Comme un goût de métal dans la bouche.
L’agroalimentaire a du mal à digérer la décision de Bruxelles de limiter la quantité de nickel autorisées dans nos assiettes. Le 30 juillet, la Commission européennes a en effet fixe, pour ce métal lourd, des teneurs à ne pas dépasser dans une flopée d’aliments, comme les céréales, les légumes, le cacao, les pâtes à tartiner au chocolat, les arachides, les graines de tournesol, les pois, les herbes fraîches, les fèves de soja, les algues marines, les jus de fruit, les amendes, les noix, les noisettes ou les pistaches.
Cela fait belle lurette que les toxicologues tirent la sonnette d’alarme sur les risques encourus lorsqu’on avale du nickel. En 2015, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) prévenait qu’en ingérant une grande quantité du « Ni », de son petit nom, pouvait provoquer des éruptions eczémateuses chez les personnes allergiques, soit tout de même 15% de la population et, plus grave, des fausses couches.
Cinq ans, plus tard l’agence sanitaire remettait le couvert en pointant le danger pour les bambins. Elle venait de s’apercevoir que tous les enfant de 3 à 10 ans, en dans certains cas, les nourrissons ingurgitaient chaque jour plus de nickel que la « dose journalière tolérable », celle au-delà de laquelle on dézingue sa santé. Et de recommander illico à la Commission européenne de limiter les quantité maximales de nickel dans les aliments, surtout ceux qu’on retrouve dans les petits pots pour bébé, les jus de fruit ou les céréales du petit déjeuner, dont raffolent les gamins.
Une grosse tuile pour l’industrie de la meunerie, qui a pesé de tout son poids pour décrocher un an de rab sur ses petits camarades. Jusqu’au 1er juillet 2026, Kellogg’s et consorts ne seront donc pas limités en nickel dans leurs boites de corn flakes, muesli et autres flocons d’avoine. C’est nickel aussi pour les brasseurs : au motif que les enfants ne boivent pas de bière, ils ont obtenu une exemption pour leurs breuvages, pourtant à base de … céréales. Lesquelles avec le cacao font partie des plantes qui siphonnent goulûment le nickel présent naturellement dans la croûte terrestres. Et comme le Ni aide la plante à fixer l’azote, ce qui favorise la pousse, certains fabricants d’engrais n’hésitent pas à en ajouter dans leurs produits. Pourquoi se gêner puisqu’aucune réglementation n’interdit cet assaisonnement métallique ?
Nickel chrome !
Le canard enchaîné