Cette association est née il y a 35 ans
L’association l’Escapade, qui anime le centre culturel d’Hénin-Beaumont est menacée d’expulsion de ses locaux par la municipalité RN.
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Depuis dix ans, l’extrême droite à la tête de la municipalité d’Hénin-Beaumont mène la guerre au monde associatif.
Ne supportant aucune critique, aucune opposition, aucun contre-pouvoir, qu’il émane de l’opposition politique, d’associations, du monde syndical ou de la presse, l’extrême droite use de tous les moyens pour abattre toutes les structures qui pourraient constituer des foyers de résistance à coups de menaces, de chantage aux subventions, d’expulsion de leurs locaux, de dénigrement des militants et des bénévoles traités en ennemis.
Dès 2014, la Ligue des Droits de l’Homme a été la première victime de l’extrême droite, payant son engagement antiraciste inscrit dans ses statuts depuis l’Affaire Dreyfus en 1898 par l’expulsion de son local héninois.
Le Secours populaire a, lui aussi, payé son engagement en faveur de la solidarité et de l’aide aux exilés par l’expulsion de son local et c’est la CAHC qui a dû, pendant plusieurs années, suppléer le refus de la municipalité d’extrême droite de travailler avec une association de solidarité qui aide plus d’une centaine de familles héninoises.
Des dirigeants d’associations patriotiques – la FNACA, le Souvenir français, les ACPG – fidèles à un idéal de paix et hostiles au nationalisme ont été publiquement dénigrés ; des syndicalistes de la CGT comme de SUD, qui considèrent que le nationalisme et la xénophobie de l’extrême droite sont des poisons qui divisent les travailleurs ont été attaqués, nommément, jusque dans les colonnes du magazine municipal.
La municipalité RN s’en est même prise à l’ancien prêtre de la paroisse, coupable de citer les Évangiles et d’insister sur l’importance de l’accueil et de l’ouverture aux autres ; lui aussi a été accusé par l’extrême droite de « faire de la politique ».
Les attaques de l’extrême droite ont pour but de briser toute forme de résistance à la progression des idées nationalistes xénophobes qui empoisonnent notre société. Depuis dix ans, nombreux sont les bénévoles associatifs, découragés, à avoir abandonné le combat, remplacés, parfois, par des successeurs moins combatifs ou peu désireux de faire valoir leur indépendance face au RN.
L’Escapade d’Hénin-Beaumont est depuis quelques mois la cible de toutes les attaques de la municipalité d’extrême droite qui ne supporte pas que l’association culturelle qui gère depuis près de 35 ans l’ancienne MJC porte au quotidien une vision progressiste et émancipatrice de la culture, à travers une programmation exigeante, réfléchie et engagée, ouverte aux tendances actuelles de la création théâtrale.
Dans ce combat, l’Escapade ne peut plus compter sur son président historique qui a choisi la voie de la soumission aux desiderata de l’extrême droite et à son ingérence dans la programmation du lieu.
Face à la résistance du directeur contre lequel la municipalité RN a organisé une cabale, face à la résistance des artistes et des membres du bureau de l’Escapade, la municipalité donc décidé d’expulser l’Escapade des locaux municipaux qu’elle occupait depuis plus de trois décennies. La résistance s’organise contre ce coup de force.
L’Escapade ne doit pas mourir ! Une assemblée générale extraordinaire est convoquée le 17 décembre prochain et une pétition a été mise en ligne :
https://www.change.org/p/le-theatre-de-l-escapade-d-henin-beaumont-est-en-danger
J’appelle tous les citoyens, les élus du territoire, les militants de la culture à soutenir le combat du bureau de l’Escapade et des artistes pour empêcher l’expulsion de l’association par la municipalité RN et pour qu’une association culturelle historique du bassin minier ne disparaisse pas.
David NOËL
Ancien adjoint à la culture et ancien conseiller municipal d’Hénin-Beaumont, ex-administrateur de l’Escapade (2011-2014)
Docteur en histoire contemporaine et chargé d’enseignement vacataire à l’Université de Lille. Président de la LDH 62.