Total est un monstre

Déforestation de masse, animaux et peuples en danger…

Mercredi 16 mai, avec l’assentiment du ministère de la Transition écologique et solidaire, la préfecture des Bouches-du-Rhône a donné son accord à Total : la raffinerie de La Mède, près de Marseille pourra importer 300 000 tonnes d’huile de palme par an à partir de l’été 2018. C’est à dire une augmentation de 64 % de son importation en France.

Total a obtenu l’autorisation d’importer 300 000 tonnes d’huile de palme par an pour sa raffinerie de La Mède. Cela ferait bondir les importations françaises de cette huile dont l’industrie est un scandale environnemental.

Mercredi 16 mai, avec l’assentiment du ministère de la Transition écologique et solidaire, la préfecture des Bouches-du-Rhône a donné son accord à Total : la raffinerie de La Mède, près de Marseille pourra importer 300 000 tonnes d’huile de palme par an à partir de l’été 2018. C’est à dire une augmentation de 64 % de son importation en France.

Attaque contre l’agriculture française

Or l’huile de palme est achetée bien moins chère que les matières premières produites en France comme l’huile de tournesol ou de colza. Elle vient principalement d’Indonésie et de Malaisie, et n’est pas conforme aux normes françaises.

C’est ce qui a conduit les agriculteurs à bloquer raffineries et dépôts de carburants dans toute la France cette semaine. Ils s’insurgent contre un gouvernement qui les force à respecter des normes auxquelles échappent des produits importés, comme l’huile de palme.

Pollution désastreuse

De plus, ce projet d’importation colossal remet sur la table le problème bien connu de l’impact environnemental de l’huile de palme. Ces dernières années, avec la prise de conscience d’une partie de ses consommateurs, elle a perdu de sa crédibilité. Son utilisation dans l’agroalimentaire a diminué. Mais l’huile de palme reste l’huile végétale la plus produite de la planète, à raison de 66 millions de tonnes par an.

C’est que son intégration dans les agrocarburants ne cesse d’augmenter. En France, 75 % des importations d’huile de palme sont consommés sous la forme de biocarburants.

Des biocarburants qui n’ont de bio que le nom. L’étude commandée en 2016 par la commission européenne a montré que les émissions générées par l’huile de palme seraient trois fois pire que celles des carburants fossiles.

L’Indonésie, premier producteur d’huile de palme de la planète, a par exemple émis en 2015 plus de gaz à effet de serre que les États-Unis.

Déforestation massive

La déforestation que sa production entraîne est elle aussi terrifiante. Toutes les 30 secondes, la forêt tropicale indonésienne perd l’équivalent d’un terrain de football. Ce qui fait qu’à ce jour, les plantations d’huile de palme s’étendent sur 27 millions d’hectares à travers le monde. Soit un territoire vaste comme la Nouvelle-Zélande, où un écosystème riche a fait place à des palmiers similaires plantés à perte de vue. Et avec la forêt, des espèces rares comme l’orang-outan, l’éléphant pygmée de Bornéo ou le tigre de Sumatra sont décimées.

Fléau pour les populations

Cette production est enfin un fléau pour les paysans et les populations locales, qui se trouvent violemment spoliés de leurs terres. En Indonésie, une multitude de conflits fonciers en rapport avec l’industrie de l’huile de palme sont recensés. Elle est aussi accusée de nombreux actes violents à l’encontre de ses opposants. Des passages à tabac, des enlèvements, et des assassinats d’activistes ont lieu dans le pays.

En janvier 2018, le Parlement européen a voté pour une suppression progressive de l’huile de palme dans les biocarburants d’ici 2021. Mais cette décision est non contraignante pour les Etats membres. Avec l’autorisation donnée à Total pour sa raffinerie, la France vient de montrer qu’elle ne comptait pas s’y soumettre, malgré le désaccord de ses citoyens.

Lareleveetlapeste.fr