Peut-on encore croire à Tropicalia ?

sent comme des champignons. Seul l

.Présenté en mars 2018, la serre tropicale devait ouvrir ses portes en 2021

Nous sommes en 2023 et il ne se passe strictement rien sur le terrain du Champ Gretz. Entre, d’un côté, des investisseurs qui y croient, et de l’autre un collectif qui entend « ne rien lâcher », peut-on encore croire à Tropicalia ? Parmi les sujets qui enflamment les discussions, il y a la politique, la corrida… et Tropicalia.

En tout cas dans le Montreuillois depuis que le pharaonique projet a été dévoilé en mars 2018, il est très fréquent d’entendre évoquer la future grande serre tropicale, « la plus grande du monde. » Sauf que depuis quelques temps, on entend plus souvent parler des complications que du projet lui-même. Surtout depuis le 12 mars 2020, date à laquelle le GDEAM (Groupement de Défense de l’Environnement de Montreuil et du Pas-de-Calais) a déposé un recours contre Tropicalia.

Cet acte a signé le début officiel du ralentissement, voire de la mise au point mort, du projet.

UN CHEWING-GUM SOUS LA SEMELLE

Du côté des promoteurs, on assure que « Tropicalia continue sa route. » Il n’empêche que, en septembre 2023, il ne s’est encore strictement rien passé du côté du Champ Gretz.

Le budget initial de 50 millions d’euros a quasiment doublé, une opération de financement participatif a vu le jour en 2021, et toujours le recours qui court et bloque tout début de travaux. Même si, sur le papier, un recours ne peut pas empêcher le début des travaux…

Nicolas Fourcroy, associé de Cédric Guérin, assure que « ce recours est le dernier obstacle, et on est très confiant. Les allégations du GDEAM ne sont pas claires, nous nous le sommes ! »

« Le recours du GDEAM est le dernier obstacle, et on est très confiant. Contrairement au GDEAM nous sommes très clairs »Nicolas Fourcroy, Tropicalia

Il n’empêche que le tribunal administratif ne s’est toujours pas prononcé. « Nous avons demandé au tribunal administratif de Lille de rendre son jugement, par une demande d’audiencement en mai 2023. Ils nous ont répondu que le tribunal était engorgé de dossiers. Nous réitérons la demande ces jours-ci. »

Mariette Vanbrugghe, présidente du GDEAM est de son côté aussi dans l’attente… « Il est permis de supposer qu’une audience se tiendra d’ici fin 2023, sans aucune certitude. » Mais même si le tribunal administratif donnait raison à Tropicalia, ses opposants ne s’avoueraient pas vaincus : « Dans l’hypothèse où le jugement validerait les permis de construire, le conseil d’administration du GDEAM-62 sera amené à se prononcer sur un appel dans cette affaire. En tout état de cause, les permis de construire ne deviendront exécutoires, c’est à dire ne pourront être mis en oeuvre, qu’à l’issue de la délivrance par le Préfet d’une autorisation ICPE pour l’activité du site.

En effet, la présentation de faune sauvage au public fait que la « serre » relève du régime des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement. » Cette autorisation ICPE implique pour le porteur de projet qu’il constitue un dossier ICPE et le dépose en Préfecture. L’instruction de ce dossier, s’il est validé comme complet par les services, fera l’objet d’une instruction de 2 à 4 mois ; à l’issue de cette instruction, le dossier d’autorisation sera soumis à enquête publique.

A l’issue de l’enquête qui durera un mois et du rapport du Commissaire Enquêteur qui prendra également un mois, le Préfet autorisera ou non cette ICPE. La décision du préfet est susceptible également de faire l’objet d’un recours.

Et Mariette Vanbrugghe ajoute : « A la connaissance du GDEAM-62, les promoteurs n’ont toujours pas déposé en préfecture leur dossier ICPE. Mais peut-être ont-ils une révélation à faire, ce qui serait vraiment un scoop de rentrée ? »

« Il apparaît que bien des obstacles sont encore à franchir pour Tropicalia, il semble bien difficile de les passer en quelques mois seulement ! »Mariette Vanbrugghe, GDEAM

Nicolas Fourcroy l’assure : « On continue et on avance ! Au plus tôt en avril 2024 nous débuterons les travaux . » Le GDEAM ricane : « Indépendamment des problèmes de financement il apparaît que bien des obstacles sont donc encore à franchir par les promoteurs de Tropicalia, il semble bien difficile de les passer en quelques mois seulement. Bien peu de motifs de satisfaction et de se réjouir pour les promoteurs qui tâchent de donner le change en faisant des pronostics sur la décision du tribunal administratif de Lille et en taisant le parcours du combattant qui est encore devant eux. »

Le reveil de Berck