Commentaire après lecture du premier article
La première partie se termine par :
« Mais le fait est que les ressources énergétiques fossiles dont nous disposons sont limitées. Et le temps dont nous disposons l’est aussi. »
La deuxième partie en conclut que, bien que les ressources fossiles soient limitées, il faut réduire notre dépendance française en extrayant du lithium !!! Il faut donc signer la pétition.
En résumé, l’IA va demander beaucoup d’énergies, beaucoup d’eau, beaucoup de … et beaucoup d’extractions ; l’eau va se raréfier, les extractions vont bientôt se terminer (faute de matériaux) ; donc, il faut extraire du lithium en France !!! Bien entendu, ce sera une extraction propre – pas comme en RdC.
Où est passé le rapport entre décroissance et IA ?
On sent que l’ensemble de l’article est un plaidoyer pro-Jancovici pour le nucléaire ; comme par hasard, on a besoin du lithium dans la fusion nucléaire !!!
Et on fait aussi croire – sans vraiment le dire – que le nucléaire est une technologie verte !!! Il faut rappeler les exploits de l’EPR de Flamanville : il devait être mis en service en 2012 et ne devait coûter que 3 milliards d’euros. Il est loin, en 2025, d’être à son plein régime (le sera-t-il un jour ?) et coûte déjà, d’après la Cour des comptes, 24 milliards. Par ailleurs, les EPR2 ne sont que des projets : il va manquer de l’argent pour les financer et ils ne seront opérationnels – si tout se passe bien – qu’en 2040 !
Ce n’est pas avec ce genre de production que l’on va s’en sortir pour produire de l’électricité pour le numérique (IA, data-center …) tellement gourmand ! On est dans une impasse au niveau français.
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Notre monde a quelque chose d’un peu paradoxal.
Si on écoute les ingénieurs informatique, ils nous expliquent que les machines sont sur le point de prendre le pouvoir notamment grâce au déploiement de l’Intelligence Artificielle ou IA.
La rencontre entre les fabricants de robots et de logiciels intelligents, de type chatGPT pourrait bouleverser nos sociétés.
Grâce à l’IA, on est aujourd’hui capable de produire des :
- robots-soignants,
- robots-médecins ou robots-infirmières,
- robots garçon de café,
- robots femmes de ménage,
- robots partenaires de vie.
Tout cela en plus des fonctions IA qui existent déjà sur les tablettes comme la rédaction, la traduction, le conseil juridique, comptable ou même l’architecture !
Tous les métiers sont en passe d’être remplacés ou en tant cas seraient remplaçables.
Car cela supposerait tout de même un déploiement massif de machines dans le monde.
Or, lorsque l’on écoute, cette fois, les ingénieurs du climat, comme Jean Marc Jancovici, ils nous expliquent que le monde est déjà saturé de machines.
Pour lui, l’avenir de l’humanité passe par la décroissance subie ou voulue.
Il n’est pas seul à penser cela.
D’autres experts sont arrivés à la même conclusion même s’ils n’analysent pas toujours les mêmes données.
Par exemple, Arthur Keller s’intéresse aux risques systémiques et considère que les activités humaines d’aujourd’hui transforment la nature en déchets.
Aurore Stéphant, ingénieure également, constate que les réserves de métaux s’épuisent et que les quantités d’énergie et d’investissements nécessaires à l’extraction ne cessent d’augmenter.
L’activité minière, censée remplacer le pétrole pour faciliter les énergies renouvelables, n’a rien de durable.
Peut-on réellement imaginer une révolution de l’IA sans métaux ?
Jean-Marc Jancovici pronostique, quant à lui, la fin prochaine des énergies fossiles.
Une économie basée sur les énergies fossiles
D’après Carbone 4, société de conseil que dirige Jean-Marc Jancovici, les énergies fossiles représentaient plus de 80% de la consommation mondiale d’énergie en 2021.
Et si la consommation actuelle se maintient, les trois grandes ressources fossiles que sont le charbon, le pétrole et le gaz se trouveraient rapidement déplétées (en diminution). Les réserves seraient vides.
Si la consommation actuelle se maintient et qu’aucune nouvelle réserve d’énergie fossile n’est découverte, il resterait pour l’humanité :
- 139 ans de charbon ;
- 54 ans de pétrole ;
- 49 ans de gaz.
Le pic de pétrole conventionnel aurait été atteint dans les années 2000, celui du gaz devrait survenir avant les années 2030 et celui du charbon autour de 2050.
Cette raréfaction des énergies fossiles devrait entraîner un ralentissement des échanges puisque les pays producteurs finiront par privilégier leurs propres populations au détriment des exportations.
Ces chiffres ne sont pas absolus.
Les techniques d’extraction peuvent encore s’améliorer.
Mais le fait est que les ressources énergétiques fossiles dont nous disposons sont limitées.
Et le temps dont nous disposons l’est aussi.
https://view.mail1.leslignesbougent.org/?qs=3300da8e8acb1ef4
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Pour une France leader du lithium : Saisissons cette chance pour notre avenir énergétique
La demande mondiale pour le lithium explose et c’est un métal clé pour les technologies vertes.
La Chine domine ce marché stratégique, mais la France a une occasion unique car elle peut exploiter ses propres gisements de lithium.
Il est temps de réduire notre dépendance !
Conclusion de cette partie : il faut signer une pétition !!!!
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Une histoire de machines !
Dans ses allocutions, Jean-Marc Jancovici aime comparer la force des machines à la force humaine.
Il explique que la croissance économique est essentiellement liée à l’apparition des machines qui ont donné aux humains des capacités d’extraction, de transformation et de production sans précédent.
Cette productivité décuplée met une pression considérable sur les ressources naturelles disponibles.
Et la pollution qu’elle génère accentue encore cette pression sur l’environnement et ces ressources.
Jean-Marc Jancovici explique que l’économie d’aujourd’hui, c’est essentiellement un immense parc de machines qui tournent 24h sur 24 grâce à de l’énergie fossile efficace et peu chère.
Pour aider le public à prendre la mesure des quantités folles d’énergie que l’on utilise, l’ingénieur utilise une métaphore.
Il imagine des esclaves fictifs qui pédaleraient pour produire de l’énergie que l’on mettrait à notre service.
Ainsi il faudrait :
- 50 cyclistes pour faire lever un ascenseur ;
- 10 cyclistes pour faire fonctionner un aspirateur ou une machine à laver ;
- 600 cyclistes pour démarrer un tracteur ;
- 10 000 cyclistes pour faire tourner un engin de travaux publics.
Certaines machines, comme les satellites, en consomment encore bien davantage.
En tout, la puissance moyenne des machines démultiplierait la force musculaire humaine par 100.
Mais combien de cyclistes faudrait-il pour faire fonctionner l’IA ?
Les alternatives sont-elles crédibles ?
Pour répondre au défi énergétique et à la raréfaction des énergies fossiles, il existe aujourd’hui cinq réponses possible :
- le nucléaire ;
- le solaire ;
- l’hydraulique ;
- l’éolien ;
- la géothermie.
Mais toutes ces sources d’énergies sont soumises à des contraintes que l’on ne connaît pas avec les énergies fossiles.
Dans de nombreux pays comme la France, l’énergie hydraulique est déjà bien exploitée.
Par ailleurs, par rapport au pétrole, l’éolien reste peu efficace et intermittent.
La géothermie n’est vraiment une alternative que sur certains sites comme le Rift est-africain ou l’Islande.
Il faut du temps, pour construire des réacteurs nucléaires compatibles avec les normes de sécurité actuelles.
Enfin, les panneaux solaires ne fonctionnent pas la nuit.
Si l’on devait supprimer demain, les énergies fossiles et qu’il fallait reposer sur ces énergies, nous serions bien embêtés.
Dans un premier temps, le nucléaire et les énergies renouvelables suffiraient peut-être pour maintenir des activités essentielles comme la production agricole et l’électrification des villes.
Mais le transport et le chauffage ne seraient probablement pas assurés.
On passerait alors par une meilleure isolation des habitations et une réduction drastique du transport des personnes et des marchandises et des sources locales d’énergies pour tous les lieux isolés.
Et l’IA alors ?
Comment, dans un tel scénario, pourrait-on imaginer que l’IA devienne la prochaine grande révolution industrielle ?
Car l’économie numérique représente déjà 3 à 4% des émissions de gaz à effet de serre.
Et l’IA fonctionne grâce à des immenses ordinateurs capables de stocker d’improbables quantité de données.
Ces serveurs et leurs sauvegardes demandent de plus en plus d’énergie.
Les experts estiment qu’une recherche avec l’aide de l’IA consomme déjà 10 fois plus d’énergie qu’une recherche Google classique.
Or la consommation d’énergie de Google, aux Etats-Unis, est déjà passée de de 18 TWh en 2021 à 24 TW/h en 2023.
C’est à peine moins que la production mensuelle d’EDF en 2024 (autour de 28 TW/h).
Et Google s’est déjà doté sur ses propres sites de 7 mini-réacteurs nucléaires ! Ce n’est que le début !
Est-il vraiment possible d’envisager une révolution de l’IA sans énergies fossiles ?
Les plus optimistes diront peut-être que justement l’IA nous aidera à optimiser nos systèmes pour les rendre plus efficients.
D’autres, plus pessimistes, craindront peut-être une intervention d’une IA émancipée du contrôle humain ?
Dans une telle hypothèse, quelles seraient les orientations choisies par l’IA ? Voudra t’elle, par exemple, s’accaparer toutes les sources d’énergies disponibles pour continuer à survivre ?
Je n’ai pas demandé son avis à ChatGPT !