Plus d’une personne par jour meurt à la rue en France depuis début 2018
La ville de Paris annonçait fièrement fin février avoir ouvert 2000 places d’hébergement d’urgence supplémentaires dans le cadre du plan grand froid, face aux températures extrêmes. Mais une fois le thermomètre repassé en positif, que deviennent les personnes hébergées ? Elles sont en train d’être remises à la rue. Des milliers de places d’hébergement d’urgence sont fermées depuis le début de la semaine, alerte l’association Droit au logement. Ce sont environ 5000 personnes à travers le pays qui vont être remises à la rue. « En Île-de-France, elles seront 3998 dont 1907 vivant en famille, à Paris elles seront 2106 à vivre à nouveau sur les trottoirs », signale le Dal.
Or, l’association rappelle que cette pratique, en plus d’être cynique, est tout simplement contraire à la loi. En effet, l’article L 345-2-3 du code de l’action sociale et des familles stipule que « toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y bénéficier d’un accompagnement personnalisé et y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite, jusqu’à ce qu’une orientation lui soit proposée. Cette orientation est effectuée vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation. » Droit au logement demande donc au gouvernement de suspendre toute fermeture d’hébergement d’urgence le temps de mettre en place des moyens de relogement, au besoin par l’application de la législation de réquisition des logements. La réquisition de logement vacants pour les mal logés est légalement tout à fait possible en France, mais elle n’est presque jamais utilisée.
Depuis le début de l’année 2018, au moins 72 personnes sans-abri – plus d’une personne par jour – sont mortes parce qu’elle étaient à la rue, selon les chiffres du collectif Les Morts de la rue. En 2017, 512 personnes SDF sont mortes. En plus de la fin du plan grand froid, la fin de la trêve hivernale, prévue ce 31 mars, se profile aussi dans les prochaines semaines. Après cette date, les expulsions de locataires pourront aussi reprendre, mettant encore plus de personnes et de familles à la rue. En 2016, la Fondation Abbé Pierre avait comptabilisé plus de 15 000 expulsions de familles locataires, représentent environ 34 400 personnes. La principale cause des impayés de loyer était liée à la perte d’un emploi.
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