Contre Tropicalia

Il y a eu un rassemblement

–le 20 décembre- contre le projet

Tropicalia à Rang-du-Fliers

Ce fut un succès. Salué par différents médias. Bien entendu, France 3 s’est encore singularisé en donnant plus la parole aux promoteurs du projet qu’aux opposants à Tropicalia. Mais on ne peut pas changer un média à la botte du pouvoir qui parle à peine des rassemblements à Lille contre un projet liberticide.

Intervention de Mariette Vanbrugghe, Présidente du GDEAM-62

Avant d’évoquer l’action juridique du GDEAM-62, je dois vous faire part du soutien, de la solidarité du GON, le Groupe Ornithologique du Nord de la France, à l’action du collectif.

Les intervenants précédents ont exposé la diversité des motifs qui peuvent nous rassembler dans notre lutte contre le projet Tropicalia et je ne reviendrai pas sur ces motifs.

Le GDEAM-62, association de protection de la nature, aura bientôt 50 ans d’existence, sa création date de 1972. Il a beaucoup œuvré pour sauver des milieux, de l’espace, les soustraire à l’urbanisation. Cela a été le cas dans les communes littorales en particulier dont les documents d’urbanisme prévoyaient la consommation de dunes, de prairies arrière littorales pour une urbanisation galopante. La consommation de l’espace rural, son imperméabilisation nous préoccupent beaucoup, les sols étant une ressource non renouvelable qu’il faut préserver autant que faire se peut et donc gérer de façon très économe.

Ce combat contre l’artificialisation des espaces nous a encore conduits jusqu’en cassation sur la question de la DUP du golf de Sangatte qui a été finalement annulée . Un golf immobilier, bien sûr, prévu au pied même du site des deux Caps !

Si Tropicalia, grand projet inutile, se réalisait, il faudrait bien sûr consommer de nouvelles terres agricoles pour des projets indispensables, utiles, localement.

L’implication du GDEAM-62 dans le territoire, son agrément départemental, lui garantissent son intérêt à agir au niveau juridique dans une telle affaire.

Aussi, après une participation à la consultation publique de 2019, lorsque le permis de construire commun a été délivré par les maires de Rang du Fliers et de Verton le 22 octobre 2019, l’association a-t-elle fait, dans le délai des 2 mois, un recours gracieux auprès des maires en décembre 2019.

Le 13 janvier 2020, les maires ont rejeté de façon explicite ces recours.

Dans le nouveau délai de 2 mois déclenché par le rejet, soit en mars 2020, le GDEAM-62 a déposé au Tribunal administratif un recours pour excès de pouvoir visant à obtenir l’annulation du permis de construire et des rejets.

De nombreuses insuffisances et erreurs d’appréciation de l’étude d’impact sont à noter, je n’en citerai que quelques unes, indépendamment du process Terraotherm qui promet beaucoup mais n’a pas fait ses preuves :

  • la sous estimation de l’impact paysager du fait de l’impossibilité d’une intégration de la serre dans le paysage, son sommet sera à 61m d’altitude, en surplomb de la plaine maritime, sous estimation donc de l’atteinte à l’intégrité du paysage de la plaine maritime,
  • la légèreté de l’évaluation de l’impact sur le trafic routier,
  • l’insuffisance de l’étude d’incidence Natura 2000
  • l’absence d’évaluation de l’impact de tous les matériaux utilisés pour la construction

Au-delà de ces insuffisances, de ces erreurs graves d’appréciation, deux points semblent essentiels.

Le projet a fait l’objet d’une simple consultation publique par internet, son assiette étant présentée comme inférieure à 10 hectares.

Le GDEAM-62 conteste cette assiette car le chantier va devoir utiliser un terrain voisin au sud de la serre pour stocker des remblais, ce terrain doit être comptabilisé dans l’assiette qui est ainsi portée à plus de 10ha. De ce fait le projet relève d’une enquête publique.

Par ailleurs, le découpage parcellaire qui figure dans le permis de construire masque un  fractionnement du projet. En effet la notice architecturale du dossier de PC, le plan relatif aux aménagements extérieurs porte mention d’une « parcelle hôtel de 2,4 ha » qui fait corps avec la serre. le dossier devait inclure la description de cette autre branche du projet, en rechercher les incidences environnementales, socio économiques…

Dès lors de nombreux éléments ont manqué à l’instruction du dossier et à l’information du public.

Ces irrégularités sont graves car elles ont privé les citoyens d’une garantie plus importante que celle de la simple consultation publique qui a eu lieu : l’absence de rapport et de conclusions d’un commissaire enquêteur extérieur et neutre qu’ils auraient pu rencontrer, qui aurait pu organiser des échanges avec le public.

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Intervention des décroissants 62

À chaque révolution industrielle nos manières d’échanger, de produire, de consommer, de nous déplacer, de créer de la valeur changent.

Nous voulons transformer l’économie de notre territoire pour tirer parti de ces bouleversements et inscrire pleinement notre économie dans le monde de demain. »

Cette magnifique profession de foi se trouve sur le site de Rev3, nouveau nom supposé plus vendeur de la TRI, la troisième révolution industrielle vendue cher à la région par Jeremy Rifkin.

Or que révèle le master plan du gourou du capitalisme vert, qui soit dit en passant prédisait l’énergie quasi gratuite pour tous…à court terme : une volonté de maintenir coute que coute la croissance économique, même repeinte en vert, et de réhabiliter le capitalisme.

La recherche effrénée de la croissance économique, avec son extractivisme destructeur, sa prédation des ressources naturelles et du vivant, nous a conduit  là où nous sommes avec toutes les conséquences que nous connaissons.

Ce projet de serre tropicale qui nous rassemble aujourd’hui, soutenu par le conseil régional et l’ADEME est emblématique de la logique croissanciste qui anime élus régionaux, élus locaux et entrepreneurs.

Le site serait chauffé en géothermie, l’ADEME soutient au nom de la décarbonisation et des économies d’énergie, sans s’interroger plus avant sur l’intérêt du projet.

Le site créerait des emplois, les élus locaux soutiennent au nom de l’emploi.

Le site peut permettre de faire bouger encore un peu le cadavre du rêve Ryfkinnien, d’agiter le spectre de Rev3, le conseil régional soutient au nom de l’intérêt public.

Ce projet mobilise ainsi l’argent de l’ADEME qui trouverait certainement une meilleure utilisation dans le gisement d’économies d’énergie et la création d’emplois que représente la rénovation énergétique des bâtiments. Ce projet mobilise ainsi l’argent du conseil régional qui trouverait sans difficultés une meilleure destination que celle de soutenir un projet d’investissement privé  dénué de tout intérêt public.

Tant que les responsables politiques ou économiques n’auront comme grille de lecture que celle de la croissance économique, des projets inutiles comme celui-ci continueront de fleurir avec leurs cortèges de destructions, d’artificialisations et de gaspillage d’un argent public qu’on nous disait rare depuis longtemps.

Il est urgent, pour le vivant dans toutes ses composantes, de sortir  de la religion de la croissance. La croissance verte n’existe pas, toute croissance économique, surtout dans son modèle actuel est forcément destructrice et prédatrice. A chaque soubresaut les tenants de la croissance nous proposent une solution miracle : de la robotisation aux biotechnologies, des réseaux intelligents à l’hydrogène.

De solution miracle en solution miracle, la recherche de la croissance nous a conduits là où nous somme, à un moment de l’histoire ou la survie de l’humanité est mise en danger.

Il nous faudra agir vite si l’on veut éviter d’avoir la barbarie pour ne pas avoir choisi la décroissance.

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Intervention de la Confédération Paysanne

Bonjour à tous,  nous intervenons au nom de la Confédération Paysanne et des Amis de la Conf.

Nous allons  vous  parler de terre qui, ici  comme ailleurs, attire tant de convoitises,. Nous sommes sur  cette terre  de Rang du Fliers et Verton qui, il n’y a pas si longtemps, était encore cultivée. Cette terre  a été agricole, pendant  des siècles, au fur et à mesure de l’évolution des populations qui se sont succédées durant toutes ces années et dont nous sommes, pour certains d’entre nous, les descendants .

En France, environ près de 10 % de la surface agricole a été retirée de la production agricole. Dans le Pas de Calais, cette proportion est à plus de 15% pour des constructions, des routes, des ronds-points, des zones d’activités :

Que vous soyez  arrivés par la gare ou par la route, vous aurez remarqué la taille des 5  ronds-points  que nous avons  sur  600 mètres  près  d’ici : d’une surface de plus  d’un demi  hectare chacun, alors qu’il ne passe pratiquement pas de grands  camions sur cette route.  4 de ces 5  ronds-points sont surdimensionnés mais par contre pas de nouvelles pistes cyclables depuis 15 ans. Il faut croire que nous avons la culture du gaspillage de la terre  car peu d’élus  de l’époque ont protesté pour ce gaspillage.

 Ce gaspillage de terre,  nous le ressentons également pour cette terre, ici , à Rang du Fliers  et à Verton, où ce projet de zoo tropical va accaparer  près de 10 ha de terre, pour une utilisation que nous pensons  futile et inutile. Ces espaces de terre que l’on a soustraits à l’agriculture ne doivent pas être gaspillés dans ce genre de projet. Il ne reste plus beaucoup de terres disponibles et ce sera difficile de reprendre d’autres terres aux agriculteurs.
Vous le savez, l’activité agricole est en 2020 à un tournant historique : les agriculteurs sont aujourd’hui sollicités par de nouvelles attentes sociétales. Un besoin de nourrir sainement et à la fois de protéger la terre, l’eau, les plantes et les animaux en favorisant la biodiversité. Tous ces éléments sont  indispensables pour transmettre à nos enfants une terre en bon état agronomique. Pour cela, l’agriculture a besoin de conserver un maximum d’hectares si elle veut remplir la mission nourricière et sa mission de gardienne de l’environnement. Pour cela, il nous faut accepter de  produire moins mais  produire  mieux   sans pesticides et engrais chimiques  Cela est possible et ne coute pas plus cher.
Nous en faisons ici la démonstration :

Ici à Rang du Fliers, à 1 km, la communauté  a décidé  de construire une usine de dépollution de l’eau pour 5 millions d’euros, aux frais du contribuable pour dépolluer cette eau. Cette eau est contaminée par les nitrates essentiellement d’origine agricole et aussi par plus de 60 pesticides d’origine agricole pour la plupart.

Sachant que la surface agricole du champ captant est de 2000 ha environ et cultivée par 40 agriculteurs, cela représente un cout de 125 000€/agriculteur, ou 2500€/ha cultivé S’il fallait répercuter cette somme sur les produits agricoles du champ captant, croyez vous que cette agriculture est  compétitive ? Non !

Pouvons-nous transmettre à nos enfants et petits enfants une terre avec une perte de biodiversité  dans une nature que nous n’aurons pas su protéger ? Non !

Pourtant, des projets inutiles comme celui-ci,  il en existe plus de 300 en France, qu’il nous faut dénoncer. Parmi ces 300 projets inutiles, il y a des zones commerciales et des parcs d’attraction  qui ne disent pas leur nom.  Il y a des fermes usines à bétail, où les animaux sont entassés dans des box et des étables  les uns sur les autres par centaines, voire par milliers. Bref, cette agriculture-là  n’est pas la notre  et c’est  tout le contraire de l’agriculture qu’on aime.

Vous l’avez compris : c’est conserver un maximum d’hectares qui  est vital pour la qualité de l’agriculture, mais aussi  pour  la qualité de vie  des agriculteurs et des habitants, dans les territoires.

,Nous attendons des élus locaux et régionaux  qu’ils se rendent  compte  que la terre n’est pas renouvelable et qu’il est urgent, très urgent  de ne pas gaspiller les derniers espaces qui restent, et qu’il est très urgent, de repenser  localiser  l’agriculture nourricière  et les activités humaines  dans un souci de qualité, d’efficacité et d’économie de transport.

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Commentaire d’une ébourrifée

la diversité des assos représentées, la jeunesse présente et à fond, les cheveux gris au taquet, les politiques qui sont en soutien, l’aspect chaleureux, la convivialité, la détermination de 250 personnes debout (compte de la RG), pendant presque 3 heures dans le vent… Punaise, oui, ça requinque !

Il y avait de la joie, oui…de la vraie joie et un sentiment qu’on peut dissoudre ce projet.

Certes il faut répondre aux faux arguments : et en premier la création d’emplois… Quant on sait qu’ils – les promoteurs et ambassadeurs –  sont allés voir les groupes de randonneurs,  les commerçants, les hôteliers, ( merci X de tes recherches précieuses) , leur promettant des  » pack » Tropicalia, oui il faut démonter pied à pied le mensonge de ce projet.
Ils ont fait un travail phénoménal sur le terrain, menaçant aussi certains de perdre leur boulot s’ils l’ouvraient …

Nous, on sait que si demain, était proposé à la « population », comme ils disent,  un autre projet, qui créerait autant d’emploi, elle se retournerait la « population « .. (dans les 50 emplois promis, notamment du coté des « soigneurs « , n’est pas soigneur qui veut, c’est une spécialisation complexe qui ne se fait pas en  quinze jours….)

Ils jouent sur la pauvreté locale, l’espérance des uns de trouver du boulot, c’est immonde.

Alors, oui, y aller encore et encore.

Informer les gens.

Mais, surtout, il faut faire peur aux financiers. Dire qu’on sera toujours là, aux portes de leur zoo. Oui on sera à dénoncer leur projet. Oui les visiteurs seront  informés, sans relâche. Car oui, on ne lâchera jamais. Oui on racontera la mort du colibri dont parlait l’un des nôtres. Oui, on dénoncera les probables miséreuses conditions de travail. Oui on démontrera que, lorsqu’il fera 32 ° en été, vu le réchauffement climatique, Terraoterme serait probablement incapable de rafraichir la serre de façon  » verte » « . Nous serons là. C’est ce message qu’il faut faire passer. Et ce n’est pas qu’un message. Ce sera une réalité.

Alors, quel financier osera mettre un euro sur un projet qui aura des allures de contestation publique ? Où les visiteurs n’iront pas ? Ou viendront NOUS voir ? Nous foutre sur la gueule ou nous encourager ?

On a tenu 10 ans pour NOVISSEN, et les plus jeunes de l’asso, à ce moment là, avait dépassé les 50 ans…
Vu la jeunesse à nos côtés, on peut tenir 20 ans !

Merci à toutes et tous ceux de l’ombre, celles et ceux qui font un travail gigantesque depuis des années (je pense particulièrement au GEDEAM ), celles et ceux qui ont lancé un pétard dans un ciel prêt à s’embraser, à celles et ceux qui font de notre planète le coeur de leur combat…

A bientôt

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Quelques retours médias

Voix du Nord :

https://www.lavoixdunord.fr/910913/article/2020-12-20/l

Le Figaro :

https://immobilier.lefigaro.fr/article/mobilisation-contre-le-

BFM tv littoral :

https://www.bfmtv.com/grand-littoral/pas-de-calais-une-manifes

France 3 :

https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/cote-