’affaire enchaîne les vols internationaux pour signer de juteux contrats à toute vitesse. En général, le jet lag s’ensuit et c’est la catastrophe commerciale annoncée. Les entreprises évitent. C’est pourquoi un gradé se plaint : « pour chaque mission, elle ne reste que quelques jours sur le terrain, trois à quatre jours, arrive souvent trop tard ou repart trop tôt. Le ministre instrumentalise cette compagnie à des fins politiques. C’est dangereux et cela fait encourir davantage de risque qu’un drame se produise ». Mais ce n’est pas grave, l’essentiel c’est de produire le spectacle d’une violence gratuite pour insinuer la terreur collective, sous Mussolini ces escouades d’action s’appelaient des squadristes.
L’exhibition systématique de tout cet arsenal militaire, doublée de l’esthétisation politique de la violence de l’appareil répressif évoque dès lors les parades sous Mussolini. Cette mise en spectacle se double d’une reprise du vocabulaire de l’extrême droite au sommet de l’État. Gerald Darmanin parle d’ « ensauvagement » dès 2020, Valérie Pécresse dénonce le « Grand remplacement » en février 2022, et Emmanuel Macron dénonce la « décivilisation » en mai 2023. Ceci installe le vocabulaire du fascisme dans les consciences et bien vite, ce sont les hommes de main du fascisme qui occupent l’espace public. Si bien qu’on se demande qui décivilise qui dans cette affaire.
Les masques de tête de mort Totenkopf qu’on a vu porter dans des cortèges à croix celtique qui singent les SA des années trente ne font que reprendre ceux qu’on a vu porter par certains policiers dans les opérations de maintien de l’ordre plus anciennes. Ce prestige de l’uniforme impressionne les personnalités les plus fragiles qui se revêtent d’un apparat militaire similaire pour venir défiler depuis les lointaines provinces à Paris. Ce cortège de supplétifs de la violence légitime, nervis aux chômage, proposent leurs services pour aider la maréchaussée dans sa lourde tâche. Quand les violences arbitraires des forces de l’ordre, commanditées au plus haut niveau de l’État, ne sont jamais sanctionnées, cela encourage forcément le passage à l’action.
À cause de toute cette farandole, l’appareil d’État français s’est non seulement vu déclassé au niveau des audits financiers internationaux, mais il s’est aussi exposé à de multiples rappels à l’ordre des organisations internationales des droits de l’Homme. Pour y répliquer, Gérald Darmanin a simplement envisagé de dissoudre les droits de l’Homme et la ligue qui les défend. Les attaques contre la LDH, fondée pendant l’affaire Dreyfus, ont envoyé le signal très fort d’un retour d’époque. Grands lecteurs de La France Juive, le best seller du printemps 1886, les fanatiques sortent du terrier. Dans cette ambiance guerrière, la France est en danger et les réservistes de la violence légitime d’État se mobilisent afin de trouver un débouché à leurs problèmes de violence.
Pour rappel, nombre de ces réservistes de la fascisation font ou ont fait partie des forces de police ou de l’armée. Ce n’est pas étonnant quand on sait que ces militaires ne cachent plus leur vote, signant en mai 2021 une pétition dans Valeurs Actuelles par exemple (70 000 signatures). Les réserves opérationnelles de la fascisation ont organisé plus de 14 projets d’attentats déjoués depuis 2017 (voir Le Canard Enchaîné, 31 mai 2023, p. 3). L’antisémisme, que les anciens de la SS française maquillaient en « anti-communisme » ou en « combat européen » ne prend plus le peine de se cacher. Le 19 décembre 2018, quatre suspects ont été arrêtés pour un attentat qui visait entre autre le Crif, Jean-Luc Mélenchon et le rappeur Médine. De même, le 3 avril 2023, un fil de discussion de 7300 abonnés multipliait les menaces de mort appelant à des ratonnades contre des musulmans, des Juifs et des personnes LGBT. Sans compter les agressions régulières contre les syndicalistes, les militants des partis ou les étudiants. L’extrême droite décomplexée fait aussi le tour des universités parisiennes pour distribuer un tract qui appelle à « tenir en échec par tous les moyens possibles, les excités marxistes » (forcément « islamo-gauchistes », « woke », ou « féministes » ). C’est à ceux-ci que sont adressées ces menaces quand ils ne veulent pas marcher au pas de l’oie.
On a longtemps cru que Macron était « illibéral », « démocrate-autoritaire », ou « presque fasciste ». Depuis la réforme des retraites on sait que c’est simplement un tyran. Un tyran, depuis l’antiquité, c’est d’une part « celui qui, dans la cité, exerce son autorité selon ses propres vues » ,mais surtout celui qui exerce cette autorité de manière illégitime et par usurpation.
Il y a d’abord eu une arnaque électorale pour arriver au pouvoir, largement organisée deux campagnes durant pour obtenir un vote par défaut. Ce fut une première illégitimité qui consacra la tyrannie du tyran. Mais après ce tour de passe-passe il y eut deux mouvements sociaux massifs. Celui des Gilets Jaunes qui a permis à l’appareil d’État d’exhiber une violence policière inouïe pour faire accepter par les populations la possibilité d’une sortie de l’État de droit, et ensuite le mouvement contre le projet de réforme des retraites, où ce même pouvoir mit cette fois en spectacle au niveau des institutions, des pratiques déloyales et vicieuses (usage d’un cavalier législatif, incapacité chronique à se confronter au vote, usage de l’article 40). Histoire de dire que le pouvoir était totalement privatisé, entièrement à sa botte. Ceci a largement décrédibilisé l’institution républicaine, qui comme chacun sait est censée être « publique » (la Res publica) et non une affaire privée.
Pour preuve de l’illégitimité actuelle de cette « République », c’est qu’à chaque casserolade les tyranneaux qui servent leur idole proclament frénétiquement la légalité de ce qu’ils font. Il ne leur viendrait jamais à l’esprit de dire quoi que ce soit de la légalité de leurs actions s’ils se savaient simplement légitimes. Le Tyrannie, fondée sur le caprice d’un seul devient dès lors la mise en scène publique d’une usurpation permanente et universelle. C’est cela le sens de leur « République » : une tyrannie publiquement proclamée, autant dire un fascisme « républicain ». Dans le cadre de cette tyrannie, il ne faut surtout pas affirmer publiquement que LRM-Renaissance et LR pourraient faire une politique d’extrême droite. Car il est obligatoire de croire qu’ils seront pour toujours « républicains ». Peu importe qu’ils reprennent verbatim le programme du RN, qu’ils fassent une politique ouvertement fasciste à la Giorgia Meloni au mépris de tout droit humain, quand ils dérobent aux exilés l’Aide médicale de l’État par exemple. Quoi qu’il se passe ils se prévalent de l’étiquette de « Républicains ». Puisque « Républicains », c’est le nom de leur parti, comme d’autres s’appellent « nationaux » ou « nationaux-socialistes » pour être plus précis.
Comme quoi, « National-nationaliste », « National-socialiste », « National-Républicain », « Libéral-Nazi », « Pop-Fasciste » ne sont que des étiquettes, car finalement les actes de répression les plus féroces de la bourgeoisie ne sont pas l’apanage des seuls fascistes historiques. Tant de massacres sont « républicains » : Massacres de la Commune : 20 000 morts ; Massacres de Sétif et Guelma : 45 000 morts ; Guerre d’Algérie : entre 250 000 morts et un million de morts selon certaines estimations ; Massacres de Madagascar : entre 100 000 et 700 000 morts, Guerre du Cameroun : 10 000 morts, etc. Finalement la tyrannie de l’argent se moque des étiquettes quand il s’agit d’exterminer les gueux pour que les investisseurs puissent se remplir les poches.
On appelait dans l’ancien temps un enfant illégitime du nom de « bâtard », et sans vouloir les insulter, ces « républicains » sont donc bien les bâtards illégitimes d’une république qu’ils proclament pour la privatiser et en dénier le caractère public. La récente mise en examen pour prise illégale d’intérêt d’Alexis Kohler, technicien hors pair de l’appareil d’État et principal conseiller du tyran pour la réforme des retraites (c’est lui qui a conseillé l’article 49 :3, article 40 etc.) prouve que la frontière public/privée n’existe pas pour eux. Que leurs méthodes soient tyranniques du point de vue de la pratique politique et fascistes du point de vue de la mise en scène militariste de l’appareil d’État ne change rien au problème.
Il y a fort à parier que nous ne sommes pas là dans un moment tyrannique de la démocratie, c’est un devenir plus général, un devenir-tyrannique pleinement assumé d’empires capitalistes et mafieux (Russie, Chine, Europe, États-Unis, Turquie, Inde etc.). Il n’y a qu’à se promener dans le quartier Schumann à Bruxelles pour comprendre où se trouve l’argent de l’inflation. D’immenses files de voitures de luxe sont garées aux pied des appartements de hauts fonctionnaires chargés de faire interface entre les grandes entreprises mondiales et la législation européenne afin de complaire aux actionnaires. Notre tyran national n’est qu’un petit fonctionnaire de cet empire qui se voudrait colossal mais l’Europe n’est qu’un tigre de papier. Sa seule vertu c’est de ruiner les populations au profit des plus riches. Nous voilà revenu aux guerres perpétuelles de Louis XIV qui ont ruiné les paysans durant tout un règne. Rappelez-vous La Bruyère :
« Il manque à quelques-uns jusqu’aux aliments ; ils redoutent l’hiver ; ils appréhendent de vivre. [..] De simples bourgeois, seulement à cause qu’ils étaient riches, ont eu l’audace d’avaler en un seul morceau la nourriture de cent familles.[..] Il y a une espèce de honte d’être heureux à la vue de certaines misères. L’on voit certains animaux farouches, des mâles, et des femelles, répandus par la campagne, noirs, livides, et tout brûlés du soleil, attachés à la terre qu’ils fouillent et qu’ils remuent avec une opiniâtreté invincible ; ils ont comme une voix articulée, et, quand ils se lèvent sur leurs pieds, ils montrent une face humaine ; et en effet ils sont des hommes. Ils se retirent la nuit dans des tanières, où ils vivent de pain noir, d’eau et de racines : ils épargnent aux autres hommes la peine de semer, de labourer et de recueillir pour vivre… »
Ce que recouvre la fascisation ambiante et la militarisation de tout aspect de la vie publique, c’est donc ces rêves périmés de Monarchie que Macron remet en scène. Cette dérive personnelle s’associe à la radicalisation d’un capitalisme de guerre. Du point de vue psychique c’est donc de deux choses l’une :
1- Soit Macron est un pervers c’est à dire un manipulateur qui du point de vue de sa démesure narcissique n’a pour seule vérité que son opinion tyrannique. Dès lors il instrumentalise le mensonge et la violence policière au service d’une jouissance omnipotente et narcissique de ses actes. Dans ce cas il manipule les populations en ayant conscience de leur nuire.
2- Soit il n’a pas (ou plus) conscience de ses actes et c’est un délirant qui réécrit un monde complètement illusoire auquel évidemment le plus grand nombre ne parvient plus à adhérer malgré ses manœuvres, et c’est un paranoïaque.
La différence clinique entre un pervers et un paranoïaque, c’est que le paranoïaque croit réellement à son délire de grandeur, mais qu’en plus, son hypertrophie du moi fondée sur une généalogie délirante (un jour Napoléon, l’autre Clemenceau, le troisième Jupiter) lui fait réécrire constamment l’histoire. Ce qui donne aux populations le tournis. Car le paranoïaque n’a de cesse que l’autre adhère à son délire et s’y noie avec lui. Sans quoi il faut anéantir quiconque le contredit.
Quand Macron affirme « On n’arrivera pas à faire croire à des millions de Français qui ont voté pour Marine le Pen que ce sont des fascistes », on pourrait croire qu’il ouvre simplement le parapluie, mais c’est en fait une manière de brouiller à nouveau les cartes. C’est une façon de dire « On n’arrivera pas à faire croire à des millions de Français qui ont voté pour moi que je suis un fasciste ». Macron : est-il un fasciste ou tyran ? Il n’y a pas de fascistes et de tyrans, il n’y a que des devenirs-fascistes et des devenirs-tyranniques.
lundi.am