Humex, Actifed…

Cinq questions sur ces médicaments anti-rhume en vente libre mais déconseillés

« Ne les utilisez plus ! » recommande l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Les médicaments oraux qui visent à désencombrer le nez, en vente libre, présentent un risque, certes « très faible », de provoquer des infarctus du myocarde et accidents vasculaires cérébraux. Pour l’agence, la balance bénéfice/risque impose d’éviter ces produits, tels que Actifed Rhume, Humex Rhume ou encore Nurofen Rhume.

1. De quels médicaments parle-t-on ?

L’ANSM vise les médicaments vasoconstricteurs (pseudoéphédrine), en vente libre et destinés à soulager les symptômes du rhume, en désencombrant le nez. Ils se prennent sous forme orale et sont à distinguer des sprays nasaux, soumis eux à une prescription médicale.

Voici la liste des huit médicaments que l’ANSM recommande d’éviter : Actifed Rhume, Actifed Rhume jour et nuit, Dolirhume Paracétamol et Pseudoéphédrine, Dolirhumepro Paracétamol Pseudoéphédrine et Doxylamine, Humex Rhume, Nurofen Rhume, Rhinadvil Rhume Ibuprofène / Pseudoéphédrine, Rhinadvilcaps Rhume Ibuprofène / Pseudoéphédrine.

2. Pourquoi l’ANSM les déconseille-t-elle ?

« Des infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux peuvent se produire après utilisation » de ces médicaments, rapporte l’ANSM ce dimanche. « Le risque d’effets indésirables est aggravé en cas d’utilisation simultanée d’un vasoconstricteur oral (comprimé) et d’un vasoconstricteur à usage local (spray nasal) », ajoute l’agence.

Selon Le Parisien, de 2012 à 2018, la base nationale de pharmacologie fait état de 307 cas graves. Et quelque 11 millions de boîtes étaient vendues en 2011. Ces ventes sont tombées à 3 millions en 2021.

« Le risque est très faible mais ces événements peuvent se produire quelles que soient la dose et la durée du traitement », poursuit l’ANSM, qui conclut : « La gravité de ces accidents et la persistance des cas […] associées au caractère non indispensable des vasoconstricteurs, conduisent l’ANSM à déconseiller leur utilisation. »

3. Est-ce nouveau ?

Ces dernières années, et notamment ces derniers mois, le message a plusieurs fois été passé. L’ANSM elle-même rappelait il y a quelques mois, sur un ton moins ferme qu’aujourd’hui, que « l’utilisation des vasoconstricteurs expose à des risques ».

Depuis la fin 2017, la publicité de ces médicaments contenant de la pseudoéphédrine est interdite.

De son côté, l’Agence européenne des médicaments (Ema) a débuté en février la réévaluation de la balance bénéfice/risque de ces produits, alors que de nombreux autres pays européens les vendent encore.

4. Que répondent les laboratoires ?

« Cette communication est prématurée alors même que les conclusions scientifiques du comité de pharmacovigilance européen n’ont pas encore été livrées », se défendent ce lundi les laboratoires, représentés par l’association NèreS.

Selon eux, il y a eu uniquement « 18 cas » de syndromes d’encéphalopathie réversible postérieure (Pres) ou de syndromes de vasoconstriction cérébrale réversible (RCVS) en 16 ans en Europe. Parmi ces 18 cas, « deux peuvent être directement associés à la molécule », selon les laboratoires.

5. Comment faire sans ces médicaments ?

Le rhume guérit spontanément en sept à dix jours, rappelle l’ANSM, qui recommande aux malades d’« humidifier l’intérieur du nez avec des solutions de lavage adaptées » (sérum physiologique, sprays d’eau thermale ou d’eau de mer), de « boire suffisamment », « dormir la tête surélevée » et de « maintenir une atmosphère fraîche (18-20°C) et aérer régulièrement les pièces ».

Ouest-France

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Commentaire

On est en train de faire tout un ramdam à propos de médicaments contre le rhume. Un médecin de ma connaissance disait : un rhume avec médicaments – 8 jours ; sans médicaments – une semaine.
Pendant ce temps on ne s’occupe pas, par exemple, des dégâts sanitaires dûs aux Ondes ElectroMagnétiques !!!

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