Menacées par l’exploitation minière pour la transition énergétique ?
Le changement d’affectation des terres et la dégradation de l’environnement sont parmi les principales causes de la perte de la biodiversité dans le monde. Et l’exploitation minière cumule les deux.
Il y a quelques jours, des chercheurs de l’université de l’Essex (Royaume-Uni) révélaient les chiffres alarmants de la pollution générée dans nos océans par l’exploitation des combustibles fossiles. Des niveaux d’hydrocarbures jusqu’à plus de 10 000 % plus élevés dans un rayon de 500 mètres autour de plateformes pétrolières ou gazières qu’ailleurs. Et des concentrations en métaux lourds environ 455 % plus élevées. Le tout avec pour conséquence, une diminution à la fois du nombre et de la diversité des espèces présentes dans les environs.
Près de 8 % des vertébrés menacés par des mines
Aujourd’hui, une autre étude, menée par des chercheurs de l’université de Cambridge (Royaume-Uni) cette fois, et peut-être la plus complète à ce sujet jusqu’ici, vient enfoncer le clou. Plus de 4 500 espèces dans le monde — soit environ 8 % des vertébrés recensés par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) — seraient menacées. Pas seulement par les forages pétroliers et gaziers. Plus généralement, en fait, par l’exploitation minière.
D’ailleurs, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, les chercheurs estiment que le plus grand risque pour la biodiversité vient de l’extraction de matériaux essentiels à notre transition énergétique. Le lithium ou le cobalt, par exemple, que l’on trouve dans nos panneaux solaires, nos éoliennes et nos voitures électriques. Parce que ces matières premières, en particulier, se trouvent souvent dans des zones sensibles de la biodiversité mondiale. Et parce que, selon l’Agence internationale de l’énergie, en 2023, la demande de lithium a augmenté de 30 %. Celle de nickel, de cobalt, de graphite ou d’autres terres rares a grimpé de 8 à 15 %. Les énergies propres sont désormais le principal moteur d’une croissance de la demande mondiale.
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Les poissons particulièrement en danger
Les chercheurs soulignent que parmi les espèces de vertébrés étudiées, ce sont les poissons qui se trouvent être les plus menacés par nos activités minières. Viennent ensuite les reptiles, les amphibiens, les oiseaux et enfin, les mammifères. Avec un niveau de menace lié à la fois au lieu de vie et au mode de vie. Ainsi, les espèces qui affectionnent les habitats d’eau douce et les espèces à aire de répartition restreinte sont les plus en danger. Les chercheurs pointent aussi les tropiques comme un épicentre mondial du risque d’extinction d’espèces induit par l’extraction minière.
À noter aussi que la menace ne semble pas se limiter à l’emplacement des mines. La biodiversité est parfois touchée à des distances assez grandes. Parce qu’une forêt est détruite pour construire des voies d’accès — parfois jusqu’à 70 km du site minier dans la région de l’Amazonie — ou parce que les cours d’eau sont pollués par l’exploitation d’une mine. Pourtant, les chercheurs l’assurent, « il serait facile de réduire cette pollution de l’eau douce, par exemple, afin que nous puissions continuer à obtenir les matériaux dont nous avons besoin pour la transition vers une énergie propre, mais d’une manière qui ne cause pas autant de dommages à la biodiversité ».
Exploiter les mines de manière plus durable
Cette étude se concentre sur les vertébrés, mais les chercheurs estiment que d’autres espèces pourraient être menacées par l’exploitation minière. Y compris des espèces de plantes. « Il ne fait aucun doute que nous allons continuer à exploiter des mines », notent les chercheurs. « Mais sachant que la faune est plus sensible à l’exploitation minière dans certaines régions du monde que dans d’autres, notre rapport peut éclairer les choix quant aux endroits où il faut prioriser l’approvisionnement de nos minéraux pour causer le moins de dommages à la biodiversité. Les politiques futures devraient également se concentrer sur la création d’économies plus circulaires, en augmentant le recyclage et la réutilisation des matériaux, plutôt que de simplement extraire toujours davantage. »
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Commentaires
Vu le contenu de l’article qui affiche des certitudes sur la toxicité de la transition énergétique on se demande bien pourquoi la rédactrice a posé un point d’interrogation dans son titre !
Pas besoin de réaliser de grandes études pour mesurer ce que peut peser la transition énergétique dans la consommation de l’humanité – TOUS LES JOURS – au niveau mondial : chiffres réactualisés pour 2023 :
GAZ : ——————————– 11,07 milliards de m3 brûlés par jour, (1)
PETROLE : ———————— 15 millions de m3 produits chaque jour,(2)
CHARBON – LIGNITE – COKE : 23,38 millions de tonnes brûlées par jour. (3)
Chiffres établis d’après :
(1) https://yearbook.enerdata.net/natural-gas/gas-consumption-data.html
(2) https://www.connaissancedesenergies.org/2023-annee-de-tous-les-rec