pour la justice sociale et climatique
Jugeant que «le pouvoir reste sourd», plusieurs personnalités de gauche dont Jean-Luc Mélenchon, Olivier Besancenot, Pascal Cherki et Michel et Monique Pinçon-Charlot appellent à manifester le vendredi 14 et le samedi 15 décembre, à l’initiative d’Attac et de la fondation Copernic.
Il faudra agir … même si, après ce qui s’est passé à Strasbourg, on est dans un « état d’urgence qui ne dit pas son nom« !
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Apparu pour refuser une augmentation inique des prix des carburants, le mouvement des gilets jaunes a mis dans le débat public l’ensemble de la politique sociale du gouvernement et des politiques néolibérales mises en œuvre par les gouvernements successifs depuis de décennies. Il a affirmé avec force le lien entre la question sociale et écologique : la nécessaire transition écologique ne peut se faire sur le dos de la majorité de la population. Ce mouvement est maintenant porteur d’une exigence démocratique fondamentale : ce n’est pas à une petite minorité de privilégiés de décider de l’avenir de toutes et tous.
Cette exigence sociale et démocratique, cette conception de la transition écologique, le président de la République a décidé de les ignorer. S’il reconnaît le bien-fondé de la colère populaire et a été obligé de faire quelques concessions, il n’en tire aucune conséquence réelle. Certes, Emmanuel Macron a annoncé que le SMIC va être augmenté de 100 euros. Il s’agit en fait d’une augmentation en trompe-l’œil puisqu’une partie de celle-ci était déjà prévue et que l’autre prendra la forme de la prime d’activité n’ouvrant aucun droit supplémentaire, notamment pour la retraite. De plus, cela ne coûtera rien aux employeurs. Cette augmentation sera donc payée par tous les contribuables, c’est-à-dire essentiellement par les salariés et les retraités. L’annulation de l’augmentation de la CSG pour une grande partie des retraités n’empêchera pas leur pouvoir d’achat de baisser car la désindexation des pensions n’est pas remise en cause. Aucune revalorisation des minimas sociaux n’est prévue. Pire, il encourage les heures supplémentaires : une vieille recette néolibérale qui se fera au détriment de toutes celles et ceux sans emploi. La réforme fiscale est renvoyée à une échéance lointaine et le président de la République refuse toujours de revenir sur la suppression de l’ISF. Enfin, rien n’est annoncé tant sur le financement de la transition écologique que pour résoudre la profonde crise démocratique. Ces mesures apparaissent donc dérisoires face à la crise politique que le pays connaît et la répression semble être la seule voie que le pouvoir veuille emprunter.
Plus encore, Emmanuel Macron maintient le cap en préservant l’essentiel : la réforme de l’assurance chômage, celle des retraites ainsi que les attaques prévues contre la fonction publique et les services publics, qui ne pourront qu’amplifier les inégalités sociales. Dans cette situation, la convergence avec le mouvement des gilets jaunes est plus que jamais nécessaire. C’était le sens de notre appel à soutenir les revendications de justice fiscale et sociale portées par le mouvement des gilets jaunes et à manifester pacifiquement samedi dernier. Alors que le pouvoir reste sourd, cet appel est plus que jamais d’actualité. C’est pourquoi nous appelons à manifester le vendredi 14 et le samedi 15 décembre, pour la justice sociale et fiscale, pour une démocratie réelle, pour une véritable transition écologique et la solidarité internationale.
Signataires :
Jacqueline Balsan – présidente du MNCP
Esther Benbassa – sénatrice écologiste de Paris
Olivier Besancenot – NPA
Eric Beynel – co-délégué général Solidaires
Pascal Cherki – Génération.s
Jean-Marie Harribey – économiste atterré
Pierre Khalfa – fondation Copernic
Jean-Luc Mélenchon – France insoumise
Claire Nouvian – Place Publique
Michel et Monique Pinçon-Charlot – sociologues
Fabien Roussel – PCF
Sabine Rosset – BLOOM
Aurélie Trouvé – Attac France