Le deuxième round se déroulera à la cour d’appel de Bruxelles.
Cela aura lieu le 14 mars
La cour d’appel de Bruxelles se prononcera le 14 mars prochain dans le procès de l’amiante qui oppose une famille de Kapelle-op-den-Bos, les Jonckheere, à la société Eternit autrefois établie dans la commune. Eternit avait été condamné en 2011 à indemniser à hauteur de 250.000 euros cette famille dont la mère, le père et deux des fils ont succombé à un cancer attribué à l’amiante, la « poussière du diable ».
L’arrêt attendu de la cour d’appel est important pour les associations de victimes car il fixera dans la jurisprudence le moment auquel doit s’établir la prescription et donc, permettre d’autres poursuites ou les rendre impossibles.
Selon l’avocat d’Eternit, Me Johan Verbist, « Mme Jonckheere (la maman aujourd’hui décédée) a été exposée à l’amiante entre 1952 et 1991. Selon l’expert médical, sa maladie a vraisemblablement été causée par l’amiante bleu, le plus dangereux, et à son exposition avant 1970. L’action en justice est donc prescrite. » Il a souligné qu’« aucun consensus médical n’indiquait avant 1970 que l’amiante était à ce point cancérigène ».
Pour Me Jan Fermon, l’avocat des Jonckheere, la survenance de cancers du poumon chez les travailleurs de l’amiante était connue depuis 1930 : « Depuis 1964, on savait que les membres de la famille couraient un risque et même que la plus petite exposition pouvait causer une maladie. » Selon lui, le délai de prescription a commencé à courir en 1991, au moment où l’exposition à l’amiante a pris fin.
En première instance, le juge avait estimé que la prescription n’était pas atteinte. Il avait stigmatisé le « cynisme incroyable avec lequel des connaissances scientifiques avaient été balayées par appât du gain » par Eternit.
Lundi matin, à l’ouverture du procès, une cinquantaine de personnes mobilisées par l’Abeva (l’association des victimes) fondée par Eric Jonckheere, ont manifesté sur les marches du palais de Justice.
Article paru dans lesoir.be
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