Quelle est la situation à ce jour ?
Nous avons du mal à être suffisamment humble pour entendre ce qui se dit dans d’autres pays ; par exemple ce qui s’est dit et fait en Corée du Sud … et en Chine. Il faut savoir que la Corée du Sud a tiré des leçons des erreurs passées et a lancé depuis longtemps une production industrielle de kits de dépistage. La Chine, montrée du doigt pendant un moment est en phase de déclin de la pandémie et se permet d’envoyer des masques et des experts dans les pays contaminés !
On est aussi très personnel et aussi donneur de leçon. C’est d’ailleurs ce que nous reproche aussi l’Union Européenne –on n’est évidemment pas le seul pays européen dans ce cas. On a du mal à ne pas être orgueilleux.
On est dans la dramaturgie excessive : il suffit d’écouter MACron les 12 et 16 mars et de comparer avec le discours de la nouvelle première ministre Belge, Sophie WILMES. On n’est pas en guerre. Cette situation peut être une occasion pour réfléchir à un autre mode de pensée et d’action. Mais le veut-on ?
On est aussi persuadé d’avoir le personnel médical le plus performant au monde : c’est d’ailleurs ce qu’a dit MACron jeudi 12 mars, en réponse à Trump –qui n’est évidemment pas une référence !
On est toujours dans cette optique du syndrome du nuage de Tchernobyl que l’on a arrêté à la frontière. Dans le cas de cette pandémie, on est sûr qu’on est les meilleurs, qu’on y arrivera seuls … sans masques par exemple !
On n’écoute pas les scientifiques –ou alors trop tardivement : les politiques savent tout.
On est tellement assuré de penser toujours bien. Par exemple, on a cru que le secteur économique serait épargné par ce connard de virus. Devant l’avancée de l’épidémie, il a fallu changer son fusil d’épaule !
On a aussi une propension à dire tout et son contraire –c’est d’ailleurs le fondement de la pensée macronienne :
- Par exemple, on dit que la santé doit être la priorité ; qu’il faut être solidaire, que les services publics doivent être une priorité ; c’est d’ailleurs étonnant de constater que MACron a dit le contraire de ce qu’il pensait et disait auparavant ; il a aussi fait semblant de découvrir, maintenant, le service public… après l’avoir bien démantelé.
- Dans le même temps, on pousse les travailleurs à aller travailler … quitte à ce que ce soit au détriment de la santé ; on met sous pression des travailleurs. Et on soutient les entreprises sans désapprouver les potentiels licenciements. Devant le Sénat, le gouvernement a réaffirmé sa volonté de revenir dans sa loi « urgence coronavirus » sur certains acquis sociaux, comme les congés payés ou les 35 heures. Des mesures qu’il annonce « provisoires »… tout en refusant d’indiquer une date limite –c’est ce qui s’est passé avec les lois anti-terroristes qui servent encore. Par ailleurs, des mesures devraient être prises incessamment sous peu pour imposer aux salariés la prise de congés pendant le confinement. Un haut représentant patronal a même proposé de ramener cette année les congés payés à deux ou trois semaines. Et ce n’est qu’un début des grandes opérations pour imposer l’austérité à de nombreuses personnes.
C’est l’économique qui prime avant la santé, contrairement à ce qui a été dit !
Par ailleurs, il est vrai qu’on a certainement du mal à accepter des restrictions dans nos libertés. Nous avons certainement une incapacité française absolument nulle à intégrer ce qui est inévitable. Mais le pouvoir en place va maintenant agir pour supprimer de nombreuses libertés et prendre des décisions sévères en direction d’une certaine catégorie de citoyens, sous couvert de lutte contre le coro.
La situation sanitaire est dramatique ; à l’heure actuelle, on en est à choisir qui va vivre et qui va mourir… parce que l’on a tellement pressé le citron dans ce domaine que l’on n’arrive pas à gérer cette nouvelle situation. Comme le souligne « Alternatives Economiques » : « Mis à genoux par des années l’austérité, le système de santé français n’est pas en état de faire face à la crise du coronavirus. » C’est essentiellement l’œuvre de notre petit Napoléon.
Dans ce domaine, on a mis depuis un bon moment la priorité à la gestion plutôt qu’à l’humain –on retrouve ce mode de pensée également dans le domaine de l’éducation- ou au médical. Cette situation n’incombe pas seulement aux dirigeants actuels puisque ce processus date d’au moins une vingtaine d’années.
On est mauvais quand on voit comment les Chinois –d’une façon peut-être trop directive, voire dictatoriale- ont mis en place les moyens sanitaires qui manquaient au début de la crise.
Les politiques n’ont pas tenu compte des signaux d’alerte de nombreux scientifiques. Ils ont tardés à agir. On en a été jusqu’à entendre le premier magistrat dire, le 6 mars, que l’on peut normalement aller au théâtre. Le 15 mars, la même personne prône le fait qu’il faut aller voter.
Après ce retournement de situation de la part de notre grand dirigeant, l’accent est maintenant mis sur l’indiscipline des Français qui ne se confinent pas assez : des exemples sont donnés tous les jours dans les médias.
Avant cette date du 15 mars :
- On avait vendu le stock de masques en 2011
- L’ex-ministre de la santé du gouvernement Philippe a vendu le peu de stocks existants début 2020 ; et la fabrication de masques en France a servi, également cette année, à la vente à l’étranger. Ce qui fait que l’on est à court de masques actuellement … et que cela ne se résoudra pas sérieusement avant mi-avril … avec l’aide notamment des Chinois.
L’état sanitaire en France est tel que les tests pour détecter la pandémie ne sont pas accessibles chez les généralistes. Ce qui fait que certains de ces médecins ne peuvent que diagnostiquer « un risque de covid 19 » !
On a l’impression que notre grand timonier envoie au casse-pipe tout le personnel hospitalier et tout un peuple : sans tests, sans masques. Le personnel soignant est en première ligne pour trinquer.
La gestion de la crise donne lieu à des décisions plus ou moins contradictoires.
Par exemple, pour cette semaine :
- Dimanche, très tard : proclamation des résultats des élections municipales …
- Lundi, toute la journée : annulation ou pas des élections ? Finalement, MACron confirme les résultats du 1er tour…
- Mardi, le Préfet décide de la date de la réunion du prochain Conseil Municipal : à huis clos et en comité restreint (pas tous les élus)
- Jeudi, E. Philippe reporte les élections des nouveaux Conseils municipaux…
Cette période nous a permis de rabâcher à longueur de journées –via les médias, grands amis de notre cher président- un terme : confinement.
Pour rappel, une définition de ce mot dans le Larousse : « Situation d’une population animale trop nombreuse dans un espace trop restreint et qui, de ce fait, manque d’oxygène, de nourriture ou d’espace. ». On ne veut pas utiliser le mot « quarantaine » car cela voudrait dire au départ que l’on en a pour 40 jours de claustration. Et pourtant, dans la réalité, c’est ce qui va se passer !
Autant on a prône l’utilisation de l’informatique dans les entreprises pour inciter au télétravail quand c’est possible –il faut que l’économie tourne-, autant il n’a jamais été question d’utiliser les instruments informatiques pour faire une grande première –à cause des circonstances : organiser une première réunion de conseil municipal par vidéo-conférence.
En gros, on est dans un modèle qui fait que tout doit être décidé au « sommet » ; tout doit être régenté. On est dans un système pyramidal inconséquent et potentiellement criminel.
Ce qui fait que l’Etat agit – plus ou moins de façon cohérente- et les communes attendent que la crise soit passée pour agir. C’est absolument absurde quand on sait que c’est au niveau de la commune qu’un certain nombre de problèmes de base peuvent être résolus. Les mairies sont fermées ; cela laisse à penser que les problèmes peuvent attendre le 15 mai ; ou plus tard !
Par ailleurs, il faut évidemment relativiser :
- 800 000 personnes meurent par an de la pollution en Europe
- 25 000 personnes meurent de faim par jour dans le monde
- 3000 suicides par jour dans le monde
- …
A comparer avec cette pandémie qui a commencé en décembre ; à l’heure actuelle, il y a environ 7 à 8 000 décès dans le monde ; dont plus de 1 000 en France.
Notre monde est très fragile. Il faut tirer des leçons très rapidement car les catastrophes à venir sont claires : au niveau climatique, au niveau biologique … La catastrophe écologique existe déjà. Il faut commencer à être sérieux et en tirer les conséquences … pour nous –les humains- et pour le vivant.
Il est peut-être tard mais on va être confronté à des élévations de température, ce qui va entraîner de l’instabilité et le retour de la famine : elle revient au galop dans les pays riches ! Il nous faudra aussi gérer un déplacement massif de populations. Sera-t-on capable d’accepter une vision humaine de ces problèmes, plutôt que celle des gestionnaires ? Pour l’instant, si on ne réagit pas, on est dans une extinction massive de la vie sur terre. Cette crise actuelle n’est qu’un premier signe. Il ne faut pas attendre du tandem ManuDoudou un début de solution à ces problèmes … au contraire !