L’électeur et le R.N.

       Maître Corbeau, sur un arbre perché,


Maître Électeur par ses problèmes écœurés
Tenait en son bec un fromage.
Tenait en son vote un pouvoir.
Maître Renard, par l’odeur alléché,
Maître R.N, par son malheur alléché
Lui tint à peu près ce langage :
Lui conta à peu près cette histoire :
Et bonjour, Monsieur du Corbeau,
Et bonjour Monsieur l’Electeur,
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
Que vous êtes ignorés, que de profonds malheurs
Sans mentir, si votre ramage
Sans mentir, si les étrangers
Se rapporte à votre plumage,
Vous m’élisez pour expulser
     Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois.
Sur votre destin vous referez la loi.
À ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie,
A ces mots, l’électeur ne se sent pas de joie,
           Et pour montrer sa belle voix,
Et croyant retrouver de vrais droits
   Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Il oublie l’histoire, et cède sa voix.
   Le Renard s’en saisit, et dit : Mon bon Monsieur,
Le R.N s’en saisit et dit: Mon bon électeur
              Apprenez que tout flatteur
Apprenez que vos malheurs
     Vit aux dépens de celui qui l’écoute
Viennent surtout des vils exploiteurs
   Cette leçon vaut bien un fromage sans doute.
Cette erreur vous vaudra sans doutes bien d’autres douleurs
           Le Corbeau honteux et confus
L’électeur, malheureux et confus
   Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.
Jura mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.

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