Une parole libre est-elle possible ?
Le vendredi 16 juin 2023 une rencontre-débat s’est tenue à l’École Supérieure de Journalisme de Lille, sur le thème : « Face aux médias dominants, une presse indépendante est-elle possible ? » organisée par les Amis de Politis (Pour Politis) en partenariat avec ATTAC, les Amis du Monde diplomatique et la Ligue des Droits de l’Homme. S’y trouvaient Sébastien Fontenelle, chroniqueur à Politis qui, nous disait l’annonce, « consacre souvent ses chroniques à une critique acerbe et salutaire des médias », et Pauline Perrenot, membre d’ACRIMED (Action Critique Médias) et auteure d’un essai Les Médias contre la gauche paru aux éditions Agone (mars 2023).
Nous pensions trouver des réponses sur le rôle des médias pendant la crise covid. En effet, aucun média n’avait abordé de front l’existence d’un débat entre scientifiques. Le sociologue Laurent Mucchielli avait vu son blog sur Médiapart supprimé pour avoir dénoncé la « doxa du covid ». A part le Monde diplomatique dans un article paru en avril 2023, aucun média indépendant de « gauche » n’a traité réellement la question de la gestion de l’épidémie. Tous avaient enfourché le cheval de la lutte contre le « complotisme ».
Le 16 juin 2023, alors que nous espérions une analyse sur le positionnement des médias par rapport à la politique gouvernementale, nous avons été très surpris d’entendre uniquement des considérations sur la poussée des idées d’extrême-droite à la télévision.
Nous avons pris la parole pour rappeler certains faits complètement ignorés par la presse dite indépendante :
Des scientifiques reconnus ont été ostracisés pour avoir contredit le narratif officiel. Ainsi, le Professeur Christian Péronne a été sanctionné par sa hiérarchie et interdit de parole dans les médias. L’an passé, il a fini par avoir gain de cause devant le Conseil de l’Ordre qui a reconnu qu’il avait effectivement le devoir de s’exprimer sur la question, étant donné ses compétences et son expérience en matière d’épidémie.
La déclaration de Great Barrington a été passée sous silence, alors qu’elle avait été signée par des spécialistes reconnus mondialement.
Les personnels suspendus ont subi une stigmatisation terrible ; certains se sont suicidés, même si d’autres ont pu obtenir justice devant les tribunaux.
Les associations de victimes des vaccins, telles que Vérity France et Où est mon cycle ont été entendues par l’Office Parlementaire d’Évaluation des Choix Scientifiques et Techniques et par le Parlement Européen. Pourtant, ils n’ont jamais été invités dans les médias indépendants.
La représentante de Pfizer a avoué au Parlement européen que l’effet du vaccin sur la transmission du virus n’avait pas été testé.
Une association de mères, les Mamans Louves, a interpellé le Président de la République sur le sort réservé aux enfants dans la gestion de la crise. Elle aussi communique par le biais des réseaux sociaux.
Dans des pays voisins, la population a eu accès à davantage d’informations : les Britanniques ont appris par la BBC le contenu des messages Whatsapp envoyés par Matt Hencock, alors Ministre de la santé.
En Allemagne, le Ministre de la santé a reconnu publiquement l’existence d’effets secondaires et a annoncé des indemnisations. Des procès se sont ouverts à Hambourg. Arte a donné la parole aux victimes. Aujourd’hui, la chaîne Das Erste dénonce la façon dont Ursula Van der Leyen a signé les contrats avec Pfizer.
En France, seul le magazine Complément d’enquête a fini, un peu tard, par retracer le lourd passé judiciaire de ce laboratoire.
Nous avons conclu sur le silence des médias, tout en observant que les deux invités n’étaient absolument pas surpris par les faits que nous énoncions, alors que le public semblait estomaqué.
Les journalistes n’ont pas répondu à la question. Quand une personne de l’assistance a insisté pour avoir une réponse, Monsieur Sébastien Fontenelle a dit : « je ne veux parler du covid, sinon je vais me mettre en colère ». Sans commentaire. Quant à Pauline Perrenot, elle a fui notre regard jusqu’à la fin de la rencontre.
J’en viens à reposer la question : que se passe-t-il donc dans ce pays pour qu’une politique qui a bouleversé et bouleverse encore la vie de tous devienne, in fine, un sujet tabou ? Il suffit pourtant de suivre l’actualité pour se rendre compte que nos gouvernants ont toujours le sujet « épidémie » à la bouche et qu’ils voudront encore s’en servir pour nous écraser.
Nous supposons que les médias indépendants de gauche sont tellement obsédés par le RN et ses soutiens qu’ils ne s’essaient pas à aborder sereinement et de façon indépendante d’autres sujets pourtant très importants, tels que la numérisation de la société et le crédit social ; ils laissent également leurs confrères utiliser des termes indignes du pays des Droits de l’homme : covidosceptique, sphère complotiste par exemple. Par ailleurs, comme ils ont adhéré massivement à la politique vaccinale, il leur est difficile d’admettre leur erreur d’appréciation.
Nous voudrions rappeler que la Charte de Munich vous engage à informer correctement la population. Avant qu’il ne soit trop tard, il vous est encore possible de relancer le débat sur les sujets qui touchent aux libertés publiques ; ainsi, vous jouerez pleinement votre rôle de gardien de l’esprit démocratique.