Où l’on reparle d’usine à pellets

Cela se passe évidemment à Anor !

Le promoteur avait lâché prise en 2018. Qu’à cela ne tienne : il remet le même couvert en 2025 !!

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L’association « Anor Environnement » – qui avait déjà bataillé contre le premier projet et qui avait gagné – repart au combat contre ce nouveau projet … qui ressemble au précédent.

Il fallait s’en douter. L’association Anor Environnement a immédiatement réagi à la présentation du promoteur d’une nouvelle usine de granulés de bois sur la commune d’Anor. Pour les bénévoles, c’est toujours le même projet qui est proposé.

Il fallait s’en douter. D’habitude discrète, l’association Anor Environnement – qui a déjà fait plier le projet pendant dix ans – est de nouveau vent debout. Contre l’implantation d’une usine à pellets sur la zone artisanale Saint-Laurent de la commune.

Du lourd… près de 60 M€ investis pour la construction d’une unité de granulés de bois à destination des entreprises – agroalimentaires dans un rayon de 150 kilomètres – et des multinationales pour les particuliers. Ainsi, l’association revient point par point sur le projet du promoteur, estimant qu’il « est identique au premier projet de Jeferco en 2014 ».

L’autorisation préfectorale

« Le promoteur doit demander un arrêté préfectoral modificatif – ce que Jeferco a fait en 2015 pour utiliser du bois souillé (classe B). Et si ces modifications sont substantielles ou si c’est un nouveau projet, le préfet doit annuler l’arrêté de 2018 et une nouvelle demande d’autorisation doit être déposée en préfecture. »

L’approvisionnement

« Sur la matière première, on parle de 120 000 tonnes. L’usine d’Anor s’approvisionnerait dans un rayon de 150 kilomètres quand la forêt de Mormal est déjà surexploitée. Sachant que les Belges importent 30 à 50 % de leurs besoins en bois. Pour produire 100 000 tonnes de pellets, le besoin est de 200 000. D’où vont-ils venir ? »

Le permis de construire

« Le maire d’Anor a accordé une prorogation d’un an à ce permis. Mais il n’y a aucun affichage sur le terrain alors que la loi l’oblige. De plus, deux parcelles ont été ajoutées dans cette prorogation alors que le permis d’origine ne peut être corrigé qu’avec un permis modificatif. »

Le concept

« Le projet n’est pas neutre. Les camions vont fatalement polluer l’air. Tout comme les 30 000 tonnes d’écorces brulées dans la chaudière biomasse auront aussi une grosse empreinte carbone avec l’émission de particules fines. »

Le protocole

« Le protocole avec la communauté de communes du Sud-Avesnois est un accord qui fait référence (en page 3 et 7) à l’arrêté préfectoral de 2014 (premier projet) de Jeferco qui a été annulé par la justice. Cet accord est donc frappé de caducité et rien ne lie désormais les promoteurs à la communauté de communes du Sud-Avesnois (CCSA). »

Le terrain

« Il n’est pas accessible de facto. Le protocole d’accord est caduc, l’intercommunalité (propriétaire du terrain) devra procéder à un vote afin de décider si un bail est attribué au promoteur. Ou pas. »

La justice déjà saisie ?

L’association Anor Environnement prévient d’ores et déjà s’agissant de certains terrains de la zone artisanale Saint-Laurent d’Anor réservés au projet : « Ces parcelles étaient prévues pour le passage de l’embranchement de la voie ferrée mais le PLUi (NDLR : plan local d’urbanisme intercommunal), voté en décembre 2024, les a repassées en zones agricoles. Nos avocats ont donc déposé en mairie un recours gracieux. Et en cas de refus, nous irons en justice. »

En chiffres – 21 888

Contrairement au promoteur qui affirme que le projet ne mobilisera que le passage de 10 camions par jour (un par heure), l’association Anor Environnement évoque, elle … 21 888 camions par an : « Pour le transport de la matière première, il faudrait 24 camions par jour. Et pour le produit fini, il faudrait 14 camions. C’est-à-dire au total 38 camions par jour qui devraient repartir à vide, soit 76 passages par jour, entre 7 et 8 camions par heure. »

Article de Voix du Nord et paru sur le site :

https://anorenvironnement.wordpress.com//

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Pourquoi les pellets et le bois sont-ils très polluants, même par rapport aux combustibles fossiles ?

Une étude américaine, relayée par le quotidien italien La Reppublica, calcule que les centrales énergétiques fonctionnant avec de la biomasse ligneuse – bois, copeaux de bois et pellets – polluent près de trois fois plus que les centrales à combustible fossile (fioul, gaz ou charbon). Et au Royaume-Uni, les poêles à bois domestiques produisent tant de particules fines qu’ils neutralisent la baisse de la pollution de l’air d’origine routière (The Guardian).

Remplacer le fioul ou le gaz par du bois, des copeaux ou des pellets (granulés de bois) – autrement dit, de la « biomasse ligneuse » – permet-il de moins polluer ? La réponse dépend du pays où l’on se trouve, des normes de l’installation choisie (pour une chaudière, par exemple)… mais aussi de ce que l’on entend par « polluer » : émettre des gaz à effet de serre qui réchauffent le climat, ou dégager des particules fines aux conséquences directes sur la santé.

Des centrales énergétiques (très) polluantes

Les résultats d’une étude publiée par des chercheurs de l’université de Caroline du Nord dans la revue Renewable Energy (décembre 2023), relayés en Italie par La Reppublica, sont édifiants. D’après ces travaux, les émissions polluantes (oxydes d’azote, composés organiques volatils, dioxyde de soufre, particules fines et hydrocarbures aromatiques polycycliques) des centrales énergétiques fonctionnant avec de la biomasse ligneuse sont jusqu’à 2,8 fois supérieures à celles de leurs homologues sans biomasse (centrales à pétrole et à charbon), en moyenne, par unité d’énergie.

Or, soulignent les auteurs, 2,3 millions d’Américains vivent dans un rayon de 2 km des centrales à biomasse et se trouvent donc particulièrement exposés aux effets néfastes sur la santé générés par les émissions polluantes. Il s’agit pour l’essentiel de la tranche la plus pauvre de la population américaine, ayant difficilement accès aux soins hospitaliers, notent-ils.

Le mauvais bilan de la « pelletisation »

Outre cette pollution de l’air directement nocive à la santé humaine, l’impact n’est pas non plus neutre d’un point de vue climatique. « En général, les biomasses ligneuses sont considérées comme ayant un impact nul en CO² par rapport aux combustibles fossiles, puisque la croissance des plantes élimine le carbone de l’atmosphère. En réalité, la culture, la coupe et le transport des biomasses produisent du CO² », pointe Ettore Guerriero de l’Institut de Pollution de l’Air au Centre National de la Recherche italien, interrogé par La Reppublica.

Par ailleurs, la « pelletisation » est elle aussi polluante. Cette production des pellets se fait à partir de sciure et de copeaux de bois compressés, et d’autres résidus végétaux. Or, « ces matières doivent être collectées, triées, séchées, broyées et pressées en petits cylindres. Chaque phase nécessite l’utilisation de machines, de carburant, d’eau et d’électricité, qui génèrent des émissions et des déchets », explique le chercheur italien.

Chaudières et poêles à bois…

L’étude américaine concerne les centrales énergétiques, mais qu’en est-il de nos chaudières et autres poêles ? Si les dispositifs neufs se sont certes nettement améliorés, réduisant la production de déchets imbrûlés – en particulier de particules – jusqu’à 80 % par rapport à ceux produits avant 2010, ce n’est toutefois pas la panacée.

« La biomasse domestique produit toujours davantage de polluants que les chaudières au fioul ou au gaz, notamment en termes de particules, de composés organiques volatils et de monoxyde de carbone », compare Ettore Guerriero.

Au Royaume-Uni, la hausse des émissions nocives des poêles à bois – de plus en plus populaires outre-Manche (+67 % de ventes au cours des trois derniers mois de 2022 par rapport à l’année précédente) – a même annulé en grande partie la baisse de la pollution aux particules fines provenant des routes et des sources d’énergie non-domestiques, révèlent des données gouvernementales (The Guardian, 14 février 2024).

Les émissions de PM2,5 et de PM10 [deux catégories de particules fines] provenant du chauffage des habitations à l’aide de combustibles solides tels que le bois ont ainsi augmenté de 19 % entre 2012 et 2022, contrebalançant les efforts déployés pour se déplacer et produire de l’énergie de manière moins polluante, détaillent nos confrères. Or, les particules entraînent chaque année la mort prématurée de plus de 400 000 personnes en Europe.

Récupérer la chaleur des usines ?

Des chercheurs irlandais, eux, ont décidé d’utiliser le bois – ou plutôt les sous-produits de sa transformation, notamment en papier et en carton – d’une autre manière. Ainsi, une étude publiée dans le Journal of Advanced Functional Materials montre que des membranes en lignine, un déchet de l’industrie papetière, peuvent servir à convertir la chaleur résiduelle (celle d’une usine, par exemple) en électricité en utilisant le mouvement des ions (atomes chargés) dans le matériau. Astucieux.

Article paru dans Géo et reproduit sur le site d’Anor-environnement

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La face cachée des poêles à granulés : la poussière, un danger silencieux

Les poêles à granulés, aussi appelés poêles à pellets, séduisent de plus en plus de foyers grâce à leur efficacité énergétique et leur aspect écologique. Cependant, l’utilisation de ces appareils n’est pas sans risque.

Pourquoi la poussière des pellets est-elle un problème ?

Lorsque les granulés de bois sont manipulés ou brûlés, ils libèrent de fines particules dans l’air. Si ces particules sont invisibles à l’œil nu, elles n’en sont pas moins dangereuses. En effet, la poussière générée par les pellets peut contenir non seulement des résidus de bois, mais aussi des substances chimiques liées aux procédés de fabrication. Ces poussières, lorsqu’elles sont inhalées, peuvent provoquer des irritations des voies respiratoires et, à long terme, des problèmes de santé plus graves, surtout chez les personnes sensibles comme les asthmatiques ou celles souffrant de bronchite.

En outre, la combustion des granulés libère des particules fines dans l’air. Ces microparticules peuvent pénétrer profondément dans les poumons et sont associées à divers troubles respiratoires, notamment des infections et une aggravation des maladies pulmonaires préexistantes​.

Les risques d’inhalation : plus qu’un simple inconfort

Si les personnes allergiques ou sensibles aux poussières sont les plus touchées par les irritations causées par la poussière des pellets, ce risque concerne également tous les utilisateurs de poêles à granulés. Des études ont montré que l’inhalation prolongée de particules fines, même à faible concentration, peut causer de la fatigue, des essoufflements et, dans certains cas, mener à des infections respiratoires​. De plus, l’accumulation de ces particules dans l’air intérieur peut être encore plus problématique dans les espaces mal ventilés.

Comment limiter l’exposition à la poussière de pellets ?

Pour réduire l’exposition à cette poussière nocive, plusieurs précautions peuvent être prises :

  1. Tamiser les granulés avant utilisation

L’une des méthodes les plus simples pour minimiser la quantité de poussière est de tamiser les granulés avant de les verser dans le poêle. Un tamis ou un système de filtration peut aider à éliminer les particules de poussière présentes dans les sacs de pellets​.

  1. Entretenir régulièrement son poêle

Un entretien régulier est crucial pour limiter l’accumulation de suie et de poussière dans votre appareil. Nettoyez fréquemment le pot brûleur et assurez-vous que l’extracteur de fumées fonctionne correctement pour éviter toute dispersion de particules fines lors de la combustion​.

  1. Ventilation et purification de l’air

Il est également recommandé de ventiler la pièce où se trouve le poêle à granulés pour éviter la concentration de particules fines. Dans les cas où la ventilation n’est pas suffisante, l’installation d’un purificateur d’air comme ce modèle peut grandement améliorer la qualité de l’air intérieur. Certains appareils sont spécialement conçus pour filtrer les microparticules issues de la combustion des granulés​.

  1. Vérifier le stockage des granulés

Le stockage des pellets doit être effectué dans un endroit sec et bien ventilé. L’humidité peut aggraver l’émission de poussière, et un stockage inadéquat peut aussi favoriser l’émission de monoxyde de carbone​.

Les conséquences sur la santé à long terme

L’inhalation régulière de particules fines, notamment celles issues des poêles à granulés, peut avoir des conséquences graves sur la santé. Si des irritations légères peuvent être les premiers signes d’une surexposition, l’accumulation de particules dans les poumons peut entraîner des affections respiratoires chroniques et augmenter le risque de maladies pulmonaires à long terme. Les utilisateurs de poêles à granulés, surtout ceux qui en font leur principal mode de chauffage, doivent donc être vigilants​.

Les poêles à granulés, un confort qui demande de la vigilance

Les poêles à granulés offrent ainsi un confort de chauffe indéniable et une alternative plus écologique que les poêles à bois traditionnels. Cependant, les risques liés à la poussière de pellets et aux particules fines doivent être pris en compte pour préserver la santé des utilisateurs. En adoptant quelques bonnes pratiques, comme le tamisage des pellets, un entretien régulier et une bonne ventilation, il est possible de réduire ces risques de manière significative.

Article paru dans Ouest-France et reproduit sur le site d’Anor-Environnement

Commentaire à propos de cet article

En lisant cet article, je me dis que pour nous, à Anor, ça ne sera pas une tonne de pellets par an qui va dégager de la poussière. Mais plutôt 100 000 tonnes la première année puis 140 000 tonnes ensuite. Et ce que ne dit pas cet article c’est que les particules fines du pellet (PM10 et PM2,5) pénètrent aussi dans le sang. Les dangers de la biomasse pour l’homme et pour la santé publique sont nombreux et multiples. Des preuves détaillées de l’effet sur la santé des différents polluants atmosphériques ont été publiées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). C’est la raison pour laquelle il faut nous mobiliser maintenant. Car si cette usine voit le jour… il sera trop tard.

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Lire aussi 

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https://anorenvironnement.wordpress.com/2023/03/03/le-pellet-un-combustible-pas-si-parfait/

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