Je veux que la France …

…  soit le premier pays d’Europe exportateur d’électricité » Emmanuel Macron

Nous nous doutons bien qu’il est difficile pour un.e journaliste d’imaginer qu’un préfet – en l’occurrence celui de l’Hérault que vous citez dans votre article du lundi 2 décembre – ou que des administrations, puisse altérer la réalité à ce point. A priori, un préfet est pourtant bien placé pour connaître les analyses que formule RTE dans son bilan annuel.

Vous y verrez que, contrairement à ce que dit François-Xavier Lauch (« Nous avons un besoin impératif d’électricité »), la production a tellement augmenté que la France a même exporté en 2023 l’électricité équivalente à ce que toutes les éoliennes installées en France ont produit, soit 50 TWh.

Pour 2024, le surplus serait de l’ordre des 80 TWh (chiffre le plus récent de RTE).
Par ailleurs, notre consommation en 2023 est identique à celle de 2005, alors que nous sommes 5 millions d’habitants en plus.

L’éolien comme le photovoltaïque industriel n’ont pas remplacé le nucléaire ; les sources d’énergie s’accumulent, on produit toujours plus au lieu de parler de sobriété, économies, ou du « produire et consommer local ».  Ceci dit, certainement pour des raisons financières (la pauvreté augmente en France) ou par conviction écologique, les français n’ont donc pas globalement augmenté leur consommation.

Alors pourquoi vouloir multiplier les centrales d’EnR ainsi que le nucléaire ?

La réponse est sans doute dans le souhait du président Macron « Je veux que la France soit le premier pays d’Europe exportateur d’électricité ». Nous n’en voyons pas d’autres ainsi que celle d’aider les promoteurs (souvent étrangers) à gagner toujours plus d’argent.

Le pays ne s’est pas pour autant ré-industrialisé ne serait-ce qu’autour des activités liées aux EnR ; les éléments de construction arrivent toujours de Chine et de l’exploitation de populations bien loin de chez nous.

Il faudrait donc multiplier les panneaux de photovoltaïque au sol, et comme ce ne sera pas suffisant, en couvrir les toits indique Thierry Durand, directeur adjoint de la Direction départementale des territoires et de la mer : au départ, et c’était plus consensuel et logique, ce sont les toits des industries, des commerces, des bâtiments publics, des parkings, des friches, etc. dont il était question, et par dérogation, sous la pression des industriels qui trouvent ça trop cher, l’État a permis les poses sur sols naturels, forestiers voire agricoles. 

Défendre la biodiversité en paroles… pas en actes

Enfin, «  (…) « les sites où la biodiversité est très importante, il ne faut même pas y penser » ou encore « les projets présentés devront intégrer la biodiversité, car c’est la clé du succès pour obtenir les autorisations » précise le préfet de l’Hérault.

Or, et pour votre information, la préfecture a pourtant décidé de donner l’autorisation à Q Energy de remplacer 23 éoliennes de 99m par 23 de 125m et plus puissantes à Cambon et Salvergues / Mont de l’Espinouse, malgré un avis défavorable du Parc naturel régional du Haut Languedoc – sans enquête publique ni études d’impacts sur l’environnement (humain, animal) et donc la biodiversité. Et cela il le peut s’il considère qu’il n’y a pas de « modification substantielle », ce qu’il a fait !! 

On a eu tellement de mal à le croire que nous avons fait un recours gracieux qui a été refusé et donc actuellement au contentieux. Sans parler des éoliennes de Bernagues/Lunas, qui massacrent des rapaces déclarés espèces protégées, où la préfecture n’est pas intervenue pour faire démolir des machines illégales car sans permis de construire (au tribunal en janvier 2025).

https://toutesnosenergies.fr/index.php/2024/12/07/je-veux-que-la-fra

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Commentaire

La réalité du problème ne tient pas à ces rodomontades d’E. Macron.

On a besoin de beaucoup de production électrique et on en aura encore plus besoin pour des raisons essentiellement françaises.

Pourquoi ?

  • Parce qu’ on veut numériser notre société – voir ce que cela a pour conséquences par exemple sur le service public .…

  • Parce qu’on veut des voitures électriques – complètement surréaliste – contrairement à ce que pense Cédric Philibert qui pense, dans son livre, que « la voiture électrique est bonne pour le climat » !

  • Parce qu’on veut faire rentrer l’agriculture dans le monde du 4.0

  • Parce qu’on veut aussi surveiller et formater la société. Cela signifie des caméras avec reconnaissance faciale, des drones …

  • Parce que – surtout – on veut de l’IA. A ce sujet, je conseille de lire cet article :

https://www.antitechresistance.org/blog/dangers-ia-menaces-humanite-vie

On est donc dans la construction de nombreux data centers qui ont besoin de beaucoup d’électricité. Mais ce n’est plus suffisant. Comme diraient certaines personnes, c’est dans le domaine de l’obsolescence (ils ont d’ailleurs tort). Il faut donc – surtout à cause de l’IA – construire des GIGA data centers. En réalité, contrairement à ce que disent certains, on ne va pas supprimer les data centers ; on va les garder jusqu’à extinction … et on va construire des GIGA data centers. C’est le même phénomène qu’explique Jean-Baptiste Fressoz dans son livre « sans transition » ; il démontre que le bois, le charbon, le pétrole, le nucléaire, les énergies renouvelables ne meurent pas.

Toutes ces énergies se superposent. Ce sera la même chose pour les data centers.

Un autre aspect du problème à ne pas négliger : toute cette infrastructure numérique aura besoin d’électricité, mais aussi d’eau. L’eau, bien commun qui commence à se raréfier.

Un exemple dans la cuvette de Grenoble pour les semi-conducteurs french tech – cela va tarir la région en plus de polluer sols et rivières. Il faut savoir ou rappeler que Stmicroélectronics, entreprise installée à Grenoble mais dont le siège social est en Suisse (!), utilise, pour « purifier » ses micropuces autant d’eau par jour que 38 000 habitants. Et il veut en utiliser encore plus. Tout ce se fait en prenant l’eau pure de la montagne et en l’évacuant polluée, ceci à la charge des fournisseurs d’eau (donc des utilisateurs d’eau).

Un autre exemple avec le big data center en Uruguay qui fait qu’il y a un manque d’eau à Montevideo – la population a d’ailleurs manifesté en masse contre cette situation.

Pour conclure provisoirement, si on va dans le sens des décisions de nos dirigeants actuels – économiques et politiques –, on aura toujours besoin de produire de l’électricité ; de plus en plus … jusqu’à la mort de l’Humanité !

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Une confirmation

« EDF revoit (encore) à la hausse ses estimations de production d’électricité nucléaire

 La «très bonne performance» du parc nucléaire français explique cette nouvelle révision des prévisions de production de l’’électricien…. 

Deuxième révision à la hausse

En 2023, EDF et l’Etat,misaient sur une remontée à 360 TWh vers 2030. Ce sera donc fait en 2024, sauf incident majeur de dernière année. De quoi permettre aussi à Luc Rémont de dire officiellement ce qu’il murmure officieusement à chaque fois qu’il en a l’occasion, un objectif de production de 400 TWh d’électricité nucléaire avant la fin de la décennie.  Ces prévisions n’incluent pas l’EPR de Flamanville, qui est entré en production début septembre et dont l’électricité devrait être injectée sur le réseau (couplage, dans le jargon) «d’ici la fin de l’automne», le 21 décembre. Le temps est compté, à moins d’un énième retard sur ce chantier. »

https://www.lefigaro.fr/societes/edf-revoit-encore-a-la-hausse-ses-estimations-d

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Commentaire

On peut rêver sur la production d’électricité à Flamanville (qui devait être mis en service en … 2012  et qui coûte déjà 20 milliard d’euros au lieu des 3 prévus !).

On peut rêver sur une production par le nucléaire : cela ne se fera pas avant 2040 … si tout va bien.
Donc, on veut beaucoup d’éoliennes, on veut beaucoup de solaire, de la géothermie …