La fin du convoi de l’eau qui a débuté le 18 et arrivera à Paris le 27 août
Six experts des Nations Unies publient une lettre au gouvernement français
Par « coordination EAU ile-de-france »
Les 6 rapporteurs de l’ONU ont voulu se pencher sur: » les projets de stockage d’eau qui se développent en France depuis les années 90 (« méga- bassines »), l’usage excessif de la force à l’encontre de leurs opposants lors de manifestations, ainsi que la criminalisation des organisations de défense des droits humains et de l’environnement. »
Les six rapporteurs spéciaux des Nations Unies écrivent notamment :
· « nous sommes profondément préoccupés par la poursuite du développement des projets de méga-bassines en France » ;
· « nous soutenons que les financements liés à l’eau en agriculture doivent être massivement réorientés vers le soutien et le développement de pratiques permettant de retenir l’eau dans les sols, la protection de l’eau et l’économie des ressources en eau. » ;
· « Nous sommes profondément préoccupés par la criminalisation des individus qui manifestent contre les méga-bassines, mais aussi des organisations de défense des droits humains qui dénoncent les projets, ainsi que les dérives de la stratégie du maintien de l’ordre. » ;
· « Nous exprimons également de sérieuses préoccupations quant aux manquements aux obligations de protéger des manifestants et les journalistes pendant les rassemblements. ».
Suite à cette lettre, la Confédération Paysanne et le CETIM réitèrent leur appel au gouvernement français à s’engager pleinement dans la réouverture d’un dialogue inclusif et transparent sur l’usage de l’eau en agriculture et à cesser la criminalisation des mouvements sociaux. Pour se faire, un moratoire sur les projets de construction de méga-bassines est indispensable.
La lettre complète est ici :
https://spcommreports.ohchr.org/TMResultsBase/DownLoadPublicCommunicationFile?gId=28077
https://www.eausecours62.org/
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Pour en savoir plus :
https://lessoulevementsdelaterre.org/
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Dernières nouvelles
Campement surprise du convoi de l’eau devant l’agence de l’eau en vue du moratoire sur les bassines – occupy la source !
Nous appelons à être rejoint dès ce soir par les soutiens locaux sur ce campement établi sur l’avenue Bouffon juste devant l’agence.
Grand rassemblement ce vendredi à 12h sur les bords de la Loire au niveau du Pont Royal pour les rejoindre en manif à vélo.
Ce jeudi 24 août à 17h, le Convoi de l’eau a décidé de dévier de son parcours pour aller rencontrer les salarié.es de l’agence de l’eau Loire Bretagne, située dans le quartier de la Source à Orléans, avant le rassemblement de demain. Nous avons alors décidé d’installer un grand campement surprise devant l’agence avec tentes, tracteurs, cantines, et vélos pour marquer notre détermination à obtenir ici un moratoire immédiat sur les méga-bassines alors que de nouveaux chantiers menacent de démarrer dans les Deux-Sèvres.
Nous avons parcouru des centaines de kilomètres depuis Sainte-Soline à 800 cyclistes et 20 tracteurs pour arriver jusque là. Partout sur son passage, le convoi a été accueilli et applaudi par des habitant.es, des élu.es des Deux-Sèvres, de la Vienne, de l’Indre-et-Loire, du Loire-et-Cher et du Cher, plus qu’inquièt.es pour la préservation des ressources en eau de leurs territoires. Depuis plusieurs jours, des contacts ont été pris en vue d’un rendez-vous avec la nouvelle préfète et le conseil d’administration de l’agence de l’eau. M.Thierry Burlot, président du comité de bassin Loire-Bretagne, a accepté de nous y recevoir demain à 11h. La préfète a d’ores et déjà rendu public dans la presse locale qu’elle serait prête à nous y accueillir demain à 15h.
Depuis septembre 2021, BNM, la Confédération Paysanne et les Soulèvements de la Terre exigent la même chose : un moratoire sur les projets de méga-bassines. Contre le modèle bassines, nous luttons pour des formes d’usage et de partage qui empêchent l’accaparement de ce commun vital qu’est l’eau.
Si nous campons aujourd’hui c’est pour plusieurs raisons :
– Ce gouvernement n’a aucune culture du dialogue. Nous refusons de nous livrer à une mascarade de négociation-concertation. De la Convention climat aux rendez-vous avec l’intersyndicale sur la réforme des retraites, nous avons soupé de ces simulacres de démocratie. Nous ne sommes pas venu-e-s pour être poliment écouté-es et éconduit-es, mais pour être entendu-es.
– La préfète Brocas, tout fraîchement affectée au département du Loiret (suite à la mise en examen de la précédente préfète Engstrom) accepte de nous recevoir. Mais « en même temps », le panneau de permis de construire est déposé à Priaires. Cela signifie un démarrage imminent d’un nouveau chantier de bassine. A Sainte Soline, les travaux de sécurisation sont annonciateurs de la plastification et de la pose de la bâche en vue du remplissage cet hiver. Nous le redisons ici : la suspension immédiate de l’ensemble des travaux de méga-bassines a minima à l’échelle du bassin Loire Bretagne est la condition sine qua non à l’ouverture d’un dialogue.
– Nous savons que nombre de celles et ceux qui travaillent au sein de l’agence de l’eau, qu’iels soient membres du Conseil d’administration ou simples salarié-es, partagent nos convictions. Nous voulons les rencontrer et tisser avec elles et eux des alliances dans la perspective d’une véritable reprise en main de l’eau par les habitant-e-s et les paysan-n-e-s des bassins versants.
Pour nous un « moratoire » est un véritable processus de dialogue, cela signifie aucun démarrage de nouvel ouvrage, ni sur la zone couverte par l’AELB, ni sur le territoire national, et le gel de tous les financements publics des projets, en particulier alloués par l’AELB.
– jusqu’à l’épuisement des recours administratifs engagés,
– jusqu’à l’établissement d’un nouveau diagnostic scientifique indépendant qui prenne en compte les effets du changement climatique, ainsi qu’une prise en compte des études HMUC
– la prise en compte des propositions constructives portées par les organisations paysannes et les associations environnementales pour un partage réel de l’eau et un appui à un modèle agricole qui la protège plutôt que de l’accaparer.
Maintenir la pression
C’est pour cela que nous avons établi un campement devant l’agence de l’eau. Nous l’annonçons d’ores et déjà : si nous ne sortons pas de ce rendez-vous avec l’annonce d’une suspension des travaux de bassines, nous prolongerons le campement et resterons sur place pour marquer notre détermination. Et quand nous lèverons le camp, ce sera avec la certitude de se retrouver de nouveau pour résister à l’avancée des travaux là où ils seront et de nouveaux rendez-vous massifs.
En mars dernier à Sainte-Soline, le gouvernement a démontré qu’il était prêt à tuer plutôt qu’à négocier. Aujourd’hui, c’est le dialogue de la dernière chance. Le gouvernement est face à une alternative simple : suspendre les travaux, ouvrir le dialogue et sortir de la crise, ou faire de nouveau le choix de l’autorité des armes.
No Bassaran !