Chronique de l’écologie bourgeoise
Avec la centralité donnée au réchauffement climatique au sein de la lutte environnementale, la critique du nucléaire est tombée en désuétude. De son côté, la classe capitaliste s’est engouffrée dans la brèche, parvenant à opérer un retournement spectaculaire : repeindre en vert une menace existentielle à l’origine même du mouvement écologiste dans les années 1960, aujourd’hui englué dans l’échec. L’engouement délirant d’Emmanuel Macron pour le nucléaire cache en réalité un agenda conservateur : replier l’écologie sur la controverse technologique pour ne pas avoir à changer la société.
« Vous voulez dire que les gens pourraient réussir à vivre dans ces mines pendant cent ans ? – Ce ne serait pas difficile, Mein Führer ! pardon, Monsieur le président. Les réacteurs nucléaires pourraient nous fournir de l’électricité indéfiniment ». Ainsi s’exprime le Docteur Folamour à la fin du film de Stanley Kubrick («Docteur Folamour, ou comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer la bombe »), alors qu’une guerre nucléaire entre les Etats-Unis et l’URSS déclenchée accidentellement rend la planète inhabitable. La proposition du docteur Folamour, un physicien nazi recruté par les Etats-Unis après la seconde guerre mondiale, apparaît évidemment absurde, témoignage d’une hubris pathologique. Mais le président de la première puissance capitaliste du monde semble néanmoins la considérer sérieusement.
Le mythe d’une énergie déterrestrée
Dans la satire glaçante de Stanley Kubrick, l’énergie nucléaire apparaît comme une solution à la destruction qu’elle a elle-même engendrée, comme si elle appelait une réaction en chaîne politique infinie. Mais également comme une ressource surnaturelle, disponible même après l’apocalypse. Une énergie « déterrestrée », débarrassée de toute limite : infrastructures, mains d’œuvre, jugement dernier. Comme l’écrit Ange Pottin dans un essai récent, « l’imaginaire [du nucléaire] est avant tout marqué par l’idée trompeuse et enivrante d’une indépendance vis-à-vis de tout ancrage terrestre » et d’une « disponibilité immédiate ». Tout le récit autour de la « souveraineté énergétique » et de la « croissance verte » dont se réclame la relance du nucléaire en France se fonde sur cette représentation frauduleuse. Si le nucléaire est aujourd’hui considéré comme une ressource écologique, c’est parce qu’il représente une abondance énergétique infinie, présentée comme dénuée d’empreinte matérielle.
À l’origine de cette mythologie, construite dans les années 1960-1970 lors du lancement du grand programme de développement du nucléaire civil, il y a l’idée qu’il est possible de développer une production énergétique dont les résidus radioactifs – qu’on refuse alors de nommer déchets – seraient valorisables à l’infini. On parle alors de « combustible en cycle fermé », comme si l’énergie pouvait s’engendrer elle-même à l’infini. Cette promesse toute théorique ne s’est jamais réalisée. Il faudrait pour cela réussir à opérationnaliser des réacteurs à neutrons rapides. C’était le but du réacteur Superphénix, dont la construction a été abandonnée en 1997 et plus récemment d’Astrid, dont le projet a été suspendu sine die en 2019 (malgré plusieurs centaines de millions investis). Dans les faits, seul 1% du combustible irradié est recyclé.
” L’imaginaire [du nucléaire] est avant tout marqué par l’idée trompeuse et enivrante d’une indépendance vis-à-vis de tout ancrage terrestre ” ; Ange Potin, Le nucléaire imaginé (2024)
Mais cette fausse promesse a structuré l’imaginaire qui entoure le nucléaire, tout entier fondé sur la déréalisation. Camouflage du combustible (uranium), dont les chaînes d’approvisionnement sont opaques. Voile pudique sur l’infrastructure technique, hautement sécurisée, dont le fonctionnement, la densité et la répartition sur le territoire sont mal connus par la population. Dissimulation des déchets nucléaires, qu’on expédie à l’usine de Tomsk en Russie pour certains (pour un réenrichissement d’à peine 10% environ de l’uranium de retraitement), que l’on attend de pouvoir enterrer à Bure pour d’autres, faute de pouvoir les recycler. Négation des pollutions nucléaires en cas d’accident, qui s’arrêtent obligeamment aux frontières (comme le nuage de Tchernobyl) ; la radioactivité n’est-elle pas elle-même complètement invisible, en un sens irréelle ? Refoulement du risque, qu’on oublie même quand il s’est concrétisé en catastrophes humaines et environnementales démentielles, comme à Fukushima en 2011, Tchernobyl en 1986 ou Maïak en 1957.
Sans parler des victimes anonymes des essais nucléaires. De 1966 à 1996, la France procède par exemple à des explosions en Polynésie. Contrairement aux dénégations officielles, ces manœuvres titanesques occasionnent des retombées toxiques sur l’ensemble des archipels et de leurs habitants : environ 110 000 personnes sont contaminées. Avec des pathologies graves : qui une leucémie, qui un cancer de l’os, qui une anomalie génétique de naissance. Quand les essais reprennent en 1995, de violentes émeutes éclatent. Mais ce pan peu glorieux – « controversé » – du récit national reste encore largement occulté. Et les martyrs de l’atome perçus comme quantité négligeable, oubliés loin de la métropole. Quant aux centaines de milliers de morts de Nagasaki et Hiroshima, victimes de la bombe H américaine en 1945, ils ont été éliminés de l’historiographie occidentale officielle.
Réalités du capitalisme fissile
Mais le nucléaire fait aussi l’objet d’une invisibilisation sociale, politique et historique. Qui sait par exemple que 80% de la maintenance des installations nucléaires est aujourd’hui sous-traitée et le travail intérimaire récurrent ? Qui voit les nomades précaires du nucléaire, cahotant de caravane en caravane, touchant des salaires misérables pour un labeur rendu de plus en plus difficile par la course au profit ? En général, leur mission consiste à prendre des doses de radioactivité lors des opérations de maintenance, au détriment de leur santé. Par exemple, une centaine de salariés ont été sérieusement contaminés dans l’enceinte du réacteur numéro 4 de la centrale de Tricastin, en 2008. Certains doivent effectuer des missions qui durent à peine 90 à 120 secondes, tellement la radioactivité à laquelle ils sont exposés est forte. Ils portent sur eux un dosimètre et quand le rayonnement reçu dépasse un certain seuil, ils sont condamnés au chômage forcé. Si l’exploitant organise une rotation rapide des travailleurs aux postes les plus exposés, par exemple pour les réparations inévitables, même de faibles doses de radioactivité peuvent déjà provoquer des lésions irréversibles.
Hélas, la structure de leur champ d’activité rend par ailleurs l’activité syndicale difficile. Sans compter la répression qui s’exerce à son égard au sein de la filière, notamment sur les enjeux de santé au travail. Toujours en première ligne – même durant la pandémie de COVID 19, bien qu’ils n’aient pas reçus les hommages rendus à d’autres – les forçats du nucléaire éprouvent une vie professionnelle placée sous le signe de l’insécurité physique permanente, de même qu’une vie familiale affectée par le nomadisme et l’incertitude du lendemain. Car qui sera envoyé « liquider » une centrale en zone radioactive, en cas d’accident ? Certainement cette « petite » main d’œuvre ouvrière, livrée à la probabilité d’une mort lente et douloureuse du cancer, comme le furent une bonne partie des liquidateurs de Tchernobyl.
Quel peut encore être le sens de ce sacrifice, après les privatisations des années 1990, puis la libéralisation du marché de l’énergie ? D’une mission de service public, leur travail des ouvriers du nucléaire devient un pur objet d’exploitation capitaliste. Les conditions de travail sont devenues si pénibles que le secteur subit une crise des vocations : 7000 postes de soudeurs sont par exemple en souffrance en décembre 2022, selon Pôle emploi. Or 10 000 à 15 000 emplois additionnels sont nécessaires chaque année jusqu’en 2030 pour exécuter les chantiers prévus par l’exécutif. Et il y a fort à parier que ce ne sont pas les éditocrates bourgeois qui défendent le nucléaire avec fatuité sur les plateaux TV qui iront les pourvoir au nom du « réarmement » énergétique – ni d’ailleurs liquider la moindre installation nucléaire en cas de problème.
Si elle invisibilise les conditions de travail de sa main-d’œuvre, la filière nucléaire dissimule aussi les assises politiques de ses chaînes d’approvisionnement, qui reposent pour partie sur les réseaux françafricains noués au siècle dernier, comme au Niger. L’autre partie repose sur une entente avec une autre puissance impérialiste, puisque près de la moitié de l’uranim naturel consommé par la France transite par la Russie, sous le contrôle de Rosatom, depuis deux pays sous son emprise : le Kazakhstan et l’Ouzbékistan. Qui sait d’ailleurs que la France a quasiment triplé ses importations d’uranium enrichi russe en plein conflit ukrainien, en 2022 ? En réalité, la disponibilité du combustible nécessaire au fonctionnement du capitalisme fissile repose sur les mêmes magouilles coloniales que celles menées par le capitalisme fossile.
Macron : le docteur Folamour du capital
Comment ne pas penser au docteur Folamour en observant les yeux exorbités du président de la République lorsqu’il annonce, le 10 février 2022 à Belfort, une surenchère délirante de nucléaire, à rebours de son déclin historique ? 14 nouveaux réacteurs EPR2, la prolongation des réacteurs existants au-delà de leur date de péremption et le déploiement de petits réacteurs « modulaires » fantasmagoriques sur tout le territoire. Espérons que son équipe de sécurité aura prévu une camisole de force pour contenir l’extase du président de la République pendant l’inauguration de l’EPR de Flamanville, actuellement annoncée pour cet été, soit 12 ans de retard sur le calendrier initial. Sous réserve que notre va-t-en-guerre présidentiel n’ait pas déclenché une guerre nucléaire avec la Russie d’ici-là : « L’Allemagne a une culture stratégique de grande prudence, de non-intervention, et elle se tient à distance du nucléaire […] Un modèle très différent de celui de la France, dotée de l’arme nucléaire [… ] » a-t-il en effet déclaré récemment, dans une logique d’escalade morbide. Le gouvernement vient d’ailleurs de décider l’utilisation de la centrale EDF de Civaux dans pour produire du tritium, un gaz destiné à la fabrication des armes nucléaires.
Pour opérationnaliser cette relance délirante, Emmanuel Macron a besoin de souplesse : c’est le sens de l’absorption de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), votée dans la douleur le 12 mars 2024, au détriment de la sûreté nucléaire en France, puisqu’elle signe la fin d’une expertise indépendante. C’est également le sens du rapatriement de l’énergie à Bercy aux dépens du ministère de la transition écologique lors du dernier remaniement. En outre, Emmanuel Macron n’a eu de cesse de jouer les représentants de commerce à l’international, instrumentalisant la diplomatie climatique pour obtenir un tampon vert de l’Union européenne et de la COP28 pour sa filière nucléaire, dans l’objectif notamment d’attirer des capitaux financiers vers une industrie économiquement exsangue, dont l’héritage se compose de vastes déchets radioactifs qu’on ne sait pas traiter et dont certains resteront dangereux pour des millénaires. Rappelons qu’il faudra bien démanteler un jour les 56 réacteurs « durables » en activité sur le territoire (en plus de ceux déjà arrêtés).
Cheval de Troie du techno-solutionnisme
Si la classe capitaliste française raffole tant du nucléaire, c’est d’abord parce qu’il y a des capitaux à préserver : ceux de la filière. C’est ensuite parce qu’elle considère l’énergie électrique comme un marché d’avenir, tant qu’on reste dans le paradigme de la croissance qui sécurise politiquement l’accumulation capitaliste. L’électrification de la société s’annonce en effet comme le grand projet industriel des capitalistes au 21e siècle (tout en laissant l’industrie fossile prospérer jusqu’au bout) et les énergies renouvelables jugées insuffisamment pilotables pour satisfaire les besoins anarchiques d’une économie de marché. Mais c’est surtout parce que le nucléaire, en tant qu’énergie relativement décarbonée et plus encore déterrestrée, permet de rendre le techno-solutionnisme et la « transition énergétique » hégémoniques dans l’agenda de la crise écologique, c’est-à-dire de résoudre par le statu quo les nouvelles contradictions du capitalisme.
On peut récapituler cette contradiction comme suit : le capitalisme a besoin d’accumuler toujours plus de marchandises et toujours plus vite afin de rentabiliser le capital, condition sine qua non de son existence (et du statut social de la classe capitaliste). L’effondrement progressif de la biosphère sous l’effet des activités humaines appelle au contraire à réduire drastiquement l’empreinte matérielle de l’humanité, donc à l’effondrement de l’empire de la marchandise (et des capitalistes). Or la fable techno-solutionniste permet d’éluder complètement cette contradiction, en stipulant que l’empreinte matérielle n’est qu’une affaire de bonne ou de mauvaise technique. Dans cette assertion, une autre invisibilisation a lieu : celle du mode de production.
L’effondrement progressif de la biosphère sous l’effet des activités humaines appelle au contraire à réduire drastiquement l’empreinte matérielle de l’humanité, donc à l’effondrement de l’empire de la marchandise (et des capitalistes).
Si le techno-solutionnisme est donc si prisé par les capitalistes fanatisés, c’est parce qu’en réduisant la crise écologique à un simple problème technique, il nous dissuade de problématiser sérieusement – pour les dépasser – les rapports sociaux de production en vigueur, donc notre rapport économique à la Terre. Alors que le ravage écologique est un problème social. Le nucléaire se trouve alors pourvu de la même aura que Marx critiquait quand il parlait du fétichisme de la marchandise, dont le rayonnement aveuglant escamote les conditions concrètes de production, c’est-à-dire son ancrage matériel. Le nucléaire est la religion du capitalisme français.
Pourquoi la lutte anti-nucléaire a échoué ?
Cette renaissance idéologique du nucléaire marque l’échec le plus spectaculaire des écologistes de métier. Il faut se souvenir que François Hollande, dans un contexte de développement économique des énergies renouvelables, avait fixé une trajectoire de baisse substantielle de la part du nucléaire dans le mix énergétique français, avec la fermeture de plusieurs réacteurs à la clé. Le retournement est donc total. Comment expliquer cette déconfiture ?
Sans conteste, la mémoire de Tchernobyl (1986) et Fukushima (2011) est moins vive. Évidemment, le lobby industriel dispose de moyens démesurés pour imposer sa volonté, surtout quand il se mêle au complexe militaire. Certes, quelques journalistes à la botte des industriels ont complètement pollué le débat public ; de même que les hordes de trolls numériques qui débarquent à la moindre alerte google sur leur mot-clé préféré (coucou). Mais les raisons de cette défaite sont également à rechercher dans le camp des antinucléaires.
D’abord, l’attention exclusive portée sur le climat a fait perdre de vue le caractère multiple du fait écologique, réduit à un simple enjeu de décarbonation. Dans cette focale déformante, en faisant des énergies renouvelables la réponse à tous les problèmes, les ONG ont elles-mêmes contribué activement à l’hégémonie du techno-solutionnisme sur le terrain politique. Elles se sont ainsi enfermées dans un débat d’experts complètement dépolitisant, pour lequel elles n’ont pas les armes suffisantes face aux lobbies industriels et leurs batteries d’ingénieurs enrégimentés, emmenés par un porte-parole d’ailleurs nettement plus efficace que tout ce qui se fait dans le métier associatif, Jean-Marc Jancovici.
Surtout, elles ont contribué à bouter hors de l’équation nucléaire la question morale et l’enjeu social. Leur incapacité à traiter la question énergétique du point de vue de la lutte des classes les a coupées des syndicats, pourtant investis dans le combat écologique et l’expérimentation autogestionnaire dès les années 1970, à l’instar de la CFDT et des lanceurs d’alerte de haut-niveau, comme l’illustre Bernard Laponche. Mais également d’une grande partie de la population : quand se sont-elles exprimées sur la libéralisation du marché de l’énergie, largement responsable de l’inflation qui frappe les classes populaires de plein fouet ? Quid également de la neutralité politique des ONG, indifférentes à l’arrivée au pouvoir des néolibéraux comme Emmanuel Macron ? Comment déplorer une relance frénétique du nucléaire quand on refuse de peser sur l’élection présidentielle ? Comme s’il fallait compter seulement sur la mémoire des catastrophes pour sanctuariser les rationalités de l’avenir, au gré d’un calcul tout à la fois morbide et paresseux.
L’attention exclusive portée sur le climat a fait perdre de vue le caractère multiple du fait écologique, réduit à un simple enjeu de décarbonation.
Enfin, même les ONG prétendument « radicales » se sont passablement assagies ces dernières années. Autrefois prescriptrice sur le sujet, Greenpeace n’a plus déstabilisé le fonctionnement de la filière nucléaire depuis bien longtemps. Moins consensuelle, la lutte antinucléaire apparaît moins rentable.
Une apocalypse peut en cacher une autre
Il fut un temps où la menace d’un hiver nucléaire figurait la grande peur de toutes les forces progressistes de la planète. Pour la simple raison que la prolifération nucléaire commencée au milieu du siècle dernier contenait l’anéantissement, possible à tout moment, de toute l’humanité. Or les antinucléaires pâtissent aujourd’hui d’avoir délaissé complètement la dimension militaire de l’énergie nucléaire, pourtant au cœur des luttes environnementales dans les années 1960-1970 – qui étaient à l’époque également des luttes pour la paix. Rappelons que le nucléaire civil n’a jamais été qu’un sous-produit du nucléaire militaire ; le capitalisme fissile est d’abord un capitalisme belliqueux. Mais à mesure que les ONG se sont embourgeoisées dans la démocratie libérale, elles ont délaissé la dimension anti-impérialiste de leur combat originel. Pourtant, le risque est toujours là. Et plus que jamais compte tenu du trouble géopolitique que l’effondrement progressif de la biosphère fait peser sur les systèmes de production et la diplomatie internationale. Mais par un jeu de dupes dont seule la fausse conscience capitaliste est capable, la classe dominante tente de troquer la possibilité d’un anéantissement atomique contre la perspective d’un effondrement climatique.
Bien sûr, le nucléaire a quelque chose d’envoûtant. J’en ai moi-même fait l’expérience quand j’ai pu visiter l’EPR de Flamanville en construction, à l’invitation d’EDF, il y a quelques années. Jamais je n’avais ressenti aussi profondément la force du génie industriel que devant cet entrelacs monumental de pièces usinées, destinées à maîtriser la réaction en chaîne de la matière. Mais il s’agissait d’une fascination anxieuse : la peur était bien là, tangible. La respiration change.
À la fin du film Oppenheimer (2023) de Christopher Nolan, le responsable du « Manhattan Project », qui mettra sur pied la bombe à hydrogène avant l’Allemagne nazie, tient une conversation soucieuse avec Einstein – dont la théorie de la relativité a permis l’essor du nucléaire. Ils parlent réaction en chaîne. Non pas de la réaction en chaîne atomique, mais de la réaction en chaîne politique : celle de la course aux équipements nucléaires qui serait déclenchée en cas du succès effectif de la bombe H. « Je crois que c’est fait », avoue Oppenheimer, suscitant l’épouvante d’Einstein. Car si la seconde guerre mondiale est gagnée, dans quel nouveau monde se déroulera la paix ? Aujourd’hui, une nouvelle étape de cette réaction en chaîne est franchie : celle où nous avons cessé de craindre le nucléaire.
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